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Compte-rendu de concert

The Jim Jones Revue


Date : 13/11/2010
Salle : Cosmao-Dumanoir (Lorient)
Première partie : Black Box Revelation
Marc, le 19/11/2010
( mots)

La dernière soirée du festival Les Indisciplinées à Lorient était l'occasion rêvée de s'encanailler de rock'n'roll dans cette ville portuaire ouverte à tous les courants. Avec The Black Box Revelation et The Jim Jones Revue en tête d'affiche, la promesse ne pouvait être que tenue.

Comme partout ailleurs il pleut des cordes sur Lorient mais n'ayons l'air de rien, soyons indisciplinés. Après un rond-point mal négocié et une visite des alentours j'arrive à bon port. L'espace Cosmao-Dumanoir déborde d'un tapis rouge sur le trottoir, quel accueil ! La salle, mille places assises en temps normal est sans siège, l'atmosphère y est chaude quoique feutrée, moquette au sol oblige. C'est devant un public encore clairsemé que Panico, un groupe de rock garage à la mode chilienne, débute la soirée. Ils sont cinq à nous délivrer du post-punk électro en mêlant l'anglais et l'espagnol sous des effets de sound-system sud-américains. C'est incisif par moments, souvent distordant mais un peu répétitif à mon goût. Sous coca je ne dis pas mais je n'ai bu que du houblon, tradition oblige. Reste que "Reverberation", leur dernier morceau, a réussi à faire monter les spectateurs à la bonne température pour ce qui allait venir et qui était, il faut l'avouer, beaucoup plus attendu.

Il y a deux ans, deux jeunes de même pas vingt ans ont commencé par étonner le petit monde du rock belge. Et c'est en toute logique que la dernière révélation flamande a fini par  traverser notre frontière pour se faire entendre jusqu'ici. Fort d'un deuxième album sorti cette année, The Black Box Revelation, composé du grand et filiforme Jan Paternoster à la guitare et de son petit compère batteur Dries Van Di jck, font la paire en jouant un blues-rock tout aussi garage que sauvage. Si leur rapprochement de composition et d'image fait inévitablement penser aux Black Keys et le style général aux Black Rebel Motorcycle Club, la voix de Jan a aussi quelques airs de Liam Gallagher. De quoi attiser ma curiosité pour une confirmation en live. La salle s'est bien remplie, les amplis peuvent délivrer leur première vérité et avec "High on a Wire" l'entame est sans ambiguïté. Les tripes sont là, les riffs sont bien gras et le rythme endiablé ne faiblit pas sous le chant lancinant de Jan. Ca joue et cogne fort, il y a une réelle et belle entité au sein du duo. Si Dries frappe de la main son tom basse pendant "Never Alone-Always Together", pour l'unique moment de douceur partagé, son allégresse à marteler ses fûts est particulièrement manifeste sur "I Think I Like You", comme en témoigne sa bouche continuellement ouverte durant tout le set. "Sleep While Moving" et "Love Licks" sont les morceaux les plus accrocheurs mais c'est sur "Here Comes the Kick", le plus long (pas loin de 15 minutes) et le plus psychédélique d'entre eux, que le duo nous montre l'étendue de ses capacités avec notamment d'implacables soli de la part de Jan Paternoster. Après une heure de concert terminée par une nouvelle fin en solo, l'évidence est là : le duo a rapidement transformé son statut de révélation en celui de confirmation. Avec The Black Box Revelation la qualité du rock belge n'est définitivement plus une blague.


Pour autant, précédé par sa grande réputation scénique, The Jim Jones Revue est bien la tête d'affiche de cette soirée d'indisciplinés. Les programmateurs du festival et la salle Cosmao-Dumanoir, désormais noire de monde, ne pouvaient pas se tromper. Des jeunes aux plus âgés, tous ont répondu présent et semblent avides d'un show intégral. D'emblée Jim Jones nous interroge sur l'essentiel : "are you ready for rock'n'roll ?" D'entrée de jeu cette bande de Londoniens nous met à l'épreuve. Mais il suffit juste de se laisser emporter car il est raisonnablement impossible de résister à cette déferlante qui oscille entre Little Richard et Jerry Lee Lewis pour son essence originelle et le punk-rock des Stooges ou des Ramones pour la furie et l'énergie. Sapé comme un milord, Jim Jones a tous les bons codes et les mauvaises manières du très grand chanteur de rock'n'roll. Entre ses hurlements, son jeu de scène, ses provocations sexy et ses crachats balancés en arrière scène pour se dégager de l'inutile, il emmène le public et ses compères là où il veut. Tous sont à la hauteur et rehaussent les morceaux juste où et quand il faut. Le piano de Mortimer est bel et bien martyrisé, le guitariste et le bassiste assurent la relève quand Jim Jones leur en laisse la place pendant que le batteur cadence l'ensemble sans relâche. La concision et la qualité de tous les morceaux ne souffrent d'aucun temps mort et procurent une impression quasi égale pour chacun d'entre eux. "Cement Mixer", "Rock'n'roll Psychosis" pour le premier album ainsi que "Killin' Spree", "Shoot First" ou "Righteous Wrong" pour le dernier en date sont toutefois les plus marquants. L'ambiance est surchauffée, les premiers rangs sont en nage de se déhancher, deux filles devant moi viennent même de tomber. Au bout de 50 minutes emplies d'un total partage visuel et sonore, The Jim Jones Revue quitte brièvement la scène. Pour le plaisir de tous le rappel sera bis et même ter ! Si "Burning Your House Down" est notamment rejoué, avec un sourire, autrement dit cheese dans la propre bouche de Jim Jones, "Elemental" est scandé jusqu'à satiété. Moi comme ceux qui m'entourent en ont pris plein les yeux et les oreilles au point d'avoir boosté notre organe vital : le plus grand groupe actuel de pur rock'n'roll est passé par là. Ooh Yeah ! L'espace Cosmao-Dumanoir s'en souviendra.

Difficile de s'en remettre. La preuve, les deux-tiers des spectateurs ont apparemment quitté les lieux lorsque Invasion entre en scène à 1h30 du matin. Ce jeune trio londonien est composé de deux femmes (chant et batterie) et d'un homme dégingandé qui a la particularité de jouer d'une guitare à trois cordes. Il en ressort un son on ne peut plus gras. Les riffs metal se marient bien avec la batteuse qui a, elle, la singularité d'avoir les cheveux rouges et d'éclater ses peaux sans vergogne et en soutif. Le duo assure devant les plus assidus mais la chanteuse n'a malheureusement que les faux airs soul de Lisa Kekaula (leader des Bellrays) et ses vociférations suraiguës deviennent vite lassantes et parasitaires.  

Il n'empêche, cette soirée de clôture a été digne du nom de ce festival à l'ambiance conviviale et à la salle idéale pour ce genre d'affiche. The Black Box Revelation et The Jim Jones Revue n'ont pas déçu, bien au contraire. Les deux découvertes ont eu plus de mal à convaincre mais il est toujours intéressant d'écouter des formations déroutantes. C'est donc ravi par cette première fois ici que je m'en retourne sous la pluie. Le festival, lui, a semble-t-il grandi en renommée avec cette cinquième édition. De mon côté, le rendez-vous est pris pour l'année prochaine, avec ou sans déluge !

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