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Billet Albumrock

Vinyl : La petite histoire dans la grande


Erwan, le 17/02/2016

Si American Century Records, ainsi que les personnages qui la composent et quelques autres éléments de l’univers de la série sont de l’ordre de la fiction, la plupart des évènements et des personnages cités sont bien réels et font partie de l’histoire de la musique des Etats-Unis.

Here we are ! Après de longues semaines d’attente, Vinyl débarque enfin sur nos écrans. La nouvelle série HBO crée par Martin Scorsese et Mick Jagger était l’une des grandes attentes de ce début d’année avec le retour de The Walking Dead. Un premier épisode pilote, réalisé par Scorsese lui-même, nous plonge dans le New-York de 1973 pour suivre les déboires de Richie Finestra, qui tente de sauver son label anciennement prospère et aujourd’hui au bord de la faillite, à une époque où le rock est sans cesse en train de s’inventer et se réinventer.

Quand j’ai commencé dans le business, le rock n’ roll pouvait se résumer de cette façon : deux juifs et un rital qui enregistrent quatre blacks sur une seule piste“. Le rital, c’est lui. Richie Finestra. Les deux juifs, ses compagnons d’armes. Zak Yankovic à la promotion, Skip Fontaine au secteur commercial. A eux trois, ils portent American Century Records au sommet, avant de voir leur label perdre de l’argent au point de devoir le vendre. Et c’est là, au bout de cette table des négociations, entouré d’hommes d’affaire allemands, qu’on retrouve Richie avec sous les yeux une offre de rachat venant de PolyGram.

En 1973, PolyGram n’existe en ce nom que depuis un an mais a pourtant derrière soi un solide vécu. Fondée aux Pays-Bas sur les bases de l’empire Grammophon-Philips Group, l’entreprise cherche au début des années 70 à conquérir à la fois le marché américain et britannique. Et si on est dans une série rock n’ roll, c’est pourtant la mode du disco et notamment le succès d’ABBA qui va entre autres permettre à PolyGram de devenir une pointure mondiale. ABBA, que American Century Records a refusé de signer quelques mois à peine avant que Polar Music, branche suédoise de PolyGram, ne leur face confiance et les lance avec Ring Ring. Preuve déjà que le nez du grand Richie Finestra n’est plus aussi fiable qu’il y a quelques années. PolyGram va s’étendre par la suite en avalant plusieurs labels américains de diverses importances, dont Casablanca Records qui avait lancé en 1974 un petit groupe du nom de Kiss.

Peut-être lassé par son boulot, ou la cocaïne, Richie aimerait bien faire partie de ces labels qui se font engloutir un à un. Et pour appâter les Allemands, il a dans sa manche un atout de poids. La signature de Led Zeppelin, rien que ça. La série met alors en scène un Robert Plant beau, jeune, blond comme la paille, très intéressé par l’argent et les minettes, avec lequel Richie a une petite discussion après avoir appris que le deal était compromis. En effet, le groupe appartient à la Warner, et n’a finalement jamais vraiment eu l’intention que ça change.

En fait, Led Zeppelin était signé chez Atlantic Records, label de la sacro-sainte Warner que le groupe ne quittera effectivement jamais. Même quand Plant et Page décident, bien poussés par leur manager Peter Grant, de lancer leur propre label Swan Song Records, ce sera à nouveau sous l’aile de Warner. Peter Grant est également mis en scène dans Vinyl, dans le bureau de Ritchie, piquant une colère noire à propos du contrat proposé par American Century Records à ses protégés. Et il est vrai que le groupe et son manager n’avaient pas la réputation d’être faciles en affaire. Mais la grande carrière de Led Zeppelin, et l’immense succès que le groupe a pu connaître aux USA, sont en grande partie le fruit du travail de Peter Grant qui après avoir manœuvré pour la formation du groupe a toujours tout fait pour protéger les intérêts de ses musiciens.

Bien que la boîte soit au fond du trou, il y en a une qui a envie de jouer ses cartes à fond. Jamie Vine est assistante au service artistique, un poste à responsabilité qui consiste de ce que l’on peut voir à apporter les sandwichs aux vrais employés du service artistique. Mais la petite Jamie, encore jeune et bien plus dans le coup (nous sommes en 1973, cette expression est encore à la mode) que les génies qui ont refusé de signer ABBA, flashe sur le leader de The Nasty Bits, un groupe (fictif) venu apporter sa démo à American Century Records. La suite est digne d’une histoire à la Sid and Nancy, elle se rend à son concert, il se bat, elle aime ça, elle couche avec lui, il se drogue, et elle essaye de l’imposer auprès de la direction.

Elle ne le sait pas encore puisque le monde lui-même n’en sait rien, mais Jamie vient de découvrir le punk. “Quatre brutes avec des Telecaster“, qu’on lui dit au service artistique. Un concert dans une espèce de hangar, avec des gens qui sautent dans tous les sens et se rentrent dedans, un type qui chante mal, qui reçoit sur la tête une bouteille venue du public, et descend de scène pour se battre avec la salle entière alors que ses potes continuent de jouer. Jamie, elle, y voit l’avenir. Une énergie que le monde de la musique n’a jamais connu auparavant. Un genre de musique qu’on sait mauvais, mais qu’on n’aime pas pour ses qualités esthétiques. “Votre seul atout, c’est que le public vous déteste. Je n’avais jamais vu les gens réagir comme cela avant ce soir. Vous leur faite ressentir quelque chose.“ dit-elle au leader du groupe, au lit, nue après l’amour, une clope entre les doigts. Elle lui demande ce qui lui plaît dans la vie, il lui répond qu’il n’aime rien. Et le nihilisme du punk fut.

Vinyl continue, et il en reste à découvrir du New-York des années 70 ! Pour patienter, prenez le temps de vous replonger dans l’ambiance : "Humble Pie" des Rollin’ Stone, "Mama He Treats Your Daughter Mean" de Ruth Brown, "Summertime Blues" des Blue Cheer et "Rock and Roll Music" de Chuck Berry

Commentaires
seekndestroy, le 04/01/2017 à 01:07
l'épisode pilote me donne envie de voir la suite