Dool
Si Dool avait déjà marqué le petit monde du rock et du metal lors de la sortie de son très réussi Summerland en 2020, ce n’est que récemment que j’ai pu apprécier le combo néerlandais à sa juste valeur. Plus qu’une simple révélation, The Shape of Fluidity s’est imposé à moi comme une des meilleures réalisations de 2024. Une œuvre qui devrait être en mesure de se hisser parmi nos traditionnels Ablumrock Awards. Autant dire que je ne me suis pas fait prier pour prendre mes places de concert à l’annonce d’une affiche partagée avec les Français de Hangman’s Chair. Parfait pour accueillir un tel évènement, le Trabendo semblait un choix plutôt avisé. Petite salle de concert aux abords du Zenith de Paris, la salle de la Villette s’avère en effet particulièrement appréciable pour son acoustique, mais aussi pour sa disposition atypique, présentant différents plateaux surélevés pour une vue dégagée sur la scène, à quelques mètres seulement des artistes !
A ma grande surprise, c’est Dool qui ouvre les hostilités, débutant son show sur les chapeaux de roues avec les déferlantes massives de "Venus in Flames". Le groupe met à l’honneur son dernier album (interprété dans sa quasi-totalité) avec une retranscription live d’une précision épatante. Chaque morceau gagne en puissance et en intensité, grâce à l’implication sans faille des musiciens et la prestation captivante de Raven van Dorst, qui révèle dès les premiers instants un talent certain pour dompter la foule. On aura droit à quelques morceaux issus de Summerland (un album que je vais m’empresser d'écouter) avant de revenir sur les moments forts du dernier opus, à commencer par l’électrisant "The Shape of Fluidity", dont le pouvoir d’attraction se voit encore plus tenace avec la dynamique du live. Bien conscient de sa capacité à fédérer au-delà de la sphère du stoner/doom, le combo se montre assez irrésistible au moment d’interpréter "Evil You", un titre qui se distingue par son entrain et sa dynamique quasi pop ; un morceau capable à lui seul de rallier à la cause les derniers sceptiques présents dans la salle. Véritable singularité au sein de la discographie de Dool, un morceau comme "House of a Thousand Dreams" trouve également sa place au sein d’un set varié et équilibré, ajoutant une touche d’émotion pure et authentique à la soirée. La soirée file à une vitesse folle et le quintette annonce la fin de son set après avoir interpréter une douzaine de titres. Bien sûr, on aurait volontiers prolongé l’expérience de quelques minutes supplémentaires, mais ce n’est que partie remise ! Les Néerlandais auront incontestablement marqué les esprits, confirmant leur talent naturel pour la scène et renforçant l’attrait pour leur dernier album, qui n’a pas fini de faire parler de lui.
En temps normal, il aurait été difficile de passer après une telle prestation. Mais Hangman’s Chair jouait clairement à domicile en cette soirée parisienne, portés par familles, amis et fans qui étaient venus en nombre pour donner de la voix. Aucun doute possible : les stars de la soirée sont bel et bien françaises ! Mis à l’honneur lors de nos Contre-Victoires de la Musique 2022 (catégorie Stoner), Hangman’s Chair continue de tracer sa route sur les terres du stoner/doom français. Le groupe, qui célèbrera ses 20 ans d’existence l’année prochaine, affiche une réelle dextérité au moment d’aborder ses plus fameuses compositions, et prend soin à la cohérence générale de son set à l’aide d’atmosphères nuancées et de la conciliation de différentes textures sonores : riffs massifs et explosifs mêlés à des sections plus minimalistes, le tout teinté de petits arrangements électroniques. Ce quatuor originaire de l’Essonne se distingue ainsi par son approche synthétique et éclectique, renforçant son identité musicale assez unique pour le genre. Le public semble conquis, à l’image d’une fausse de plus en plus agitée. Point d’orgue de la soirée : l’interprétation du nouveau single "2 AM Thoughts", fruit d’une récente collaboration avec Dool, où Raven van Dorst revient sur scène pour un ultime moment de communion avec le public.
Vous l’aurez compris, cette soirée fut excellente, confirmant non seulement la montée en puissance de Dool sur la scène internationale, mais aussi la place incontournable de Hangman’s Chair dans le paysage du stoner hexagonal. Une prestation de grande qualité qui, espérons-le, prépare le terrain pour un très attendu septième album du groupe français.
Setlist :
DOOL :
Venus in Flames.
Self-Dissect.
The Hand of Creation.
The Shape of Fluidity.
Wolf Moon.
The Alpha.
Currents.
Evil in You.
House of a Thousand Dreams
Hermagorgon
Love Like Blood (Killing Joke cover)
Oweynagat
HANGMAN’S CHAIR :
Cold & Distant
An Ode to Breakdown
Who Wants to Die Old
Dripping Low
04/09/16
Naïve
The Worst Is Yet to Come
2 AM Thoughts
Kowloon Lights
A Thousand Miles Away