The Atomic Bitchwax
3
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1- The Destroyer / 2- You Oughta Know / 3- You Can't Win / 4- Dark Chi / 5- Maybe I'm A Leo / 6- Force Field / 7- Going Guido / 8- The Passenger / 9- If I Had A Gun / 10- Half As Much
Voilà un disque qui fait déjà râler pas mal de stoner addicts. Pour son troisième effort studio, les américains de The Atomic Bitchwax se sont en effet séparés de leur guitariste et chanteur Ed Mundell reparti chez les Monster Magnet . Forcément, le son du trio s'en est trouvé altéré, même si l'artwork de la pochette avec sa fille galbée reste fidèle au (mauvais) goût du groupe. Le son est moins gras, moins rêche, mais aussi plus fluide et vindicatif. Preuve en est : l'instrumental "Force Field", un peu trop sage et appliqué par rapport aux jams délirantes que la formation pouvait livrer. Le fan lambda de stoner perd donc des amis tandis que les amateurs de riffs bien sentis et de rock pugnace et décomplexé se feront là de nouveaux copains. Ainsi va la vie.
Le combo, quelque peu dégagé des sonorités qui les ont fait connaître dans le monde du heavy ont choisi pour cet opus de garder une oeil dans le rétroviseur vers le grand hard rock des années 70. Sobrement intitulé 3 (tout comme le reste de la discographie du groupe qui se décline en I, II...) on jurerait en effet écouter un album millésimé 1975 correctement remasterisé. Détail symptomatique, la reprise du "Maybe I'm A Leo" des Deep Purple (extrait de l'indispensable Machine Head) n'apporte pratiquement rien à la version originale.
Est-ce cependant une raison pour bouder cet album ? Que nenni ! Car le nouveau venu, Finn Ryan (ancien membre de Core), fait des merveilles aux deux postes dont il a la charge. Son chant, même s'il manque de venin, reste moduleux et fortement agréable, apportant un renfort appréciable à la voix lead de Chris Kosnik. Ses riffs sont puissants, accrochant immédiatement l'auditeur. Album court (38 minutes), 3 s'écoute d'un trait ou pas du tout. Et très fort. Les titres sont impitoyablement enchaînés, alternant charges furieuses (le puissant "Destroyer" inaugural, le speed "You Oughta Know") et heavy blues où la finesse d'écriture du trio fait mouche ("Dark Chi", "Going Guido"). Bien que séduisant l'oreille immédiatement, cet album livre ses secrets peu à peu, mettant à jour des qualités de songwriting évidentes dans ces "You Can't Win" ou "If I Had A Gun". "The Passenger", tout en guitares fuzz avec sa voix légèrement passée au vocoder progresse dangereusement jusqu'à se clore en laissant l'auditeur en état de transe.
Sans être inoubliable, cet album est donc une somme de réussites certaines, commençant sur un roulement de batterie infernal et se terminant sur des sonorités psychédéliques dignes d'un Queens of the Stone Age. Dans l'intervalle, Deep Purple et Blue Cheer se sont tapés un boeuf diabolique entre vos deux esgourdes.