Porcupine Tree
Deadwing
Produit par Steven Wilson, Gavin Harrison, Richard Barbieri
1- Deadwing / 2- Shallow / 3- Lazarus / 4- Halo / 5- Arriving Somewhere But Not Here / 6- Mellotron Scratch / 7- Open Car / 8- The Start of Something Beautiful / 9- Glass Arm Shattering
Porcupine Tree s'amuse à surprendre tout le monde à chaque nouvel album : la bande à Steven Wilson est en constante évolution. Après un In Absentia plutôt remarqué et de très bonne qualité, on attendait une nouvelle fois ce très bon groupe Britannique au tournant et force est d'avouer que l'on ne peut pas être déçus par cet album.
Deadwing est agrémenté de notes métal mais toujours dans une veine de prog rock vraiment bien construit et remarquablement produit. Un album abouti pour un groupe toujours aussi impressionnant et un Steven Wilson toujours aussi inspiré.
D'entrée, celui-ci met les choses au point avec un morceau de dix minutes assez rythmé, rude et accrocheur qui n'est certes pas magique, mais qui joue un rôle de mise en bouche très acceptable. "Deadwing" est un morceau prog dans toute sa définition et précède le premier single de cet album : "Shallow", pas forcément le meilleur morceau de l'album, mais une pièce avec intro et couplet très rythmés et ligne métal entrecoupée de passages très pop. Le rythme change beaucoup et la musique de Porcupine Tree s'écoute toujours et encore plutôt bien, malgré une impression quelque peu déroutante et hermétique à la première écoute.
Arrive ensuite la magnifique balade pop "Lazarus", certainement un premier point phare de l'album, avec une voix très bien travaillée et une mélodie à faire pâlir beaucoup de groupes pop surdiffusés sur les ondes radio. Le piano et l'ambiance du morceau, très calme et entêtante, créent une agréable émotion et une véritable nostalgie, en opposition à l'ambiance très changeante et parfois saccadée du début de l'album.
Après un "Halo" qui ne dépareille pas de la marque de fabrique Porcupine Tree, on arrive au sommet de cet album : l'excellent morceau "Arriving somewhere but not here", petit bijou de prog rock. Ce morceau, parfaitement construit, met en avant tout le talent du groupe et crée une ambiance hallucinogène et des changements de rythme sans fausse note, qui rappelle indéniablement Office of Strategic Influence et fait penser à King Crimson ou Tool. Douze minutes de bonheur et de phases, parfois ascendantes parfois descentantes, mais toujours de qualité et toujours maîtrisé à la perfection. Ce cinquième morceau est un vrai bonheur, à écouter et réécouter en boucle sans se lasser.
Que dire de plus ? Après ce sommet on s'attend à retomber, et finalement, Porcupine Tree arrive à continuer son chemin dans un style qui lui est propre sans trop décevoir. Le très pop "Mellotron scratch" est suivi par le très bon "Open car" qui, avec ses passages planants et ses variations mélodiques montre une nouvelle fois le talent (qui n'est vraiment plus à démontrer ?) d'un groupe qui maîtrise son sujet. Les deux derniers morceaux de l'album, assez agréables (malgré le refrain de "Glass arm shattering", assez répétitif et parfois lancinant), closent de belle manière un album assez homogène, ponctué de deux petits bijoux au dessus du lot.
Deadwing est un album quasimment indispensable pour tout bon fan de Porcupine Tree et pour tout amateur de prog rock qui se respecte. Il n'en demeure pas moins intéressant pour tous les autres, car Porcupine Tree offre ici une nouvelle prestation de très bonne facture. Ils ne nous déçoivent pas et c'est tant mieux !