The Flying Eyes
Lowlands
Produit par
1- Long Gone / 2- Under Iron Feet / 3- Rolling Thunder / 4- Smile / 5- Alive In Time / 6- Lowlands / 7- Eye Of The Storm / 8- Comfort Machine / 9- Surrender
Après un premier essai blues-rock puis une digression plus psychédélique, les Flying Eyes explorent encore une fois le son de la fin des 60's et du début des 70's tout au long de leur troisième opus. Des Doors à Black Sabbath, les influences ont été assimilées et le quatuor de Baltimore tente ici de s'en émanciper. Ce jeune groupe américain, qui jouit d'une bonne audience européenne suite à la réalisation de ses deux précédents albums sur des labels allemands et une tournée annuelle sur le vieux continent, n'a cependant pas complètement bouleversé sa méthode. Si ce dernier opus a été finalisé avec Noisolution, leur nouveau label germanique, il a en revanche été financé par une campagne Kickstarter avec la récolte des 10,000 $ minimum requis. Une somme qui leur a permis d'enregistrer ce Lowlands à Baltimore avec un producteur attitré, Rob Girardi (Beach House, Arbouretum...), mais aussi un mixage et un mastering à la hauteur de leurs espérances. Toutes les conditions étaient donc réunies pour que The Flying Eyes nous délivre un brûlant condensé de heavy rock vintage.
Quelques petites surprises parsèment l'écoute des premiers titres, le son y est sensiblement plus métal et moins distordu que sur le précédent album, beaucoup plus franc du collier. En témoigne "Under Iron Feet", avec une basse plombée et des riffs de guitare énergiques, ou "Rolling Thunder", un mix de Black Sabbath et d'AC/DC avec une inédite ressemblance vocale entre Will Kelly et Kurt Cobain dans le refrain. La seule et sempiternelle comparaison avec Jim Morrison n'est donc plus de mise. "Smile", plus mélancolique, est un morceau passerelle entre le début implacable de l'album et sa suite, où la puissance et nonchalance se croisent. Avec la guitare acoustique en trame de fond dans "Alive In Time" et la pedal steel qui enveloppe "Lowlands", le spectre du rock made in America durant ses années libertaires est parcouru sans faute de goût, sans révélation non plus. Si "Comfort Machine" lorgne sur le grunge avec quelques détours stoner, la sitar de "Surrender" nous renvoie à une époque que très peu d'entre nous ont réellement connue, si ce n'est à travers ces mélodies qui, jouées par ces jeunes de Baltimore, n'ont pas pris une ride.
La puissance vocale de Will Kelly et l'inspiration des musiciens qui l'accompagnent font de The Flying Eyes un groupe où l'harmonie est prégnante. Si la musique de nos aïeuls vous fait toujours vibrer vous n'avez donc aucune raison d'ignorer ce Lowlands. Sur scène le quatuor a même encore un peu plus de chances de vous impressionner, il sera d'ailleurs en Europe pour une nouvelle tournée de deux mois à partir du mois d'août. Hélas, les portes de la renommée lui sont toujours plus ou moins fermées en France, une seule date est programmée... Ainsi va la vie du rock par ici, en attendant, The Flying Eyes ne font pas semblant de s'y adonner.