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Critique d'album

Team Ghost


Rituals


(18/03/2013 - Wsphere - Cold Gaze - Genre : Autres)
Produit par

1- Away / 2- Curtains / 3- Somebody's Watching / 4- Dead Film Star / 5- Things Are Sometimes Tragic / 6- Broken Devices / 7- All We Left Behind / 8- Fireworks / 9- Montreuil / 10- Pleasure That Hurts / 11- Team ghost / 12- We Won't Fail / 13- Tonight is Magic
Note de /5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"... ou la preuve que les fantômes sont intemporels."
Mathilde, le 09/04/2013
( mots)

Ex M83 basé à Antibes, Nicolas Fromageau a déménagé en 2004 vers de plus sombres contrées parisiennes avec en tête  des sonorités plus éthérées et reverb-ées tendance cold wave et shoegaze (qui a valu l'avènement du nouveau genre cold gaze, inventé par le NME). Il s’accompagne de Christophe Guérin et forme Team Ghost en 2009. Deux ans et deux autres membres supplémentaires plus tard, le groupe sort deux EPs You Never Did Anything Wrong To Me et Celebrate What You Don’t See, bien hantés comme il faut, ghost oblige. En février 2013 parait Rituals que le groupe annonce comme "torturé". Il ne pensait pas si bien dire.


Curieuse introduction que cette pochette farfelue genre Tears for Fears fricotant avec le moyen âge. Structurée comme un véritable tableau du XVIIème, elle met en scène les cinq membres du groupe en sorte de néo-rétro (on ne sait plus trop) chevaliers qui cachent une chemise à carreaux sous leur armures. Tous les musiciens ont l’air pensif, seul l’un deux est de face et semble s’adresser à nous avec un sourire ironique. On peut y déceler un écho avec le crâne situé à son opposé, la "vanité" en histoire de l’art, qui nous renvoie ce naïf sentiment d’importance qu’a l’homme de sa propre existence. Ambiance non démentie par le premier titre "Away" dans lequel des robots d’anticipation anxiogène nous susurrent un truc bizarre qu’on n’a pas trop envie de comprendre tant cela sonne comme une prédiction apocalyptique (on n’y échappera donc jamais!) imminente. "Broken Device", dans le même délire, nous fait transplaner dans une nouvelle de présent visionnaire de Ballard ou Lovegrove, toujours avec ces voix artificielles qui nous livrent leurs enseignements via une faille spatio-temporelle. Le tout est densifié par la saturation enfiévrée genre Mudflow ou  Ghinzu  ("All We Left Behind"), et parfois par une tendance Depeche Mode pervertie par une voix épaisse et métalleuse ("Team Ghost"). C'est mélancolique tout ça. Mais pas que.

Bien complet-bien tassé, Rituals est jonché de nappes de synthé et d’une section rythmique plus présentes, plus affirmées que les EP précédents. C’était la volonté du groupe "on adore la pop en fait, c’est pour ça que la plupart des morceaux de l’album sont assez courts et punchy". En atteste le deuxième titre "Curtains" qui s’apparente à du post punk défroqué. "Dead Film Star" est presque aussi immédiat: débutant par une rafale de paillettes étouffantes genre Coldplay, il vire heureusement sur la retenue élégante d'un Post War Years ou d'un White Lies dans ses meilleurs abysses: "You breathe the air from the love of a dead film star". Les synthés miroitants, les guitares virevoltantes -ça faisait longtemps que la France n’avait pas dégainé des guitares aussi ciselées- et la batterie en uptempo donnent un ensemble joyeux, aux reflux glauques. Le meilleur des Joy Formidable avec un batteur à l’aise de la grosse caisse (dit comme ça, ça fait dégueu). "Firework" comporte des riffs étrangement proches du “Lonely Boy” des Black Keys et laisse entrapercevoir la palette des possibles envisageables et envisagés par Team Ghost qui n'hésite pas à ratisser large. Le chant, du reste, est impossible à typer tant il semble traverser les époques ("Somebody’s Watching" a des de accents de Jarvis Cocker, "Team Ghost" sonne comme Dave Gahan…).


Rituals est difficilement descriptible car il se pose comme une bande-son à écouter en une fois de bout en bout, une œuvre à considérer dans sa globalité et à suivre (quitte à se perdre) dans ses confluents oniriques et sa poésie de science-fiction. Une musique aisément adaptable au grand écran et un disque électro-épique complexe qui se révèle et se bonifie au fil des écoutes. Et c’est souvent le cas des albums qui comptent. Finalement plus tortueuse que torturée, la première galette des Team Ghost est aussi duelle que sa pochette, aussi sombre qu’étincelante. Aller se balader dans des mégalopoles futuristes ou aller chialer au clair de lune, c'est à vous de choisir.  

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