Mountain
Avalanche
Produit par Felix Pappalardi
1- Whole Lotta Shakin' Goin' On / 2- Sister Justice / 3- Alisan / 4- Swamp Boy / 5- Satisfaction / 6- Thumbsucker / 7- You Better Believe It / 8- I Love to See You Fly / 9- Back Where I Belong / 10- Last of the Sunshine Days
Alors que les Américains s’affirmaient enfin sur la scène hard-rock, nul ne s’attendait à voir revenir en studio l’un de rares groupes pionniers du genre aux États-Unis, Mountain. La formation phare de l’ère post-Woodstock s’était séparée en 1972 en ayant laissé deux chef-d’œuvre (Climbing en 1970 et Nantucket Sleighride en 1971), offrant l’opportunité au brillant Leslie West de monter le supergroupe West, Bruce and Laing (avec Jack Bruce donc, de Cream). En 1973 néanmoins, Leslie West et Felix Pappalardi relancent la machine et commencent à donner des concerts, dont une prestation au Japon est immortalisée dans Twin Peaks en 1974, un album-live suivi d’un nouvel opus studio la même année, Avalanche. Sur celui-ci, le batteur originel Corky Laing effectue son retour, si bien que Mountain apparaît dans un dispositif très similaire à celui des premières productions, à deux nuances près : Pappalardi s’occupe des claviers et un second guitariste intègre le combo en la figure de David Perry. Enfin, Gail Collins réalise à nouveau la pochette et si on reconnaît sa patte, le présent collage n’est peut-être pas son œuvre la plus inspirée.
Et elle n’est pas la seule, en témoigne l’ouverture de l’album qui se réalise sur la reprise d’un tube des années 1950, "Whole Lotta Shakin’ Goin’ On" (Big Maybelle), dans une version certes musclée mais peu aventureuse. Ainsi, là où Mountain passait pour une formation novatrice au début de la décennie, il apparaît conventionnel en 1974, et ce n’est pas seulement l’effet du temps. En effet, la musique du groupe est globalement moins ambitieuse où règne le hard-rock assez classique et le blues-rock saturé : "Sister Justice" où seul le refrain évoque les deux premiers opus, "Swamp Boy" et plus encore "Last of the Sunshine Day" qui se la jouent le blues-rock, et "Thumbsucker", à l’intersection des exemples précédents tant il retombe un peu après son intro pachydermique. On leur joindra la blues-folk psychédélique "I Love to See You Fly" (digne de Gallagher).
L’album réserve néanmoins quelques belles surprises dont une seconde reprise, "(I Can’t Get No) Satisfaction", qui donne une coloration saturée et très Heavy au titre des Rolling Stones, dans la veine de Bachman-Turner Overdrive (également sensible sur plus simple "Back Where I Belong"). Nous conseillerons également le fougueux "You Better Believe It" au riff mélodique imparable et l’instrumental virtuose "Alisan" qui rappelle les prestations du Allman Brothers Band période Duane.
Dernier opus avant une séparation plus et surtout, dernier acte de la décennie dorée des 70’s, Avalanche ne tient pas les promesses d’un album du retour, quand bien même apparaîtrait-il comme une production solide et entraînante.
À écouter : "(I Can’t Get No) Satisfaction", "Alisan", "You Better Believe It"