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Critique d'album

The Flying Eyes


Done So Wrong


(18/03/2011 - Trip in Time - Heavy blues-rock psychédélique - Genre : Rock)
Produit par

1- Death Don't Make Me Cry / 2- Poison The Well / 3- Nowhere To Run / 4- Clouded / 5- Heavy Heart / 6- Sundrop / 7- Overboard / 8- Done So Wrong / 9- Greed / 10- Leave it all Behind
Note de 4.5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Du heavy blues-rock psyché pimenté d'une voix proche de celle de Jim Morisson !"
Marc, le 14/05/2011
( mots)

Ce jeune quatuor américain originaire de Baltimore authentifie ici, par le son et l'image, le revival de la fin des années soixante et du début des seventies. A l'instar de The Black Angels qui est aujourd'hui son brillant chef de file de l'autre côté de l'atlantique, The Flying Eyes s'aventure de plus en plus profondément et puissamment dans le psychédélisme. Après un premier album éponyme beaucoup plus blues-rock que psyché, la pochette de ce second opus ne dément pas ce qu'elle enveloppe et c'est sans détour que cette nouvelle bande originale aux inspirations originelles nous embarque dans un trip sur les routes poussiéreuses du désert façon Easy Rider.

Mixé pour une partie aux Etats-Unis, pour l'autre en Allemagne, et distribué en Europe via le label Trip in Time, Done So Wrong est pourtant loin d'être un bad trip et recèle même quelques bienfaits. Menaçant et hypnotique au premier abord, le voyage est entamé avec "Death Don't Make Me Cry" qui dessine les contours de la Vallée de la Mort avant que le poison empli d'une guitare fuzz ne devienne reptilien sous la profonde tonalité vocale de Will Kelly, guère éloignée de celle du Roi Lézard. Sur "Nowhere To Run" un banjo tente de soulager l'atmosphère le temps d'un bivouac mais c'est une nuit froide qui vient nous saisir lors des morceaux suivants (dont l'instrumental "Heavy Heart"). Avec "Sundrop", une chanson voisine de la dernière mouture de The Black Angels, les premières lueurs du soleil remettent un peu de baume aux c(h)oeurs et c'est emporté par la vague rythmique de "Overboard" que l'astre du jour vient illuminer les esprits. Changement de décor, le temps se gâte rapidement, le vent souffle sinistrement et quelques sons inquiétants accompagnent l'amorce de "Done So Wrong". La tension monte doucement avec des guitares grattées en overdub et prend une ampleur sensorielle avant que la batterie et la basse ne se joignent à la cérémonie, digne d'un sabbat(h), forcément noir... Sans même l'effet grisant de quelques substances hallucinogènes ce morceau (plus de sept minutes) est le moment d'extase de l'album qui porte à cette occasion si mal son nom. Le périple prend fin en nous laissant quelques traces d'acoustiques, harmonica et banjo en tête, avec "Leave it All Behind" où toutes les racines américaines resurgissent sous la forme d'un folk country blues à la Dylan, comme dans le final du cultissime road movie de Dennis Hopper...

En dépit de cette dernière touche plus légère le blues-rock psychédélique de Done So Wrong est heavy. Par la puissante grâce du chant de Will Kelly le groupe y garde une belle unité et toute sa singularité malgré ses nombreuses influences. Et si l'on peut tout de même ergoter au sujet de la production de l'album (le mixage est un peu plat et trop shoegaze), il est tout aussi évident que The Flying Eyes prend une autre dimension en live comme en témoigne leur récent passage à la télé allemande dans le célèbre Rockpalast - Crossroads. De quoi espérer les voir jouer prochainement en France, c'est un de leurs souhaits, puisqu'ils reviendront faire une tournée en Europe à l'automne. En attendant, vous êtes prévenus, l'écoute de Done So Wrong est un voyage psychédélique pouvant entraîner quelques addictions auditives.

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