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Critique d'album

Vipassi


Lightless


(26/01/2024 - Season of Mist - Métal progressif instrumental - Genre : Autres)
Produit par

1- Lightless / 2- Labyrinthine Hex / 3- Morningstar / 4- Shapshu / 5- Phainesthai / 6- Ruination Glow / 7- Neon Rain / 8- Promethea
Note de /5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Bouddha au pays du metal"
Quentin, le 06/06/2024
( mots)

Bien que l'époque soit riche en hybridations culturelles et artistiques de toutes sortes, concilier théologie bouddhiste et metal n'est pas forcément commun. C'est pourtant l'horizon choisi par le groupe australien Vipassi (soit le nom du 22ème Bouddha, doté du don de clairvoyance absolue), constitué de musiciens issus de formations prestigieuses du metal extrême tels que Ne Obliviscaris, Virvum ou Black Lava et d'autres encore, unis dans leur recherche du nirvana méditatif.


Après un premier EP, le groupe poursuit avec cet opus inaugural sa quête de transcendance, collectionnant les atmosphères tantôt planantes, tantôt violentes avec des ruptures de rythmes qui sont autant de rebondissements narratifs plongeant l'auditeur dans un état d'esprit oscillant entre tourment et apaisement. Le titre introductif constitue de ce point de vue une entrée en matière parfaite dans l'univers du groupe avec sa progression mesurée vers la violence autour d'un motif mélodique limpide jusqu'au matraquage en règle des fûts qui fait monter l'électrocardiogramme vers des sommets. Ce récit musical exigeant sur l'opposition entre clarté et obscurité est retranscrit par des musiciens assurément au sommet de leur art, démontrant une aisance technique à toute épreuve : déferlantes de lignes de basse fretless, mouvements croisés de guitares aussi précis qu'incisifs et roulements de fûts dévastateurs s'accordent au diapason pour mettre en boite une puissance sonore stupéfiante, rappelant les passages instrumentaux variés et virtuoses de l'excellent premier opus de The Anchoret, lui-même largement inspiré par Opeth.


Les musiciens sont ainsi capables de broder une infinité de variations musicales autour d’un motif principal soutenu, à l'instar d'un "Morningstar" aux circonvolutions ténébreuses, et de déployer un véritable savoir-faire rythmique sur les montagnes russes de "Shapshu" ou guitaristique sur "Ruination Glow". Cette grande technicité fait de Lightless un album dense et complexe qui s'apprivoise après plusieurs écoutes afin de pouvoir en saisir toute la subtilité et la richesse, d'autant plus que la structuration des morceaux ne répond pas aux formats de composition standards. La force de la musique composée par Vipassi s'incarne ainsi dans des textures sonores contrastées et évolutives où les thèmes mélodiques ne sont pas toujours immédiatement perceptibles et sont parfois noyées dans des signatures rythmiques brutales. Les titres "Labyrinthine Hex" ou "Phainesthai" sont révélateurs de cette volonté de faire coexister les contraires, alternant entre des séquences asphyxiantes nourries par une pluie de blast beat et des moments d'accalmie plus légers à base d'arpèges évanescents et de notes de basse toutes en rondeur.


On ne peut néanmoins s’empêcher de ressentir une certaine forme de lassitude et de redondance à l'écoute des huit morceaux qui jalonnent cet opus. Malgré son excellence technique, l'album possède des longueurs et s'enferme dans une certaine homogénéité menant à la répétitivité. Les respirations en particulier ne sont pas assez mémorables et ne jouent dès lors pas pleinement leur rôle de césure avec la brutalité rythmique qui se déploie sur chaque morceau. Il faudra définitivement faire preuve de persévérance pour aller au bout de l'album car son écoute peut se révéler un peu éreintante à la longue, en particulier lorsqu'arrive après 40 minutes de double pédale ravageuse le bouquet final de plus de 10 minutes, "Promethea", ramassant l'ensemble des éléments esthétiques évoqués précédemment dans un titre épique et puissant. A l'opposé, "Neon Rain" et ses cloches mystiques s'avère très réussi dans son aspect plus direct et frondeur, démontrant que le groupe peut également gagner à être concis.


Vipassi se révèle ainsi comme l'une belles révélations de l'année en matière de metal instrumental, même si le parti prix esthétique extrême et l'imperméabilité de certaines compositions pourra rebuter les néophytes de ce style.Vous auriez néanmoins tort de ne pas jeter une oreille à ces pérégrinations musicales mystiques.


 

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