Paganella
J'ai Pas Vu La Nuit Passer
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1- Ruralité / 2- Matrice Zéro / 3- Leader / 4- C'est La Vie / 5- La Salle Des Machines / 6- La Fin Des Machines / 7- Moment D'extase / 8- Comme Du Verre / 9- La Cantatrice / 10- Ludovico / 11- Plastique Ou Porcelaine / 12- G.A.C.
A force de garder les projecteurs braqués sur une soit disant nouvelle scène franchement moins vibrante qu'annoncée, on en oublierait presque de parler de l'essentiel. De tous ces groupes qui poussent un peu partout et qui préfèrent gravir les échelons un à un plutôt que de se tailler une place à coup de fourchette. Et à ce petit jeu, les Agenais de Paganella ne sont pas en reste.
Formé en 98 autour de Delphine (chant, guitare) et de Sylvain (guitare), le groupe n'a eu de cesse d'étoffer son CV au fil des saisons : première partie de "grosses" formations (Matmatah, Kaolin, Mass Hystéria), participation à plusieurs festivals (Le Printemps De Bourges, Les Francofolies), titres squattants les playlists de plusieurs radio et intégrant régulièrement les tracklists de compil' (Et Si On Arrêtait d'Ecouter De La Soupe ?, Pas Vu A La Télé). Ajoutez à cela plusieurs EP salués par la critique et vous comprendrez l'intérêt que peux avoir la venue de J'ai Pas Vu La Nuit Passer, premier effort long format du combo.
Et comme le prouve "Ruralité" et sa rythmique hypnotique martelant ce début d'album, Paganella semble bien décidé à frapper un grand coup. Portés par des mélodies efficaces et aguicheuses, il n'y a qu'à se baisser pour voir fleurir les tubes en puissances ("Ludovico", "La Salle des Machines", "Comme Du Verre" ou encore le désormais incontournable "Leader"). Mais là où le groupe surprend, c'est avant tout dans cette alternance de style et d'ambiances maîtrisées. Passant d'un morceau pop classique ("Moment D'extase") à une tentative plus noisy ("La Fin Des Machines"), l'album évite l'exercice de style pour trouver un second souffle dans ces plages moins traditionnelles comme l'exercice "G.A.C.", comprenez "Gâteau Au Chocolat", typé chanson française expérimentale et servant à clôturer l'album.
Oeuvrant dans un sentier laissé en friche depuis la retraite tragique de Dolly, Paganella nous sert un pop-rock sensuel et alléchant, quand les rythmiques et les riffs de guitare plus brutes se trouvent portés par une voix chaleureuse et sensible savant se jouer des sentiments. Et avec de telles qualités, la conclusion semblait toute trouvée. Car oui, Paganella a bien trouvé un label et se verra prochainement distribué par Discograph. Et, au fond, on voit mal comment l'histoire aurait pu commencer autrement...