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Critique d'album

Van Halen


Tokyo Dome Live in Concert


(31/03/2015 - Warner Bros. - Hard rock speedé - Genre : Hard / Métal)
Produit par Van Halen

1- Unchained / 2- Runnin' With the Devil / 3- She's the Woman / 4- I'm the One / 5- Tattoo / 6- Everybody Wants Some!! / 7- Somebody Get Me a Doctor / 8- China Town / 9- Hear About It Later / 10- (Oh) Pretty Woman / 11- Drum Struck / 12- You Really Got Me / 1- Dance the Night Away / 2- I'll Wait / 3- And the Cradle Will Rock... / 4- Hot for Teacher / 5- Women in Love... / 6- Romeo Delight / 7- Mean Street / 8- Beautiful Girls / 9- Ice Cream Man / 10- Panama / 11- Eruption / 12- Ain't Talkin' 'Bout Love / 13- Jump
Note de 3/5
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Note de 1.0/5 pour cet album
"Van Halend"
Etienne, le 04/06/2015
( mots)

"Et j'ai crié, crié, Eddie, pour qu'il revienne..." Quelle joie d'apprendre que les papys du hard FM californien, Van Halen, du nom du dieu de la six cordes opérant en son sein, sortait un nouvel album en ce printemps 2015, qui plus est accompagné de sa discographie David Lee Roth-era remasterisée. Cette nouvelle a fait l'effet d'une petite bombe car il n'existe aucun live avec Diamond Dave au chant à ce jour. Bien sûr, les collectionneurs avertis auront pu se procurer quelques bootlegs des performances mythiques du groupe (Pasadena 1978, San Bernardino 1983), mais jamais de live officiel, garantie d'un son irréprochable.


A condition qu'un innocent crédit soit apporté à cette dernière affirmation : les premières notes de "Unchained" ne trompent pas, la production et le mixage de ce Tokyo Dome Live in Concert sont sans conteste le résultat d'un travail baclé. Balance approximative, son étouffé, applaudissements augmentés au besoin sont autant de scandaleuses omissions qui plombent les intentions louables du groupe. En opposition à un son de guitare si singulier, la batterie sonne creuse, plate, comme si Alex avait troqué ses fûts contre un kit de novice en bois de cagette... Quant à la basse et aux chants (lead comme backing vocals), ces éléments n'apportent déjà pas assez de corps au show pour prétendre à une valorisation quelconque par la production. Inutile de tergiverser plus longtemps : il faudra beaucoup de patience, de bonnes excuses ou de vains espoirs pour venir à bout de ce concert à Tokyo et de ces deux disques...


L'album live est un exercice délicat dans la carrière d'un groupe, souvent propice à une conclusion binaire : en magnifiant certains (Made in Japan de Deep Purple), en révélant d'autres (Alive ! de Kiss) ou achevant les derniers (Unplugged de Korn), Van Halen met toutes les chances de son côté avec une setlist plus qu'alléchante. Concoctée par Wolfgang Van Halen, tout fils de prodige qu'il est, chaque album y est représenté en juste proportion par 3 ou 4 morceaux chacun (Van Halen reste le plus représenté avec 6 extraits parmi les 25 titres) y compris le très bon A Different Kind of Truth qui marquait en 2012 le retour aux affaires de Dave et la Van Halen family. C'est d'ailleurs sur "China Town" ou encore "She's the Woman" que le groupe prouve qu'il a encore le sens du show : avec une interprétation précise et efficace, ces deux titres font souffler un vent de fraîcheur et de spontanéité sur un concert nostalgique avant tout. Car oui, tous les titres ont forcément au moins 30 ans ou presque (1984, dernier opus sous l'ère DLR, fêtait ses 29 printemps lors de l'enregistrement  de ce concert) et se frotter à ces hits ancestraux en 2013 pouvait sembler fort téméraire. Mais Van Halen ose et aux côtés des hits incontournables ("Jump", "Mean Streets", "Runnin' With the Devil") se retrouvent les excellents "Dance the Night Away", "Romeo Delight" ou le rarissime "I'll Wait". Dommage que le génial "Jamie's Cryin'", du fabuleux album éponyme, ne soit pas de la partie.


Mais le dramatique massacre opéré par les quatre acolytes sur quasiment toutes les pistes de ce double album laisse le bon souvenir des enregistrements originaux prévaloir. Chaque protagoniste apporte sa pierre à un édifice plus que bancal, au bord de l'effondrement : rythmiquement, la cohésion semble inexistante. La reprise du pont de "Pretty Woman" est un exemple flagrant d'amateurisme paresseux. Alex est tout simplement à côté de ses toms pendant ce show. Toute la magie de la fougue solaire des californiens s'efface à une vitesse exponentielle pour laisser place à de douloureuses interprétations. Sans soutien rythmique viable, le candide Wolfgang peine à trouver sa place au sein d'un combo ahuri. Rigide et au groove inexistant, c'est une scène vide de prestance qui se languit d'un Michael Anthony monté sur ressorts. L'urgence de l'exécution aboutit à un show approximatif, où l'observation impuissante du sacrifice d'un groupe légendaire sur l'autel de la stupide cupidité estomaque. Plus que des erreurs individuelles répétées, c'est bien une impression générale de foirage complet qui domine ce concert entonné dans une bonne humeur discrète, à l'exception des quelques mots en patois local de David Lee Roth. La pertinence de la présence de ces allocutions reste discutable au vu du caractère très restreint de l'intelligibilité de ces mots.


Et si le charisme de Diamond Dave a toujours pu rattraper un chant à la faiblesse mélodique caractéristique mais à la gouaille vocale singulière, le manque de coffre de ce dernier impose d'exténuants couplets à rallonge, provoquant l'essoufflement inéluctable du showman. Sa prestation sur A Different Kind of Truth semblait pourtant prometteuse, mais ici, les exaltants pics criards habituels laissent place à des silences pesants. Le placement est calamiteux ("You Really Got Me") et les libertés prises avec les mélodies originales enfoncent le groupe dans le dessin de sa propre caricature.


Résumer ce double album live à la simple performance du groupe n'est cependant pas lui rendre justice au vu de l'exceptionnel patrimoine musical restitué ici. Pourtant, l'ampleur de cet héritage immense n'a d'égal que celle de la déception d'une interprétation chaotique, entrainant une gêne notoire doublée d'une peine amère, mélange de songes enterrés et de colère aigrie. Van Halen court après son succès d'antan ayant depuis longtemps atteint le panthéon de l'histoire du rock. Sans vigueur, le groupe met fin aux doux espoirs suggérés par A Different Kind of Truth et propose à un des plus grands guitar heroes de tous les temps un bien triste épilogue. "Et j'ai pleuré, pleuré, oh j'aimais, Van Halen..."


Chansons conseillées: Aucune, courez écouter l'album éponyme de ce pas.

Le groupe en live chez Jimmy Kimmel pour la promotion de leur nouvelle tournée et du double album Tokyo Dome Live in Concert. 

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