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Critique d'album

Weezer


Weezer (Blue Album)


(10/05/1994 - Geffen/Universal - Power pop - Genre : Rock)
Produit par

1- My name is Jonas / 2- No one else / 3- The World has turned and left me here / 4- Buddy Holly / 5- Undone - the Sweater Song / 6- Surf Wax America / 7- Say it ain't so / 8- In the garage / 9- Holiday / 10- Only in dreams
Note de 4/5
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Note de 5.0/5 pour cet album
""
Maxime, le 14/05/2005
( mots)

Mais comment un groupe mené par un rat de bibliothèque myope et timide, fan de Kiss et Judas Priest de surcroît (vous vous rendrez compte de l'horreur !) a-t-il pu donner quelque chose d'aussi bon ? Aucune idée, mais il faut se rendre à l'évidence : Weezer est une formation de référence pour tout adepte de rock contemporain qui se respecte. Lorsqu'elle parut sur le devant de la scène, il y a de cela plus de dix ans (déjà !), elle façonna et magnifia un genre balbutiant : le power pop. Alliance fragile et casse-gueule de riffs puissants et de mélodies délicates, le power pop se propose de réconcilier les amateurs de pogos moites et les exigeants ne jurant que par de vraies chansons. Avec les trop méconnus Fountains of Wayne, Guided by Voices ou Get up Kids, Weezer constituait cette alliance impossible, jouant sur tous les tableaux, à la fois comme formation indie blairable par les tenants de l'underground et candidat solide pour rotations lourdes sur MTV. Weezer ne serait que du rock passable en boucle à la radio, du mainstream écoutable, que ce serait déjà énorme. Mais c'est bien plus que ça...

Ce magnifique (et culte) premier album est la traduction parfaite de cette équation bancale qui fait cohabiter le feu et la glace. Pourtant, c'était pas gagné, au vu de la pochette. Quatre têtes de noeud mal fringuées sur un fond bleu uni, la désagréable impression de voir la photo du club maths de 1ère S, le genre de types qu'on tabasse dans la douche, qu'on raquette et qui se prennent des râteaux mémorables par les filles. Des freaks qu'on caricature jusqu'à l'excès dans des chefs d'oeuvre comme American Pie (ce genre...). Rivers Cuomo, chanteur et leader, est passé par toutes ces étapes indispensables pour devenir un parfait petit complexé. Or, Dieu merci ! Cuomo n'est pas Thom Yorke, et sa détestation de soi, il a choisi de ne pas nous l'infliger dans de longues mélopées larmoyantes et pseudo-expérimentales mais par des pépites énergiques et sautillantes, sucrées et acides, mêlant épanchement intimistes et riffs musclés.

Car, non, Weezer n'est pas une blague. Ce romantisme exacerbé qui suinte de leurs compos n'est pas une pose ou une maladresse, mais bien le moteur de leurs chansons. Ce Blue Album (pour ne pas le confondre avec leur troisième album lui aussi éponyme) présente ainsi dix titres comme autant d'aveux d'impuissance face à soi-même et à la vie mais surtout 10 ritournelles indispensables pour égayer notre ciel gris. Formule gagnante et si alléchante : entre Beach Boys et Nirvana, entre Punk à la Ramones et murs de sons saturés à la Pixies. Impressionné par la virtuosité de ces nerd, le vétéran indie Ric Ocasek les produit sur le champ, ignorant avec le groupe qu'ils mettent en boîte un album définitif des années 90. Alors que dire de ces fameux morceaux ? Feu et glace, toujours : au rageur "My Name is Jonas", tout en désespoir assumé lui répond l'enjoué "No one Else", le doux et très folk/rock "The World Turned and Left me Here" se trouve contré par le pétillant "Buddy Holly", le cotonneux et si réussi "Undone" (un titre majeur) qui s'exécute avec une langueur désuète désarmante d'efficacité trouve son reflet déformant dans l'expéditif "Surf wax America" qui sonne comme du Ramones bubble-gum.

Inutile de détailler tout l'album qui se clôt, dans la ballade "Only in Dreams", par un solo dantesque qui laisse pantois. Le feu et la glace on vous dit ! Ne vous moquez pas impunément du premier de classe, il se peut que votre future progéniture voue un culte à ses exploits guitaristiques dans un avenir pas si lointain. Complété peu après par un autre drôle d'oiseau, Pinkerton, Weezer forme le premier volet d'un diptyque indispensable pour qui veut comprendre et apprécier le rock des années 90.
A signaler depuis peu la ressortie de l'album dans la collection deluxe Universal, avec des inédits et versions démos, objet adressé avant tout aux fans (qui ont déjà les titres de toute manière). Livret collector excellent.

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