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Critique d'album

The New Black


A Monster's Life


(26/02/2016 - AFM Records - Heavy/Néo-metal - Genre : Hard / Métal)
Produit par Jacob Hansen

1- Long Time Coming / 2- Blockbuster Life / 3- With A Grin / 4- Send In The Clowns / 5- Dead In The Water / 6- Buddha Belly / 7- The Beer Of No Return / 8- A Pill Named Ting / 9- Better / 10- That's Your Poison, Not Mine
Note de /5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Un disque ultra calibré, mais qui révèle un groupe avec un potentiel énorme."
Erwan, le 26/12/2016
( mots)

Il y a de ces groupes qui restent sous les radars pendant quelques années et que le grand public découvre en pensant accéder à quelque chose de nouveau. Sous les radars, The New Black y était bien. Sous les nôtres en tout cas. Pourtant, le groupe s’est déjà illustré sur les scènes de Rock Am Ring, de Wacken, mais aussi en première partie d’Alter Bridge ou de Black Label Society. Un beau CV pour un groupe qui s’est débrouillé tout seul pour enregistrer ses trois premiers albums depuis 2009, produits par AFM Records. Une fois n’est pas coutume, nous nous retrouvons dans cette position un peu honteuse de ceux qui découvrent, peut-être bien après vous. Mais reconnaître notre erreur pour s’attarder sur ce quatrième album des Allemands, c’est un mea culpa qui vaut le coup.


L’envie nous prendra peut-être, un jour, de revenir sur l’ensemble de la discographie de The New Black, mais ce ne sera certainement pas le cas ici. Leurs trois premiers albums évoluent dans un heavy assez classique, bien ficelé, qui petit à petit gagne en complexité jusqu’à un troisième album III : Cut Loose vraiment intéressant et abouti en 2013. Et le chemin parcouru par le groupe en si peu de temps (quatre ans entre leur premier et troisième album), sans aide extérieure, est assez impressionnant et témoigne de la qualité des musiciens qui s’associent dans la formation allemande. Formation composée de Markus Hammer au chant, Fabian Schwarz et Christophe Leim à la guitare, Günter Auschrat à la basse et Philipp Kinger à la batterie.


Pour ce quatrième album A Monster’s Life, The New Black a voulu passer le cran au-dessus. Un vrai studio professionnel, pour commencer, avec un processus d’enregistrement beaucoup plus propre, qui donne immédiatement à ce disque une pâte sonore différente. Mais aussi un producteur, et pas n’importe lequel : Jacob Hansen. Un homme certes connu pour être le compagnon de studio de Volbeat depuis plusieurs années, mais surtout un homme touche-à-tout capable d’amener son regard sur le mixage, sur le mastering, sur la prise de son et même sur l’écriture. Un prompt renfort pour un groupe qui, de son propre aveu, commençait à tourner en rond.


A Monster’s Life est une sorte de version super saiyan de III : Cut Loose, au sens ou Cut Loose était l’aboutissement du cheminement de The New Black, dans leur façon de composer leurs riffs, de déposer des solos dans les temps morts pour relancer un morceau, de miser sur un rythme très soutenu et un tempo assez élevé, alors que A Monster’s Life ne diffère que très peu de son prédécesseur dans l’idée mais rénove le son du groupe et offre beaucoup plus de respirations grâce à une meilleure construction. On n’est plus face à un groupe qui empile les morceaux pour en mettre plein la vue. A Monster’s Life est le produit d’une formation qui a confiance en elle, qui est sûre de sa force et qui prend le temps de nous exposer ses qualités. Avec cette nouvelle pâte sonore, The New Black rejoint la veine néo-metal et des formations comme Alter Bridge mais surtout les Winery Dogs, avec un son très moderne et acéré tout en restant abordable pour les radios, même s’il serait bien sûr inutile de comparer les discographies de ces trois formations.


Avec "Long Time Coming", A Monster’s Life commence par un morceau très classique, qui ne peut nous garder en écoute que par son côté fluide. Le vrai début de A Monster’s Life, c’est "Blockbuster Life". Une ligne d’intro façon AC/DC, des couplets rythmés par le jeu entre Hammer au chant et ses chœurs, un refrain qui contrairement à celui de "Long Time Coming" lui permet de lâcher les chevaux au micro, alors que le riff est plus évolué et surtout que la ligne d’intro revient dans les couplets pour compléter le morceau. Un vrai pont, avec une montée en puissance intéressante qui tient au jeu de batterie de Kinger, et enfin un vrai solo, là encore contrairement à celui de "Long Time Coming". C’est avec "Blockbuster Life" qu’on se rend vraiment compte du changement de dimension de The New Black.


Globalement, la force de The New Black se trouve dans ses intros. Toutes donnent envie de rester jusqu’au bout du morceau même s’il n’est pas forcément à la hauteur de ce qu’on attendait. C’est le cas par exemple de "Long Time Coming", quoi qu’assez classique avec son effet téléphone sur la voix qui n’a plus rien d’original en 2016 (et c’était déjà sans doute le cas en 2015…), mais aussi de "With A Grin", dont l’intro ressemble légèrement à celle de "Nothing To Say" de Slash (en feat avec Matt Shadows sur son premier disque solo), et introduit un riff intéressant qui n’est malheureusement pas assez présent dans la suite du morceau. Si ces deux intros sont assez courtes, d’autres s’étirent un peu plus et donnent lieu à deux pièces maîtresses, "Send In The Clowns" et "Buddha Belly".


"Send In The Clowns" et "Buddha Belly" se détachent du reste du disque par leur maturité. Alors que la grande majorité des titres de The New Black restent très monochromes, le groupe allemand parvient ici à diffuser plusieurs couleurs et nuances. Ce sont sans doute les deux morceaux qui transmettent le plus d’émotion, et ça tient aussi à leur orientation un peu moins metal et un peu plus alt rock. Et c’est là que vont s’exprimer aussi certaines limites de A Monster’s Life.


Car malheureusement A Monster’s Life est un disque très calibré. Et c’est peut-être ça le plus gros problème qu’il pose pour l’apprécier. Travailler avec quelqu’un comme Jacob Hansen est une bonne chose. Mais s’il peut apporter son professionnalisme à une formation qui était jusque-là encore très portée sur le do-it-yourself, il ne va clairement pas la pousser à sortir du format 3m30 taillé pour les radios. Aussi toutes les autres bonnes idées de A Monster’s Life sont remarquables, le refrain de "Dead In The Water", avec encore des chœurs et un jeu de réponses au chant comme sur "Blockbuster Life", l’intro aux sonorités légèrement asiatiques de "The Beer Of No Return", ou le solo final de "That’s Your Poison, Not Mine"… Mais toutes sont prisonnières de ce cercueil compressé 10 titres de 3m30 qui tue simplement tout ce que le groupe laisse entrevoir de bon.


A Monster’s Life est un disque agréable à écouter, venant d’une formation qu’on ne connaissait pas, et sur lequel il est très cool de revenir même après plusieurs écoutes. Intros et refrains sont souvent assez forts pour que les différents morceaux s’impriment bien dans nos têtes. Mais The New Black semble tellement mériter mieux que ce statut de simple groupe de heavy cliché qui fait remuer les têtes en voiture… Qu’on a autant envie d’apprécier ce disque pour ce qu’il est que de le détester pour ce qu’il pourrait être. En se mettant en danger, en cherchant à nous surprendre, The New Black pourrait vraiment s’élever dans des sphères bien plus hautes.

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