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Critique d'album

Robert Plant


Lullaby And... Ceaseless Roar


(08/09/2014 - Nonesuch - Rock'n'world zeppelien - Genre : Pop Rock)
Produit par Robert Plant

1- Little Maggie / 2- Rainbow / 3- Pocketful of Golden / 4- Embrace Another Fall / 5- Turn It Up / 6- A Stolen Kiss / 7- Somebody There / 8- Poor Howard / 9- House Of Love / 10- Up On The Hollow Hill (Understanding Arthur) / 11- Arbaden (Maggie's Babby)
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Un dixième album solo à la croisée de toutes les influences de Robert Plant."
Steven Jezo-Vannier, le 12/09/2014
( mots)

Pour son dixième album solo, le premier depuis quatre ans (déjà), Robert Plant a réuni un nouveau groupe, comme il a pris l'habitude de le faire depuis Mighty ReArranger (2005). Après les Strange Sensation et le Band Of Joy, l'ex-chanteur de Led Zeppelin a créé The Sensational Space Shifters avec lesquels il co-signe les onze titres de ce nouvel opus : Lullaby And... The Ceaseless Roar (littéralement : Berceuse et... le Cri incessant). Crédité comme il se doit à l'intérieur de la pochette, le nom du groupe est néanmoins absent de la couverture, on s'en étonne.

Derrière son étrange nom, la formation réunit : les guitaristes Justin Adams, spécialiste de musiques africaines, et Liam « Skin » Tyson, leader de Cast ; le bassiste Billy Fuller ; le claviériste John Baggott ; le batteur Dave Smith ; et le griot percussionniste Juldeh Camara. Ces musiciens sont tous d'excellents multi-instrumentistes et des partenaires de longues dates de Robert Plant ; Adams et Baggott sont apparus pour la première fois à ses côtés pour l'album Dreamland (2002) avant de se joindre aux Strange Sensation, au rang desquels figuraient également Camara, Smith et Tyson. Leur présence explique en grande partie les nombreux points communs qui unissent Mighty ReArranger et Lullaby And... The Ceaseless Roar. Le présent album marque en effet un retour de Plant aux sonorités électroniques (“Rainbow”) – un choix foutrement moderne pour un vétéran de la scène rock comme lui, âgé de 66 ans – où les rythmes métalliques s'unissent harmonieusement aux percussions orientales (“Embrace Another Fall”, “Turn It Up”, “Arbaden (Maggie's Baby)”).

Robert Plant aime la world music et l'explore depuis toujours, à différents degrés. Il lui redonne pleinement sa place au cœur de cet album, invoquant les énergies des transes du désert saharien sur plusieurs titres, dont “Rainbow” (un morceau créé à partir d'un poème de William Morris intitulé “Love Is Enough”). Robert Plant possède aussi une passion dévorante pour une autre musique folklorique, celle d'une Amérique dont il rêvait déjà à l'adolescence. Grand amateur de folk et de style country and western, il avait passé les dernières années de sa carrière à s'y fondre, à y mêler sa musique, en duo avec Alisson Krauss en 2007 sur Rising Sand, ou avec son Band Of Joy sur l'album éponyme de 2010. Tourné vers l'Amérique, Plant a su garder un pied sur sa chère Angleterre (l'album a été enregistré sur sa terre natale, aux Helium Studios dans le Wiltshire et au Real World de Bath). Il sait aussi prêter une oreille attentive au patrimoine musicale celtique. Il a compris depuis longtemps les liens nombreux qui unissent les folklores anglo-saxons des deux rives de l'Atlantique, entrevoyant même l'existence d'un fonds commun à toutes les musiques traditionnelles d'Europe, d'Amérique et d'Afrique. En témoigne “Poor Howard”, titre détourné du “Po' Howard” de Lead Belly, dont on ne sait plus si son air émane d'un violon d'immigrant irlandais, du banjo d'un bluesman afro-américain, ou du kora d'un d'un griot pas encore arraché à la terre d'Afrique.

Présentes durant toute sa carrière, ces trois influences (folk anglais, country, et world music) sont ici réunies avec brio, autour d'une essence électronique, particulièrement pertinente sur “Up On The Hollow Hill (Understanding Arthur)”. Pas question cependant de les dénaturer en les unissant brutalement. Chacune d'elles est respectée et traitée avec soin, demeurant parfaitement identifiable pour l'auditeur. Le titre d'ouverture, le traditionnel “Little Maggie” est, à ce titre, le meilleur fruit de cette union et donc, de cet album. Certains pourront toutefois être agacés par la voix éthérée, aigüe et presque miaulante de Plant (on le préfère sur “Rainbow” par exemple, ou la superbe et poignante “A Stolen Kiss”, presque réduite au piano-voix). Mais le chanteur sait également s'effacer devant l'instrumentation, pour mettre en avant ses talents d'auteur-compositeur et de producteur. En effet, Robert Plant, qui signe ici son premier album sur son nouveau label, Nonesuch Records, a produit l'intégralité du disque, mixé par Tchad Blake et Tim Oliver. Plant va jusqu'à abandonner le micro à d'autres voix, comme la sublime Julie Murphy sur “Embrace Another Fall”, autre parfait mariage des influences de Plant, et Nicola Powell, sur les chœurs de “Poor Howard”.

Mighty ReArranger avait permis à Robert Plant de se moderniser, d'afficher un autre visage de son travail et, par là même, de retrouver le sommet des charts en occupant la troisième place des classements anglais. En s'inscrivant dans sa veine, Lullaby And... The Ceaseless Roar promet au chanteur un beau succès. Et, quelle que soit sa réussite, Robert Plant apporte avec lui la preuve qu'il vit au présent et conjugue sa longue carrière au futur, continuant de créer et d'inventer, loin des rêves de son vieux comparse Jimmy Page, qui, enfermé dans sa gloire passée, rêve toujours de faire vrombir à nouveau le moteur du Zeppelin de plomb. À la première écoute, l'album semble à des années lumière de Led Zep, il dissimule toutefois quelques riffs d'une douce guitare qui rappelle par certains aspects les accents de Page, comme sur “Turn It Up” ou “Somebody There”...

Commentaires
Jérôme M, le 29/12/2015 à 17:05
Juste un immense artiste, qui contrairement à JP se renouvelle sans cesse ... Cet album est une petite merveille.