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Critique d'album

Pony Pony Run Run


Pony Pony Run Run


(27/02/2012 - Troisième Bureau - Power-Pop - Genre : Pop Rock)
Produit par

0- / 0- / 1- Just A Song / 2- Time To Reveal / 3- Come Back To Me / 4- Everywhere I Go / 5- Sorry / 6- Don't Stop / 7- We Never Try To Recall / 8- Far Away / 9- Here I Am / 10- Interlude / 12- Notorious Lady
Note de 2/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Le tempo a ralenti et c'est devenu un peu mou, dommage."
Pierre D, le 02/04/2012
( mots)

Pony Pony Run Run a l'air de bien s'amuser avec ses titres. Après avoir affublé le 1er album d'un péremptoire YouNeed Pony Pony Run Run les revoici avec un plus sobre Pony Pony Run Run qui débute avec un morceau intitulé "Just A Song". Humilité ? Il faut dire que Pony Pony Run Run  est avant tout marqué par une idée que soulignait Élise dans sa chronique du premier album : la hype, c'est-à-dire la promotion et la publicité exagérée de quelque chose.

À quel point la hype en question affecte-t-elle notre jugement ? Si j'ai fini par penser que Pony Pony Run Run faisait essentiellement de la musique pour défilés de mode et jingles de Canal + c'est peut-être d'abord parce que "Hey You" a effectivement servi de jingle pour l'émission Le Grand Journal de Canal +. De là un naturel réflexe de rejet sur la base du "je ne suis pas dupe et je n'avalerai pas la soupe que vous essayez de me vendre". Sauf que ça marche dans les deux sens et ce rejet aveugle peut aussi conduire à oblitérer le fait que "Hey You" est une très bonne chanson de pop synthétique, accrocheuse comme il faut, parfaite pour tourner en boucle à la radio, sur Youtube et en soirée. Tout l'album YouNeed Pony Pony Run Run n'était pas indispensable mais constituait une bonne collection de tubes pop sans grande profondeur mais très agréables.

Il s'agit donc d'aborder Pony Pony Run Run en tentant de se débarrasser des affects pro/anti hype pour en apprécier sereinement le contenu. En 2012 Pony Pony Run Run essaie de ne plus être une simple machine à danser mais paraît vouloir doter sa musique d'un certain impact émotionnel. Comment parvenir à se dépêtrer de cette contradiction : faire danser les gens tout en cherchant à atteindre leurs tripes ? Bref comment ne pas être David Guetta ? Pony Pony Run Run a pour lui un réel chanteur qui donne à "Time To Reveal" et "Come Back To Me" une réelle charge émotionnelle. Au lieu d'une voix désincarnée filtrée à l'autotune et tronçonnée en samples divers, il y a toujours chez Pony Pony Run Run une certaine détresse dans les refrains chantés avec une pointe de désespoir. "Come Back To Me" sonne comme un appel à l'aide, de même que "Here I Am". Et si parfois cela tire vers la plainte agaçante ("Sorry") les meilleurs titres bénéficie de cette voix qui rappelle parfois celle de Dominique Laboubée (chanteur des Dogs) dans un autre contexte musical.

Puisque Pony Pony Run Run veut de l'émotion, les BPM ont ralenti et les basses sont légèrement moins présentes. D'une machine à danser electro le groupe se dirige doucement vers une new wave un peu plus mélancolique. Parfois ça fonctionne très bien ("Eternally", "Here I Am", "Notorious Lady") mais la plupart du temps c'est un peu mou. Car si Pony Pony Run Run a ralenti la cadence, la construction des chansons reste la même, à savoir un empilement de strates : boîte à rythmes+synthétiseurs+basses+un peu de guitare+voix. Les basses disparaissent le temps du break, reviennent sur le refrain final et voilà à peu près tout ce que les titres de Pony Pony Run Run comptent comme variations. Le 1er album allait plus vite et plus fort donc ça s'entendait sans doute moins. Ici la musique de Pony Pony Run Run apparaît comme assez superficielle sans que ce soit un mal pour autant. Il y a peu de choses à y découvrir au fil des jours, la première écoute ayant permis d'appréhender tous les éléments composant les chansons. En outre il est clair que cette electro pop eighties ouvertement régressive n'apporte pas la moindre évolution dans la pop. "Come Back To Me" plagie allègrement "Close To Me" de The Cure par exemple. La musique de Pony Pony Run Run est cependant moins cynique que les ersatz de postmodernisme agités par Justice qui prétend jouer et déjouer les codes utilisés (blousons en cuir de rockeurs, Big Beat années 90, reprise de "Master Of Puppets" de Metallica). Pony Pony Run Run ne semble rien prétendre du tout.

Les titres génériques et passe-partout des chansons de Pony Pony Run Run ("Everywhere I Go", "Don't Stop", "Far Away") vont dans ce sens : "Ne comptez pas sur nous pour vous dire quoique ce soit". Les chansons de Pony Pony Run Run ne racontent rien, ne portent pas le moindre discours. C'est là que la problème de la hype ressurgit. Pony Pony Run Run s'étant trouvé en 2009 auréolé d'un énorme succès certains ont pu les prendre en exemple d'une certaine tendance musicale dans laquelle s'inscriraient également MGMT ou The Ting Tings et croire qu'ils disaient quelque chose de l'état de la pop : "la régression complètement décomplexée de l'electro-rock" (Inside Rock) faisant suite à l'échec du "retour du rock". Or si l'on ôte à Pony Pony Run Run ses oripeaux de hype il reste un groupe qui aime la pop synthétique typée années 80 et qui tente d'en faire en la mélangeant à l'electro des années 90. Tout simplement et avec plus ou moins de réussite.

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