Lofofora
Mémoire De Singes
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1- Mémoire De Singe / 2- Nous Autres / 3- Dernier Jugement / 4- Tous Les Mêmes / 5- Tricolore / 6- Comme Des Bêtes / 7- La Belle Vie / 8- Torture / 9- Nobody's Perfect / 10- Employé Du Mois / 11- Nuit Blanche / 12- 5h43 / 13- Trop
Véritables pionniers de la scène fusion métal-punk-hardcore hexagonale, Lofofora peut se targuer de faire aujourd'hui figure de vétéran. Ces quatre là ont tout vécu. De la galère des débuts avec ses concerts devant quelques poignées de soulards, jusqu'aux scènes de la Cigale ou de l'Elysées-Montmatre. Des grosses majors (Virgin) jusqu'aux labels indépendants à taille plus humaine (At(h)ome). Depuis plus de quinze ans, Reuno et sa bande en ont parcouru des kilomètres, usé des cordes et foulé des planches. Même les changements de line-up, avec les départs de Farid et Edgar en 2002 remplacé par Daniel (guitare) et Pierre (batterie), n'auront pas eu raison d'eux. Qu'importe les modes et les courants, le combo est toujours resté fidèle à ses convictions, enfonçant tout sur son passage avec comme lignes directrices un son mastoc et une plume acide et rageuse. Et pour leur sixième album, le gang parisien au nom de cactus mexicain n'est visiblement toujours pas prêt à baisser les armes.
S'appuyant sur la production de Laurenx Etxemendi (Gojira) et à l'image du morceau-titre chargé d'entamer l'album, Lofofora emballe la machine dés l'ouverture de piste. Le son est brut, compact, incisif et moins étouffé qu'à l'accoutumé. La guitare de Daniel vous vrille les entrailles de ses riffs assassins pendant que la rythmique tout en percussion de Pierre et Phil se charge de vous exploser le crâne. La rage de Reuno n'a pas pris une ride. "Nobody's Perfect", "Tous Les Mêmes" ou encore "Nous Autres" adressée à tous ceux ayant participé à l'aventure, sont autant d'estocades ravageuses chargées de nous rappeler à l'ordre. Car au fond, les quatre agités de Lofofora sont un peu comme un régulateur de conscience. Ceux qui vous hurlent aux oreilles ce que vous pensez bien souvent tout bas, qui vous empêchent de trop vous aventurer sur ces chemins ou tout le monde souhaiterait vous voir gambader ("Tricolore", "Comme Des Bêtes"). Non sans une bonne grosse pointe d'humour noir comme sur "Employé Du Mois", coécrit et chanté avec King Ju de Stupeflip.
Finalement, c'est comme un coup de pied au cul adressé à tous les arrivistes voulant à tout prix ravaler la façade du rock français, que Mémoire De Singes se charge de rappeler que, dans le credo de la musique bien burnée, Reuno et ses acolytes restent les patrons. Comme d'habitude, cette nouvelle livraison ne fait pas dans la dentelle, au risque de décevoir tous ceux qui croyaient le groupe en totale perte de vitesse... Et visiblement, à l'image des paroles de "Trop" chargé de clôturer l'album, ces quatre la ne sont pas près de s'arrêter.