Les Têtes Raides
Fragile
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1- Je préfère / 2- Fragile / 3- Je voudrais pas crever / 4- Latuvu / 5- L'oraison / 6- je préfère comprendre / 7- We gonna love me / 8- lové-moi / 9- Constipé / 10- Le raccourci / 11- Houba / 12- Les animaux / 13- Chanson pour pieds / 14- Je comprends / 15- De Kracht
Une fois n'est pas coutume, difficile d'en avoir quand on n'est qu'à sa deuxième chronique d'album, intéressons-nous au contenant tout d'abord.
Fidèles à leur style graphique, Les Têtes Raides optent pour un bonhomme rouge sur fond noir, et le titre de l'album, Fragile, en blanc. Le livret se déplie une fois de plus en grande affiche rouge avec un oiseau noir d'un coté, noire de l'autre, les paroles en blanc, et une BD verticale sur la gauche. Un humain, essaie de voler sur le questionnement d'un oiseau. Il se plante dans le sol, et retrouve un peu d'espoir quand l'oiseau se pose sur sa tête, mais ne réussit qu'à emporter qu'elle au lieu de le sauver. Fragile donc... Un album sombre à l'image de la pochette ?
Possible oui, se dit-on quand on parcourt les paroles, "Fragile" existence des hommes, proximité et attirance de la mort, catastrophe écologique sur "Les animaux", critique de la religion à laquelle ils préfèrent le "Houba", regard désolé sur une france "Constipé", complètement écoeuré sur une mise en scène de l'horreur dans "Lové-moi"... Sombre peut-être, dénonciateur plutôt, mais l'album fini sur une ode à la force (celle de Star Wars ?) sur laquelle on reconnaît le son expérimental et unique du groupe hollandais The Ex (ok, j'ai pas reconnu direct malgré leur très bon concert au 102, mais j'suis nulle pour ça). Egalement, pour contrer cette fragilité, la présence d'une musique rythmée, cadencée, voire des riffs limites hardcore sur "Le raccourci". L'album est entièrement rock, pas de balade magnifique façon "Ginette", même s'il y a la présence de quelques sont fantômes ou déchirés sur "L'oraison", des pleurs qui se transforment en chants sur "Houba", ou des passages reggae dans "Lové-moi". Les comparaisons sont odieuses, et celle-ci plus que toutes : j'ai trouvé un petit style JJG dans les voix et la gratte de "Les animaux"... non ? Ok, je sors...
Allez, je reviens quand même finir cette chronique... Deux chansons rigolotes tout de même, la "Chanson pour pieds" et "Latuvu", sorte de petite comptine avec un drôle de son disco, et des voix qui iraient bien à des personnages d'Alfred, ou plus connu, Tardi. Et surtout, une magnifique interprétation du non moins magnifique texte de Boris Vian, "Je voudrais pas crever" sur un rythme cadencé, comme une marche irréversible verts la mort. Enfin, 3 petits morceaux, venus tout droit de la TSF composent cette phrase d'une limpidité extrême : "Je préfère les gens qui ne me comprennent pas. Je préfère comprendre les gens qui comprennent que je ne les comprends pas. Je comprends que les gens qui comprennent que je ne les comprends pas je les comprends."
Allez, je vous laisse cogiter là-dessus.