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Critique d'album

Periphery


Periphery III: Select Difficulty


(22/07/2016 - Sumerian Records / Century Media - Djent - Genre : Hard / Métal)
Produit par Adam Nolly Getwood

1- The Price Is Wrong / 2- Motormouth / 3- Marigold / 4- The Way The News Goes / 5- Remain Indoors / 6- Habitual Line Stepper / 7- Flatline / 8- Absolomb / 9- Catch Fire / 10- Prayer Position / 11- Lune
Note de 4/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Game over"
Etienne, le 22/07/2016
( mots)

Il aurait été étonnant de ne pas entendre parler de Periphery en 2016. Avec une sortie annuelle, ou quasiment, au compteur depuis ses tonitruants débuts en 2010, le sextuor cultive une prolifération discographique rare qui en fait un groupe majeur de la scène metal prog'. Se pose pourtant la question de la lassitude voire celle de la redondance alors que se profile Periphery III: Select Difficulty. Comment en effet redonner un coup de boost à son répertoire, très ancré dans les codes du genre, avec une telle fréquence d'enregistrement ? Avec Select Difficulty, Periphery tente beaucoup de choses. Beaucoup trop, en réalité. Tant et si bien que le fil de ce nouvel album est impossible à suivre, son propos impossible à entendre, sa musique impossible à lire.


Audacieux, le groupe intègre pourtant des éléments orchestraux inattendus à son metal lourd et incisif à base de riffs syncopés décapants et des fractures rythmiques détonnantes. Une dualité instrumentale qui ne demande qu'à donner une nouvelle dimension à des morceaux qui déclinent les variations métronomiques et les phrasés de guitares supersoniques. Mais rapidement, la démonstration est trop marquée, trop grandiloquente et l'indigestion approche à grand pas. Si on fait exception de "Marigold", morceau plutôt bien équilibrée, relativement novateur, mélodieusement impeccable et élaboré avec soin, le corps de l'album regorge grossièrement d'arrangements en tout genre, des violons incessants ("Habitual Line Stepper") aux claviers plus sobres mais tout aussi inutiles ("The Way The News Goes"). Plus qu'un simple raté épisodique, Periphery semble persister dans l'utilisation de cet arrière fond sonore dérangeant qui noie les compositions du groupe sous une énorme masse de décibels grondante. Une insistance que scelle le sort de ce nouvel album, englué dans un limon fertile mais inhospitalier.


Inhospitalier tant aucune lecture n'apparaît à l'écoute de Select Difficulty. L'ajout de multiples samples orchestraux, bien trop abondants, se superpose à des couches de guitares et d'effets électroniques déjà légions pour un résultat dégoulinant d'idées sans aucune cohésion. "Remain Indoors", "Motormouth" et le premier extrait dévoilé "The Price Is Wrong" sont d'immenses foutoirs dans lesquels chacun évolue à sa guise en bouclant riffs sur riffs ou en cassant le tempo sans crier gare. Ces morceaux embrouillés jettent un voile de confusion sur ce nouvel album qui perd toute cohérence, toute lisibilité. Bien au-delà des morceaux pris individuellement, c'est l'album tout entier qui subit un profond choc de complexification. Deux titres ultra-violents, brutaux, hostiles même ("The Price is Wrong" et "Motormouth"), ouvrent un album sur une note tribale et viscérale totalement absente de la suite du disque, bien plus édulcorée et tempérée. Puis viennent de longs morceaux aux structures alambiquées ("The Way The News Goes", "Flatline", "Remain Indoors") où des phases de pure violence succèdent rudement à des longs passages électroniques vaporeux. Là-dessus, et à l'exception de quelques moments notoires ("Flatline", "Marigold"), aucun refrain flagrant, aucun thème musical régulier, ne ramène l'auditeur à l'essence même du morceau.  Periphery s'éparpille tout le long de ce Periphery III: Select Difficulty...


Un beau gâchis tant on retrouve par intermittence ce qui fait la force du combo, à savoir des belles créations d'ambiances, un travail méticuleux autour de la guitare et un chanteur à la maîtrise effarante. Il n'y a qu'à se plonger dans "Lune", dernière pièce de l'album pour voir Periphery exceller dans l'interprétation de cette superbe pièce progressive très électronique et éthérée. Captivant, le groupe le redevient dès qu'il trouve cet habile équilibre entre son metal lourd et des gradations mélodiques soutenues par une rythmique en béton ("Absolomb"), qui plus est lorsque son sens du groove tel un mammouth dansant est à pied d'oeuvre ("Catch Fire", "Prayer Position"). Quant à Bowen, Mansoor et Holcomb, toute la grâce de leurs jeux respectifs est palpable à l'écoute des arpèges somptueux de "The Way The News Goes" ou des riffs telluriques de "Habitual Line Stepper". Des incartades malgré tout trop rares qui ne peuvent éviter l'échec de Periphery III: Select Difficulty. Ce en dépit du talent de chanteur incroyable de Spencer Sotelo, toujours parfaitement placé et qui dévoile une palette vocale de plus en plus complète, tant en voix de têtes de soprano ("Marigold") qu'en growl des catacombes ("Flatline"). Des qualités bluffantes qui n'occultent pas la question inhérente à ce médiocre album: pourquoi Periphery s'est-il autant planté ?


Bien au-delà des raisons musicales évoquées ci-dessus, ce cafouillage est le résultat d'une boulimie musicale maladive de la bande depuis ses débuts. Jamais Periphery ne s'est reposé et n'a pris le temps nécessaire à une retraite salvatrice. Des side-projects (Haunted Shores, Jake Bowen en solo ou encore From First To Last avec Spencer Sotelo) en passant par les récents projets de logiciels de production de Matt Halpern et Adam Getwood, voilà un combo qui n'arrête jamais. Il se passe bien trop de choses dans la carrière de Periphery, tout comme il y a bien trop de choses dans ce nouvel album. Si le groupe a voulu monter d'un cran la difficulté exécution avec ce quatrième album, force est de constater que la marche était trop haute. Car voilà un album saturé de corps, mais vide d'âme. Game over les gars.


Chansons conseillées: "Absolomb", "Prayer Position" et "Lune".

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