Mansfield.TYA

Etrange univers que celui de Mansfield.TYA. Le groupe est composé de deux femmes : Julia Lanoë et Carla Pallone. Deux femmes pour June, un album tout en douceur, en fragilité, mais aussi en force et en intensité.
Poésie et spleen sont au rendez-vous de ce premier album. Sur fond de violon, de guitare et de piano, la voix fragile et incertaine se pose pour déclamer des textes profonds. En français comme en anglais, le texte est beau et colle assez bien à la musique. Les premiers morceaux en français sont pourtant surprenants.
La voix est originale. On est très loin ici de la performance vocale, mais la fragilité de cette voix posée un peu là où on ne l’attend pas, contre la force des lignes de violons parfaitement assurées ("One Million Eyes") fait de l’écoute de cet album un moment spécial.
Lorsque quelques notes de piano interviennent, c’est pour mieux soutenir la voix face à ce violent violon. La guitare a quelques influences tziganes incontestables qui se révèlent sur "Mon Amoureuse", cinquième morceau de l’album.
"The Shout Of Rain" est un peu mon morceau coup de cœur. La chanson est inquiétante et originale à mon sens, parce qu’elle est plus minimaliste que les autres. Une seconde voix vient se poser sur "The Day Goes Pale", deux minutes quinze où un accordéon prend également sa place sur cet opus.
Peut-être le plus joli morceau en français, " Pour Oublier Je Dors " raconte une histoire étrange dont seul son auteur doit avoir le secret. Qu’elle le garde alors bien précieusement, le charme pourrait se rompre…
Si je trouve cet album agréable à écouter, je comprendrais néanmoins que certains ne supportent pas cette voix spéciale, mixée très en avant dans des compositions ne mêlant pas plus de quatre instruments.
Pour conclure, je dirais que c’est un album original, mais qui ne fera certainement pas l’unanimité. Alors qu’il reste entre les oreilles de ceux qui aiment cet univers, poète, secret, triste et intense, mais aussi radicalement différent de ce qui existe déjà.