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Critique d'album

Witchcraft


Legend


(25/09/2012 - Nuclear Blast - Stoner/Doom - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Deconstruction / 2- Flag of Fate / 3- It's Not Because of You / 4- An Alternative to Freedom / 5- Ghosts House / 6- White Light Suicide / 7- Democracy / 8- Dystopia / 9- Dead End
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Magnus Pelander change son fusil d'épaule, réarme, tire et fait mouche"
Nicolas, le 02/01/2013
( mots)

Cinq ans qu’on n’avait plus de nouvelles de Witchcraft, ce qui, à l’échelle du rock, équivaut presque à un dépôt d’armes. Après un trio d’albums engoncés dans un confortable revival sabbathesque analogique allègrement assaisonné au psychédélisme occulte, voilà que Magnus Pelander et sa clique de fidèles ont effectué un gros bond dans le temps de quasiment quarante berges pour venir titiller les tenants du heavy - doom du vingt-et-unième siècle et tenter de faire de l’ombre, entre autres, à The Sword. Dans cette entreprise, les choses n’ont pas été faites à moitié : recrutement de nouveaux disciples - la paire de gratteux Simon Solomon / Tom Jondelius et le cogneur Oscar Johansson, départ du confidentiel label Rise Above pour le plus grand public - et plus metal - Nuclear Blast, production nettement plus moderne assurée par Jens Bogren (Opeth, Katatonia, Symphony X), Witchcraft tente son OPA sur l’héritage nordique moderne des Black Sabbath, Blue Cheers et autres Pentagram. Legend marque donc un réel virage dans la discographie des suédois, et un virage plutôt habilement négocié.

Mais qui dit virage dit aussi, bien souvent, changement d’orientation. Si se revendiquer d’une filiation sabbathienne signifie à peu près tout et n’importe quoi au vu de la grande diversité baignant la discographie de la bande à Iommi, persister dans une filiation ne signifie pas automatiquement rester dans le même camp. Legend voit ainsi Witchcraft basculer dans l’univers metal de Black Sabbath, celui de la période Heaven And Hell de Ronnie James Dio, celui de Thin Lizzy ou de Witchfinder General, et tourne ainsi le dos au versant hard rock - stoner de l’époque Ozzy, et mine de rien, ça change tout. Ca change tout parce que, qu’on le veuille ou non, le stoner représente une réaction, justement, aux dérives du metal et notamment à la prise de distance très nette du genre avec les racines blues du rock n’ roll, sans même compter le folklore (vestimentaire ou autre) associé au genre. Soyez donc prévenus : si vous aviez apprécié Firewood et The Alchemist, vous pourriez parfaitement vous trouver ulcérés par la couleur musicale livrée ici par Pelander and co.

Les autres peuvent foncer les yeux fermés et les oreilles grandes ouvertes : Legend, dans le genre, fait très fort. Les premiers tours de platine laissent poindre un net gain en terme purement technique : si certains se gargariseront des superbes partitions du nouveau maître en percussion - une écoute centrée uniquement sur la batterie pouvant très largement s’envisager au vu des performances de Johansson, la plupart retiendront surtout les progrès vocaux évidents de Magnus Pelander, un type qui se trouvait auparavant trop facilement catalogué dans les imitateurs d’Osbourne (un comble, lui dont la voix se rapproche bien plus de celle de Dio) et qui développe ici une voix claire d’une extrême expression. Résultat : la puissance des hymnes de Witchcraft se trouve emportée dans un grand embrasement lyrique, que ce soit au gré de riffs hard séculiers ("It’s Not Because Of You", “Ghosts House") ou de matraquages metal délivrés avec application ("Democracy"). Mais ce qui convainc ici, c’est que Witchcraft, loin de dérouler passivement le répertoire attendu pour faire honneur au genre, ose brasser les influences et injecter une réelle fraîcheur à son répertoire. On pense au bottleneck largement exploité avec "An Alternative To Freedom", aux changements de tempos de "Deconstruction", à l’excellence mélodique soft de "Flag Of Fate" ou aux élongations des deux derniers morceaux. Chaque instrument est exploité à sa juste valeur, et si les solos de guitare ne font pas preuve d’une folle originalité, on ne peut en revanche qu’apprécier la place prépondérante prise par la basse du vétéran Ola Henriksson dont l’instrument, toujours très audible, délivre des lignes d’un intérêt constamment renouvelé. Jusqu’ici, c’est parfaitement bon, mais il y a plus.

Car lorsque Witchcraft cherche autant à remuer les tripes qu’à chambouler l’esprit, ça cartonne. Ainsi en va-t-il du traitement vocal presqu’effacé de "White Light Suicide" ou, au contraire, des incantations d’église débutant "Dystopia". Pelander, ici, montre toute l’étendue de son talent et transporte ses morceaux au delà du simple exercice de style, démontrant que Witchcraft vaut plus, bien plus, qu’un simple tribute band studieux et passionné. Le dernier titre, "Dead End", va même parfois lorgner du côté du psychédélisme spirituel de Tool en alternant odes vocales hallucinées et riffs omnibulants, et si le titre pêche certainement par quelques redondances inutiles, il n’en reste pas moins d’une profondeur hautement respectable. Le pari de Legend apparaît donc largement réussi, et ce Witchcraft new look devrait sans problème convaincre un confortable auditoire féru de metal old school et d’élévation spirituelle. Rendez-vous au Hellfest pour les travaux pratiques aux côtés, justement, de The Sword, tandis que les cousins stoner de Clutch, Karma To Burn, Danko Jones et Red Fang seront également de la partie. Deux interprétations différentes d’un même dogme sabbathien qui, avouons-le, fait encore bien plaisir à entendre...

 

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