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Chronique Livre

Dave Grohl : Toute mon histoire


"Carnets de vie et de musique"
Maxime L, le 22/02/2023
( mots)

“Wahou, Dave Grohl a fini son concert avec une jambe cassée”, “Et vlà t y pas que l’autre soir, Dave Grohl fait monter un fan sur scène et lui donne sa guitare”, “ Et voilà que Dave Grohl sauve un enfant de la noyade”, ou encore “Dave Grohl est en passe de régler le conflit israélo-palestinien”.
Dave Grohl occupe une telle place dans le paysage rock mondial depuis un certain temps, qu’il est difficile d’échapper au moindre de ses coups d’éclats. Et quand bien même je ne suis pas fan des Foo Fighters (je suis de l’avis de ceux qui estiment qu’on trouve au mieux une dizaine d’excellents morceaux parsemés au milieu de leur foisonnante discographie), j’ai attaqué son livre avec un certain enthousiasme, ayant malgré mes réserves sur le musicien, beaucoup de sympathie pour l’homme (comme tout le monde, me direz-vous).

Et disons le d’emblée, cette autobiographie, écrite durant le premier confinement ("car j’ai dû affronter ma plus grande peur dans la vie. N’avoir rien à faire.") est passionnante d’un bout à l’autre. Évacuons d’abord le seul reproche qu’on pourrait lui faire : le manque de détails sur la création musicale au sens propre. Et en cela, ça n’est pas tant un livre sur un musicien mais davantage sur un homme, sûr de lui (dans le sens noble du terme), un père, mais également un fils, conscient et reconnaissant de sa chance, et qui vit la vie qu’il a toujours rêvé, en tâchant de profiter de la moindre seconde, de la moindre opportunité qui s’offre à lui.

"Ça te dérange si AC/DC vient dîner ?". Voilà le genre de texto que l’on s’échange chez la famille Grohl. Le livre regorge d’histoires et d’anecdotes toutes plus hilarantes et touchantes, et qui concernent tout le gratin du music-business international. De Joan Jett qui lit les 3 petits cochons à ses filles au portefeuille perdu sur la route le menant au strip-club tenu par les mecs de Pantera, en passant par Mc Cartney qui joue tranquillement du piano dans le salon familial, Dave Grohl égrène les rendez-vous improbables avec ses différents héros et modèles, avec drôlerie, et les yeux sans cesse écarquillés du gamin maigrichon et hyperactif qu’il était au beau milieu de sa Virginie natale.

Mais son autobiographie ne se résume heureusement pas à un défilé de stars, aussi importantes soient elles. Grohl y parle de ses heures passées à taper sur son premier kit de batterie constitué principalement d’oreillers, de son premier concert de punk qui changea sa vie, ainsi que de la rencontre avec celui qui va la transformer à tout jamais : Kurt Cobain. Les passages sur la naissance, l’apogée et la fin brutale de Nirvana sont à la fois honnêtes et saisissants. On apprend plein de choses sur cette période particulière entre la fin du groupe et la renaissance du Dave Grohl musicien, et on garde en tête sa virée en Irlande, et le drôle de hasard qui le fait prendre en autostop, un jeune homme qui porte un tee-shirt à l’effigie de.. Kurt Cobain.

C’est émouvant sans jamais se forcer à l’être, même si certaines pages se lisent le cœur très serré, on pense évidemment avec sa rencontre avec Taylor Hawkins, "la tornade force 5 de joie hypeactive, mon frère d’une autre mère, mon meilleur ami". On sourit souvent, on rit beaucoup, au fil de ses histoires rocambolesques ou au détour de punchlines particulièrement bien senties (les batteurs ne savent pas danser, ou la préparation de pancakes en dansant sur du Earth Wind and Fire). 

On referme le livre en étant ému par son parcours, un peu envieux aussi sans doute, et disons le également, un peu complexé dans notre rôle de parent, tant il renvoie l’image d’un père absolument parfait. Mais c’est aussi le jeu de l’autobiographie, et il m’est avis qu’on ne tardera pas à découvrir qu’il est pour la pizza à l’ananas, qu’il pue des pieds ou pire, qu’il fait l’apologie des NFT. Plus sérieusement, c’est une des autobiographies les plus réjouissantes lues depuis longtemps, et si ça ne me fera pas plus écouter les Foo Fighters, ça ne me donne pas moins envie d’aller boire un verre avec lui.

 

Harper Collins

384 pages

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Commentaires
cacahuete, le 26/04/2023 à 09:59
Les Foo Fighters sont excessivement bons. Mais à qui sait écouter. "on trouve au mieux une dizaine d’excellents morceaux parsemés au milieu de leur foisonnante discographie"????... Quelles grosses lacunes révélées dans cette phrase. Ça fait tellement prétentieux. Je comprends encore mieux ton post sur Gary Clark Jr ! Apprends à écouter avant de parler, et tu comprendras. Soit tu es musicien, moyen et prétentieux, sois tu n'a jamais touché à un instrument. En tous cas on sent la frustration, c'est indéniable. Dommage.
FranckyGoes74, le 22/02/2023 à 17:45
Merci pour ce beau résumé. S'il ne me décidera pas forcément à lire sa biographie, je suis un peu du même avis que toi. Je pense que l'homme est intéressant, au même titre qu'un Eddy VEDDER ou qu'un Ben HARPER peuvent l'être, homme ouvert sur son monde et jouissant au possible des délices de cette vie éphémère. Bien à toi Franck