↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Nothing but thieves


Moral Panic


(20/10/2020 - - Pop Rock indé - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Unperson / 2- Is everybody going crazy ? / 3- Moral Panic / 4- Real love song / 5- Phobia / 6- This feels like the end / 7- Free if we want it / 8- Impossible / 9- There was sun / 10- Can you afford to be an individual ? / 11- Before we drift away
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (9 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 2.5/5 pour cet album
"Un 3e album sombre, qui déçoit par une certaine simplicité"
Mathieu, le 14/11/2020
( mots)

"This is not what you think it is... It’s worse". Nous voilà plongés, dès les premières secondes, au cœur de l’ambiance régnant autour de ce nouveau Nothing But Thieves : l’anxiété, la peur, la panique, l’incompréhension face aux évènements actuels et l’état de notre société. Un album qui tombe à pic pour agrémenter nos interrogations sur le devenir de l’humanité en cette période tourmentée (Bonjour la bonne ambiance...).


Avant d’entrer dans le vif du sujet, attardons-nous un petit moment sur la formation Anglaise. Nothing but Thieves, quintet originaire de l’Essex est un groupe de rock alternatif actif depuis 2012, très en vogue Outre-Manche. En intégrant systématiquement le top 10 des charts Anglais après chaque sortie, les Thieves appartiennent à cette catégorie de groupes très populaires au sein de leur pays natal mais assez méconnus internationalement, notamment en France, assurant pourtant diverses premières parties pour Muse et Arcade Fire. Certains tiqueront peut-être à l’écoute de "Trip Switch", single issu de leur premier (très bon) album circulant un peu sur les ondes hexagonales. C’est surtout avec leur second opus, Broken Machine, que la machine c’est réellement mise en marche. Riffs acérés, morceaux alliant puissance rock et subtilité pop, ballades imparables, et surtout, SURTOUT, une partie vocale bluffante. Parce qui oui, la voix si particulière de Conor Manson, tout en falsetto, constitue l’un des principaux charmes de la troupe. Souvent comparé, en termes de timbre et de puissance vocale, à son homologue Matthew Bellamy, il suffit d’écouter "I Was Just a Kid", premier titre de leur précédente production, où la voix si particulière de Conor allie à la perfection puissance et subtilité.


Une certaine attente s'était donc construite dès la sortie du premier single "Is Everybody Going Crazy?" dévoilé plus de 7 mois avant l’album. Un riff simple mais diablement efficace (la guitare rappelant par moment le Muse d’antan), nous retrouvions un Conor Manson au top de sa forme sur une première mise en bouche entrainante. Une compo' dans l’ère du temps, un peu comme si les Anglais avaient prédit les épisodes de confinements de mars dernier s’imposant à l’échelle mondiale ("Is Everybody going crazy, Can’t get throught to you lately, We’re so hopelessly faded, Is anyone else feeling lonely ?"). Un premier titre alléchant, donc, mais cette longue attente de plus d’une demi-année, parsemée de quelques autres extraits plus ou moins convaincants, valait-elle la peine ? La réponse est malheureusement plutôt mitigée. Explications.


L’album s’ouvre pourtant sur l’explosif "Unperson" où l’on retrouve ce qui a fait le charme des Thieves par le passé : une instru’ puissante et de bonnes grosses guitares saturées associées à la voix de Conor naviguant entre couplets paisibles et refrains torturés. Avec "Is Everybody Going Crazy ?" présenté un peu plus haut, les deux premiers morceaux assurent une parfaite transition avec leur précédent effort. Une bonne entrée en matière, donc, qui nous laisse espérer le meilleur. Malgré tout, la suite de l’album aura du mal à se hisser à la hauteur de nos espérances.


Dès l’entame du titre éponyme, l’entourloupe commence à se faire sentir. Un certain penchant vers un rock alternatif aux sonorités très FM, usant d’effets electro-pop un peu "fourre-tout", commence à se dessiner. On décèle une certaine volonté d’expérimentation, une volonté de la part du groupe de se diriger vers un registre un peu différent des précédentes productions. Malheureusement, le chemin emprunté n’est pas parmi les plus intéressants et surtout, n’est pas le plus adapté aux qualités vocales de leur leader. On préférera les expérimentations électroniques d’un "Live Like Animals" issu de leur deuxième album par exemple. Dans ce registre plus accessible, on peut notamment citer "This Feel Like The End", au fond pas si mauvais, mais plombé par cette voix off "apocalyptique" s’agitant autour du devenir de l’humanité. "Free If We Want It", batterie binaire, instrumentation banale et paroles un peu naïves à l’appui ("We can be free if we want it, Or we can stay in this lane all alone"), justifie une nouvelle fois le parti pris de la simplicité. Le summum de cette nouvelle facette estampillée "pop fm" est atteint sur "There Was The Sun" avec sa guitare typée, associée à une boucle synthétique dérangeante, tout deux se bousculant dans ce titre sans réelles saveurs.


Heureusement, tout n’est pas à mettre de côté dans cette nouvelle production, loin de là. On retrouve quelques morceaux bien ficelés, notamment LA ballade de l’album, "Impossible", grosse respiration au milieu de ce climat lourd et pesant. Morceau plein d’espoir par ses paroles et sa construction harmonique. La voix de Conor est parfaite d’un bout à l’autre et se mêle à merveille à une flopée de cordes pour un titre épique et puissant (Quel refrain !). Une vraie réussite !  "Phobia" avec son entame sombre et torturée surprend par son évolution rythmique et son explosion de six cordes, rappelant par moments leurs consœurs de Royal Blood. Guitare en arpèges et violons viennent clore cet album sur la tragique "Before We Drift Away", où la voix angélique de Conor peut tranquillement se poser et (enfin) exprimer toute sa richesse. Une ultime pièce de bonne facture.


Finalement, ce Moral Panic, vient, par les thèmes qui y sont abordés, parfaitement s’insérer dans le climat perturbé du moment. Malheureusement, il déçoit d'un point de vue artistique par certains choix stylistiques, notamment lorsque l’on connait le vrai potentiel du groupe. Avec du recul, ce changement de direction n’est pas si brusque que cela et peut se justifier par la volonté de changer un peu d'air et de toucher un public plus vaste. Tout amateur de rock Anglais saura trouver sans problèmes quelques titres à sa convenance au sein de cet album décousu. Cependant, si ce groupe vous est inconnu (et vous l’aurez compris en parcourant cet article), je ne peux que vous conseiller de jeter en premier lieu une oreille à Broken Machine, leur précédente production. Pour la suite, on peut tout de même se demander si les gars de Nothing But Thieves auront la volonté de redresser la barre ou préféreront accentuer ces prémisses "pop fm" pour virer vers un style plus accessible et de mon point de vue, vraiment moins intéressant. Affaire à suivre, donc.


Avis de première écoute
Note de 3.5/5
Après un Broken Machine impressionnant, on attendait avec impatience le retour de Conor Mason et sa bande ! Et si Moral Panic recèle qq pépites - jetez une oreille à "Impossible", "Is everybody going crazy ?", "Moral Panic" ... - il aura du mal à se hisser à la hauteur de son prédécesseur. On aime toujours autant la voix androgyne du lead singer et les audaces sonores et rythmiques typiques du rock band anglais !
Commentaires
MaximeL, le 14/11/2020 à 12:08
Complètement raccord avec cette chronique. On est tellement loin de Broken Machine. J’ai écouté l’album 3 ou 4 fois...et hormis un ou deux morceaux...il ne s’est pas passé grand chose... Dommage.