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Critique d'album

Wanda Jackson


The Party Ain't Over


(24/01/2011 - Third Man Records - Rockabilly, country rock - Genre : Rock)
Produit par

1- Shakin' All Over / 2- Rip It Up / 3- Busted / 4- Rum And Coca-Cola / 5- Thunder On The Mountain / 6- You Know That I'm No Good / 7- Like A Baby / 8- Nervous Breakdown / 9- Dust On The Bible / 10- Teach Me Tonight / 11- Blue Yodel #6
Note de 3/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Jack White offre une cure de jouvence à la "queen of rock"."
Amelie, le 23/03/2011
( mots)

Wanda Jackson est connue pour avoir été la première femme à rencontrer le succès dans le rock et la country. Loin des égéries lisses et brushées des années 50 et 60, la voix éraillée de Wanda et son dynamisme lui ont permis de partager la scène sur un pied d'égalité avec les dieux du rock (Elvis, Little Richard, Jerry Lee Lewis...), lui offrant du même coup le titre de "Queen of Rock". Un peu à la manière de Johnny Cash, Wanda a consacré une majeure partie de sa carrière au blues, au gospel et surtout à la country, avec un gros passage à vide. Et tout comme l'homme en noir a relancé sa carrière grâce à Rick Rubin, Wanda Jackson s'offre une cure de jouvence et un retour médiatisé à 74 ans, grâce à sa rencontre avec l'un des plus talentueux musicien/producteur de l'époque, à savoir Jack White (The White Stripes, The Raconteurs, The Dead Weather...). Si l'histoire est la même, le destin de ces sessions sera t-il équivalent à celui des American Recordings ?

 

The Party Ain't Over, dont le nom fait allusion au plus gros tube de Wanda "Let's Have A Party" (repris par Elvis Presley), a été enregistré au Third Man Studio à Nashville. Le petit génie hyperactif de Detroit a en effet établi ses bureaux dans l'un des berceaux du rockabilly. Enregistrement, production, concerts, photographie, promotion, commercialisation... Tout est directement réalisé chez Third Man Records, permettant de sortir très rapidement les projets (et accessoirement pour Jack White, de tout contrôler de A à Z). Entre les conseils artistiques de Bob Dylan, la présence de Jack White à la guitare et aux manettes et celle de Carl Broewer (Morning Jack) aux percussions, cette production sentait plutôt bon, d'autant plus que Jack White n'en était pas à son premier essai en matière de gérontophilie. En effet, il a enregistré en 2004 l'album de Loretta Lynn, Van Lear Rose, avec un certain brio et un très bon accueil du public et des critiques.

 

Intégralement composé de reprises, l'album s'ouvre sur le titre "Shakin' All Over", de Johnny Kid And The Pirates, qui a également été repris par les Flamin' Groovies, les Who et bien d'autres. Dès le premier éclat de cuivres, rien n'est laissé au hasard. Les guitares sont saturées et la production est léchée, pour obtenir ce son contrasté à la fois gras et classe qui est devenu la marque de fabrique de Jack White. Wanda Jackson elle, subjugue par sa voix, aussi rauque, provoquante, puissante et mutine qu'à ses débuts. C'est à se demander si elle n'a pas été cryogénisée pendant tout ce temps. 

 

"The Party Ain't Over" passe donc au crible les tubes de nombreux ex accolytes de Wanda avec plus ou moins de réussite... En effet, malgré un concept soutenu par une entrée en la matière assez alléchante, la majorité des titres de l'album passent à coté de leur but, à commencer par "Rip It Up", bien loin de la fougue de Little Richard. Tout comme l'inintéressant "Rum and Coca Cola", reprise d'un tube des Andrew Sisters. La reprise de "You Know That I'm Know Good" d'Amy Winehouse semblait une bonne idée, tant l'anglaise pourrait se présenter comme le pendant actuel de Wanda Jackson. Toutefois, le titre est repris tel quel sans aucun arrangements particuliers, voire même une production en dessous de l'original. "Dust On the Bible" cherche à mélanger la version Gospel de Kitty Wells et la version country de Hank Williams. Mais sur ce coup-ci, la mayonnaise est complètement ratée. Tout comme "Teach Me Tonight", un grand classique de la soul, interprété par les plus grands, de Brenda Lee à Amy Winehouse (encore) en passant par Dinah Washington, Frank Sinatra, Al Jarreau et bien d'autres. Wanda et son équipe tapent un coup dans l'eau en en faisant une version slow sans panache, qui aurait endormi tous les danseurs du bal de fin d'année de la promo 1954. Enfin, "Blue Yodel #6" est une sorte de monstre qui fait presque peine à entendre. Jack White a souhaité se faire un petit plaisir en réadaptant un standard country des années 30 (Jimmy Rodgers). Mais le Yodel est un ingrédient capricieux qui doit être manié avec précaution. Malheureusement, le rendu final ressemble plus ici à la chanson qui fait exploser la cervelle des martiens de "Mars Attacks" qu'à autre chose. 

 

Mais tout n'est pas à jeter, loin de là. Certains titres sortent même carrément du lot, particulièrement les reprises qui prennent à contre-pied leurs originaux trop "proprets", les revisitent totalement et leur donnent ainsi une toute autre couleur. Ainsi, "Busted", de Johnny Cash, se voit réadapté en valse de cirque du meilleur effet, dans le ton des Raconteurs. "Thunder On The Mountain" (originellement de Bob Dylan) peut effrayer par son orgie de cuivres en guise d'intro. Toutefois, l'entrée de la batterie péchue, le piano rockabilly, les percées de cuivres, le chant effrené et les solos de guitare pertinents et inspirés font de ce titre une agréable partie de rodéo musical. "Like A Baby", de Vikki Nelson, popularisé par Elvis, propose une version bien plus blues et sale que celle du King. Il en est de même pour "Nervous Breakdown". Le tube d'Eddie Cochran prend un sacré coup de fouet très bénéfique.

 

La surprise est donc en demi teinte. Jack White nous sert un nouveau plat que l'on déguste presque sans problème... Mais comme les grands chefs, il faut savoir doser ses ingrédients. Et bien souvent dans The Party Ain't Over, on passe de "bon" à "trop" : trop d'effets sur la voix de la chanteuse, trop de cuivres et trop de solos de guitare dégoulinants... Jack White s'est offert un petit luxe en cherchant à "corriger" à sa sauce des standards du rock et de la country mais également un titre plus actuel qu'il aurait peut être aimé avoir écrit lui-même. Mais face à un concept qui devait le passionner, il semble avoir eu du mal à canaliser sa fougue et ses envies pour n'en garder que l'essentiel et l'efficace. Il aurait peut être gagné à se mettre plus en retrait. En effet, il n'est question que de Jack White alors que l'album est celui de Wanda Jackson... Hormis la voix, impressionnante, de la Queen Of Rock, le reste porte intégralement la patte du producteur. La chanteuse est complètement dépossédée de son art et mise au rang de simple instrument dans l'orchestre du producteur.

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