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Critique d'album

The Strange Boys


Be Brave


(22/02/2010 - In The Red - Garage Rock/ Folk Rock - Genre : Rock)
Produit par

1- I see / 2- A walk on the bleach / 3- Be brave / 4- Friday in Paris / 5- Between us / 6- Da Da / 7- Night might / 8- Dare I say / 9- Laugh at sex, not her / 10- All you can hide inside / 11- The unsent letter / 12- You can't only love when you want
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
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Thomas, le 15/05/2010
( mots)

Il est de notoriété commune qu’Austin, Texas, en plus d’abriter une colonie de près d’un million de chauve-souris Tadarida brasiliensis sous le pont de sa rue principale, accueille depuis les 60’s des scènes dynamiques (notamment dans le domaine de la country) et quelques clubs célèbres où sont passés, entre autres, Roky Erickson et ses 13th Floor Elevators, Janis Joplin ou le chanteur country Willie Nelson. Et c’est justement à Austin (ces précisons n’étaient évidemment pas gratuites) qu’ont décidé de s’installer les Strange Boys, groupe texan versé dans le Garage Folk énergique. Formé en 2001, il aura tout de même fallu au groupe originaire de Dallas près de 8 ans et la sortie de 4 EPs sur divers labels pour sortir (enfin) son premier LP  And girls club sur l’excellent label In the Red  records, rejoignant ainsi quelques unes des figures les plus illustres du renouveau garage, Jay Reatard, les Black Lips et King Khan & BBQ en tête. L’album, sorti en mars 2009 et relativement bien accueilli par la presse, avait mis au point une recette efficace mêlant pop/R&B 60’s, garage rock et folk électrique, le tout porté par le chant un tantinet flemmard et geignard du chanteur Ryan Sambol, à situer quelque part entre celui de Ray Davies et celui du Dylan des débuts. 

Décidés à maintenir un rythme plus raisonnable, c’est un an plus tard seulement (!), après quelques changements de personnel (notamment l’éviction du batteur originel Matt Hammer, remplacé par Seth Densham) et une signature avec le label anglais Rough Trade en poche pour gérer la distribution européenne, que les texans nous  pondent une seconde galette répondant au titre énigmatique de Be Brave. Cette nouvelle livraison, plus concise (12 morceaux contre 16 pour le précédent) voit surtout le groupe évoluer vers des horizons plus calmes et s’éloigner légèrement de l’étiquette garage rock que lui avait collé la presse à la sortie de son premier album, pour creuser un peu plus le sillon du folk rock.

"I see", qui ouvre l’album, résume plutôt bien l’évolution prise par le groupe. Le morceau, une ballade pop toute en légèreté où un harmonica dylanien et un xylophone accompagnent la voix nasillarde de Ryan Sambol, évoque les Kinks de Kinda Kinks et Face to Face, et fait dans l’innocence décomplexée. L’influence des Kinks et plus généralement de la pop british des 60’s, se fait d’ailleurs  très présente au sein de cet album, plus léger et apaisé que le précédent, comme dans le très kinksien "Da Da", l’un des morceaux les plus réussis de l’opus. Autre influence évidente à l’écoute de Be Brave, celle du Dylan des années 60 et du folk électrique de l’époque. Avec "Friday In Paris", morceau plutôt bien fichu qui évoque le premier passage du groupe dans notre capitale, les Strange Boys, à grand renfort d’orgues électriques et guitares lap-steel, s’évertuent à rappeler qu’ils sont parmi les plus qualifiés en matière d’imitation dylanienne période  Highway 61 revisited, si tant est que cela soit une discipline. L’orgue, instrument inédit chez les Boys soit dit en passant, vient d’ailleurs sortir le morceau suivant, "Between Us", d’une retenue que le groupe semble s’imposer pendant plus de deux minutes. Cette retenue est d’ailleurs probablement la principale caractéristique de l’album, tant il semble que ses concepteurs se soient acharnés à l’empêcher de décoller.

Clairement, le groupe délaisse ici le garage rock survitaminé du premier opus pour s’orienter vers un son plus "intimiste" entre pop 60’s, country et folk. Sauf quelques exceptions, dont le titre éponyme, un morceau de R&B au refrain gentiment déglingué et entêtant, illuminé par la présence du saxophone de Jenna Thornhill De Witt (issue des défunts Mika Miko) ou le très garage "Night Might", dont les premières notes dissonantes rappellent les Black Lips de "FAD", et qui ont le bon goût d’inciter l’auditeur à se déhancher un peu, l’essentiel de l’album fait plutôt dans le mid-tempo et le rythme pépère. Cela n’entache pas pour autant la qualité de l’ensemble, car le groupe se débrouille plutôt bien en général dans l’exercice, comme en témoigne par exemple le sympathique country- folk "Dare I say" (qui rappellera à plus d’un les White Stripes de De Stjl ), ou l’hypnotique "Laugh At sex, Not Her" ; mais on se surprend tout de même à attendre parfois le moment où le rythme va s’accélérer comme dans ce "A Walk on the bleach" qui traine un peu en longueur… Au moment de clore l’album, le groupe abandonne d’ailleurs tout compromis en laissant complètement tomber la section rythmique (sacrilège absolu pour tout fan de rock garage…), pour un final extrêmement minimaliste. Le quatuor débranche alors les amplis et enchaine deux ballades folk à la guitare acoustique, "All you can hide inside", dans le style de Leonard Cohen, et "You can only love when you want", entrecoupées d’un morceau joué uniquement au piano, "Unsent letter", à l’influence gospel, où le frontman pousse, pour le coup, un peu trop loin le concept du chant vaguement miaulé, au risque d’irriter l’auditeur…

Les texans ont donc  pris un véritable virage avec ce Be Brave et on aura tendance à conseiller aux fans du premier opus une première écoute avant l’achat. Car ici, pas  d’explosion garage comme il y en avait dans And girls club, à l’image de "Poem Party" ou "To turn a tune or two". Reste une collection de compositions à tendance folk et pop aux mélodies accrocheuses qui valent franchement le détour, à commencer par "Be brave", "Da Da" ou "Night might" et un changement de style plutôt bien maitrisé dans l’ensemble, si l’on passe sur le rythme parfois inégal de l’album. A écouter donc, en attendant de voir où nous mènerons par la suite ces étranges garçons austinois…

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