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Critique d'album

Rivers Cuomo


Alone : The Home Recordings Of Rivers Cuomo


(17/12/2007 - Geffen / Universal - Power-pop - Genre : Rock)
Produit par

1- Ooh / 2- The World We Love So Much / 3- Lemonade / 4- The Bomb / 5- Buddy Holly / 6- Chess / 7- Longtime Sunshine / 8- Blast Off ! / 9- Who You Callin' B**** ? / 10- Wanda (You're My Only Love) / 11- Dude, We're Finally Landing / 12- Superfriend / 13- Lover In The Snow / 14- Crazy One / 15- This Is The Way / 16- Little Diane / 17- I Wish You Had An Axe Guitar / 18- I Was Made For You
Note de 3/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Une compilation modeste contenant quelques pépites qui raviront les Weezer-fans."
Maxime, le 06/02/2008
( mots)

Sur le premier album de Weezer, il chantait "In the garage I feel safe, no one cares about my ways". Et les fans du grand W le savent bien : il s’en est passé des choses dans ce garage depuis ce Noël 1990 où papa et maman Cuomo ont offert à fiston son premier enregistreur où il fixa sur bandes les bribes de ces quelques compositions qui explosèrent à la face du monde quatre ans plus tard. Si les champions de la power-pop nineties pour radio college ont livré une discographie plutôt fruste (5 albums en 15 ans de carrière), les amateurs éclairés savent qu’une jungle touffue de faces B, de démos et de titres inachevés dorment dans leurs caves et que leur publication intégrale occuperait un volumineux coffret qui pourrait sans peine caler l’armoire 19ème siècle de grand-mère. Du coup, cette compilation de 18 titres allant de 1992 à 2007 paraît bien pingre. On ne sait trop quel est l’objectif de la chose : apéritif en attendant le sixième album prévu pour avril, remise à zéro des compteurs pour mieux partir vers de nouvelles directions, disque en forme de fin de contrat avec la maison de disque avant de se lancer dans l’autogestion numérique à la Radiohead ? Allez savoir ce qui peut bien se tramer dans l’esprit torturé de Rivers Cuomo.

On arguera qu’en effet, la galette est signée par le bonhomme et non par son groupe. Artifice purement dialectique puisque l’on sait bien que le cœur et l’âme de Weezer reposent tout entiers sur les frêles épaules de Rivers Cuomo qui s’est toujours livré à nu dans ses albums. Ce disque est donc à l’image de son géniteur : névrosé, monomaniaque, à la fois timide et impudique mais traversé par une espèce de pureté qu’on n’avait jamais vu depuis Brian Wilson. Plus qu’une compilation, c’est un vrai journal intime. Le livret est émaillé de photos provenant de la collection personnelle de Cuomo, pas toujours flatteuses pour lui, étalant les différentes étapes capillaires et vestimentaires de sa petite vie. On le voit jeune gosse émerveillé par sa guitare Flying V, fan de la NWOBHM cheveux longs et T-Shirt Maiden de rigueur, barbu à clarinette, jusqu’à son uniforme d’universitaire d’Harvard où il termina son cursus il y a quelques années. Il est clair que pour lui, il n’y a pas de différence entre la vie et la musique, que l’une et l’autre se nourrissent mutuellement, ce qu’illustrent avec force les notes personnelles introduisant chaque chanson. Et c’est toute la force de Weezer qui se lit en filigrane, cette sensibilité à fleur de peau paradoxalement portée par des guitares stridentes et métalliques.

La compilation étant peu ou prou articulée par ordre chronologique, on est frappé par la consanguinité que partagent les titres liminaires avec ceux du premier CD du coffret With The Lighs Out de Nirvana . Il en ressort une même innocence, un même plaisir à faire cracher son ampli, une même maladresse touchante. Cuomo égosille son désespoir sur quelques notes, tel un lionceau poussant ses premiers cris ("The World We Love So Much"), regrette l’insouciance de l’enfance ("Lemonade"), s’essaye gauchement au rap en reprenant du Ice Cube ("The Bomb"). La version démo de "Buddy Holly" montre que tout était déjà là à l’état brut, la mélodie, la construction. Ne restait plus que les talents de producteur de Rick Ocasek pour lancer le tout à l’assaut des ondes. L’objet quitte son strict intérêt documentaire pour devenir musicalement plus intéressant à partir de la plage 8 avec "Blast Off !" (annonçant "Beverly Hills" 10 ans à l’avance), inaugurant une série de titres prévus initialement pour l’album mort-né Songs From The Black Hole qui devait s’intercaler entre le Blue Album et Pinkerton. La ballade pur sucre "Wanda (You’re The Only One)" a été composée en vue de la B.O. d’un film nommé Angus mais s’est finalement vue rejetée par la production qui attendait un titre catchy et calibré à la "Buddy Holly" au grand désespoir de Cuomo. Fantastique chute post-Pinkerton, "Crazy One" narre les mésaventures sentimentales que le binoclard chétif vécut avec la femme qui occupait son ancien appartement. Autre rebus de choix, l’acidulé "This Is The Way", finalement écarté du tracklisting du futur album de Weezer. Le tout se clôt, comme d’habitude avec le lascar, par un morceau doux-amer et contemplatif, entre espoir et promesse de désenchantements futurs.

Il est clair que ce n’est pas avec ce disque que les détracteurs de Weezer réviseront leur jugement. A leur décharge, seule une poignée de titres sauve cette compilation un peu fourre-tout de l’anecdotique (les interludes d’intérêt médiocre y pullulent). Mais pour les fans elle reste une occasion non négligeable de pénétrer encore un peu plus l’intimité de leur idole, ce petit bout d’homme tourmenté auteur de chansons plus grandes que lui.

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