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Critique d'album

The Anchoret


It All Began with Loneliness


(23/06/2023 - - Rock Progressif - Genre : Rock)
Produit par

1- An Office For… / 2- A Dead Man / 3- Until The Sun Illuminates / 4- Someone Listening? / 5- Forsaken / 6- Buried / 7- All Turns to Clay / 8- Unafraid / 9- Stay
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Une fusion détonante entre prog rock et death metal pour un premier album très réussi"
Quentin, le 18/12/2023
( mots)

Si les amateurs de rock progressif hérité des années 1970 et de death metal peuvent à l'occasion se croiser lors d'un concert d'Opeth, il faut bien constater qu'il s'agit là de deux publics qui ne mélangent guère habituellement. Le virage pris par Mikael Åkerfeldt et sa bande avec Heritage avait d'ailleurs à l'époque fait grincer plus d'une paire de dents, l'adoucissement de leur musique étant perçue comme un renoncement et une concession inacceptable pour les fans de la première heure.


Avec son premier album, The Anchoret tente une nouvelle fois de faire la synthèse entre ces deux courants, alliant les structures à tiroir, les harmonies complexes et la technicité emprunte d'influences classiques et jazz du prog' avec les signatures rythmiques brutales et l’agressivité du death metal. Au commencement, The Anchoret est le projet d'un seul homme, le bassiste Canadien Eduard Levitsky, rongé par la solitude lors du confinement de 2020 et exprimant son mal-être par l'écriture des 9 pistes qui composent ce premier album. Il sollicite pour ce faire divers musiciens à travers le monde qui viennent y agréger leurs propres parties instrumentales : clarinette, saxophone, mellotron, tout y passe. Il s'entoure ensuite d'Andy Tillison (The Tangent) aux claviers, James Christopher Knoerl à la batterie et de Sylvain Auclair (Heaven's Cry ; Karcius) pour assurer les parties vocales et pour redonner plus globalement de la cohérence à l'ensemble, car il n’est pas toujours évident de faire exister l’harmonie dans les opposés.


L’album s’ouvre d'abord en douceur avec "An Office For... ", court titre marqué par une guitare planante et des chœurs élégiaques qui a pour fonction d’introduire la déferlante jouissive que constitue "A Dead Man". Premier temps fort de l’album, le groupe enchaîne les décharges de guitares à très forte intensité et des passages plus aériens aux influences jazz-progressives marqués par des airs de saxophone et de flûte. On y apprécie déjà les très grandes qualités techniques des musiciens, en particulier la virtuosité des soli de guitares signés Leo Estalles, ainsi que la diversité de la palette mélodique. De la même manière, "Until the Sun Illuminates" dégaine d'entrée de jeu un riff dantesque impulsé par le matraquage en règle de la double pédale, combo ultra-puissant que n'aurait pas renié Opeth première période. Le titre enchaîne sur un refrain très accrocheur à la mélancolie furieuse qui ouvre le bal des partitions solistes : un clavier aux sonorités spatiales auquel vient répondre une belle descente de manche en shred, puis un accompagnement au saxophone qui vient colorer les riffs puissants clôturant le titre.


It all Began with Loneliness est assurément un album qui parlera aux amateurs de metal vigoureux, en témoigne le long et exigeant "All Turns to Clay" et sa succession de motifs tranchants ou "Buried", qui s'avère plus classique et direct dans sa construction avec une guitare staccato qui mitraille un riff inspiré et repris victorieusement lors du refrain. Difficile également de ne pas s'attarder sur l'angoissant "Unafraid" et son chorus libérateur qui fait état de toute la puissance déployée par le groupe.


Mais c’est surtout dans sa capacité à faire coexister les contraires que The Anchoret s’avère remarquable, le groupe ayant trouvé sa voie dans la confrontation des genres en alternant les riffs dévastateurs et asphyxiants avec des moments d'accalmie où règne la délicatesse. Le sombre "Someone Listening" et ses changements de rythmes permanents s'avère à ce jeu particulièrement réussi, avec une réelle fluidité entre les passages très heavy et les sections plus calmes et atmosphériques. Dans le même esprit, "Forsaken" laisse une grande place au saxophone comme contrepoint mélodique au terrible maelstrom métallique qui s'abat sur l'auditeur jusque dans le chant de Sylvain Auclair à la limite du grawl.


Soyons honnêtes, pour apprécier ce It all Began with Loneliness, il faudra faire preuve de persévérance car l'écoute peut se révéler un peu éreintante à la longue, surtout pour les auditeurs peu acclimatés à la rudesse du metal extrême. Le jeu en vaut néanmoins la chandelle et l'album dévoile ses charmes et sa finesse après plusieurs écoutes, une fois que l'on a fait l'effort de briser quelques chaînes mentales et qu'on l'on a accepté de se laisser entraîner dans cette juxtaposition de styles différents. Et on aurait tort de ne pas aller au bout, le morceau conclusif, "Stay", s'avérant être une superbe ballade dans la pure tradition prog, mellotron et solo gilmourien en prime.


Voici donc un album qu'il ne fallait pas louper en 2023, tant pour les amateurs de rock progressif que de metal hurlant. On fait le pari que certains d'entre vous accepteront de se laisser tenter et qu'ils ne seront pas déçus par l'un des albums les plus stimulants de 2023.

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