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Billet Albumrock

Vinyl : La petite histoire dans la grande, Episode 4


Erwan, le 13/03/2016

Nous rappelons que si American Century Records, ainsi que les personnages qui la composent et quelques autres éléments de l’univers de la série sont de l’ordre de la fiction, la plupart des évènements et des personnages cités sont bien réels et font partie de l’histoire de la musique des Etats-Unis.

L’étau se resserre autour de Richie Finestra après la découverte du cadavre de son ex-partenaire en affaire. Les inspecteurs se posent des questions sur son emploi du temps le soir du meurtre, et sa femme Devon, qui n’est encore au courant de rien mais voit son mari replonger dans la drogue et l’alcool, est en train de se renseigner sur la possibilité d’un divorce. Mais tout cela ne nous intéresse en aucun cas puisque comme depuis le début de la série, ce 4eme épisode de Vinyl est avant tout très rock n’ roll.

"- C’est un des miens ?

 - Pink Floyd, chez Capitol. Ça vient de sortir."

Pauvre Skip. Prit dans sa course folle pour tenter de rattraper un lot de vinyles égarés, il ne se rend pas compte de ce qui vient de lui passer sous le nez, en entrant dans cette usine de pressage de disque alors qu’un entêtant riff de basse résonne par-dessus des bruits de caisse enregistreuse. Dans la main, son collègue tient une pochette noire, sur laquelle un rayon de lumière vient cogner un prisme triangulaire avant de se diffuser en arc-en-ciel. Vous le savez, nous sommes en 1973. Probablement au mois de mars. Et le 10 du mois béni de cette année bénie va paraître la plus belle merveille que le monde ait connu jusqu’à ce jour, et ce n’est plus de rock que nous parlons ni même simplement de musique. Juste d’une pièce d’histoire. Bref, vous avez déjà entendu parler de Dark Side Of The Moon ?

Que dire à propos d’un disque sur lequel tout a déjà été dit ? Dark Side Of The Moon est le plus grand album de tous les temps. Si tout ce qui se passait au début des années 70 sur terre avait pu être résumé en une seule question, Dark Side of the Moon en aurait été la réponse. Et pourtant, avant de faire exploser tous les charts à sa sortie (près de 15 ans dans les charts de Grande Bretagne, oui tout le monde le sait mais c’est toujours aussi impressionnant), le public et les critiques ont eu l’intégralité de cette pièce sous les yeux pendant environs un an. Ne faisant rien comme les autres, Pink Floyd avait choisi en 1972 de travailler, durant la tournée qui succéda à Meddle, sur son nouveau disque et de le tester en live. Ainsi, les chansons furent toutes testées sous différentes formes en concert, la plupart du temps dans l’ordre dans lequel on peut les retrouver sur le 33 tours. A l’origine, on n’en comptait que 6 ou 7. "Speak To Me", petit titre d’ouverture, fût par exemple ajouté pour lancer "Breathe" assez tardivement à la fin de l’année 1972, alors que "On The Run" n’était pas censé figurer non plus sur le disque. "On The Run" remplace d’ailleurs un autre titre composé à l’origine pour Dark Side Of The Moon, appelé "The Travel Sequence", qui malgré une empreinte sonore cohérente avec le reste du disque sonnait vraiment trop funky pour coller à l’album.

De ce que l’on connaît aujourd’hui des démos de ces premières sessions, "Us And Them" était assez différente lorsque Richard Wright la proposa au reste du groupe. Sans tous ces ornements d’orgue mystiques, sans guitare, sans cuivres, avec simplement un piano solitaire, on prend conscience du chemin que parcours une idée avant de devenir un morceau abouti et terminé. L’autre grand changement que ces sessions studios ont apporté à Dark Side Of The Moon, c’est bien entendu l’apparition de la chanteuse Clare Torry sur "The Great Gig In The Sky", là où auparavant était simplement lu un passage de la bible. Impossible de ne pas se souvenir de la performance vocale de la choriste qui a complètement transformé le morceau. Un chant sans parole, complètement improvisé sur le moment alors qu’elle avait l’habitude de travailler avec les musiciens qui passaient au studio Abbey Road où le disque a été enregistré. Après un procès, elle a finalement été reconnue comme co-autrice de la chanson. Et c’est loin d’être volé.

Une fois remis de nos émotions, il est intéressant de se demander ce que faisait Skip dans cette usine de pressage de vinyle, et pourquoi ce lot de 33 tours de Donny Osmond l’intéresse au point de courir après dans toute la ville et de se fâcher avec tous ses collaborateurs.

En fait, Vinyl n’est pas qu’une série sur la musique. Vinyl est aussi une série sur l’industrie de la musique. Et ce petit numéro de Skip courant dans toute la ville est l’occasion de revenir sur ce qui aux yeux de la loi est une arnaque, mais n’est sans doute pour ceux qui la pratique qu’une petite combine : le pressage de faux 33 tours. Comme on le voit dans l’épisode, Skip semble jouer un double jeu avec sa compagnie. En cachette, il négocie le pressage de faux vinyles, qu’il fait ensuite envoyer à un magasin. Magasin qui, dans les années 70 aux USA mais peut-être encore aujourd’hui dans d’autres pays, peut renvoyer sans frais les disques invendus au label et se faire rembourser. Ainsi, la combine mise en place consiste à se faire rembourser de faux disques que le magasin n'a pas acheté. Les trois bandes du billard se partagent ensuite la monnaie récoltée. Petit problème dans l’histoire de ces vinyles de Donny Osmond, l’album ne se vend de toute façon pas et Skip a peut-être eu les yeux plus gros que le ventre. D’autant que son ami de l’usine de pressage a fait envoyer les faux vinyles au magasin sans son accord. Quoi qu’il en soit, il ne peut pas les faire retourner au label sans que cela ne paraisse suspect et fini par devoir les stocker chez lui.

Skip va-t-il se faire prendre à force de jouer avec le feu ? Est-ce que le nouveau manager des Nasty Bits va rendre la vie impossible à Richie ? Richie va-t-il finir en prison avant ou après avoir dégoté le nouveau Jimi Hendrix ? Pour le savoir, il va falloir continuer de suivre Vinyl, et surtout notre saga !

En attendant, fermez les yeux et prenez le temps d’écouter ou réécouter ces petites merveilles : "Please Help Me Find My Way Home" de Otis Blackwell, "Psychedelic Shack" de The Temptation, "Cry Baby" de Janis Joplin et "Politicians In My Eyes" de Death.

 

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