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Les Contre-Victoires de la Musique 2022


Franck, le 28/02/2023

"Je joue de la musique / Je sens la musique / Je fais l'amour en musique / Je t'aime en musique / Et quand je panique / Je branche ma guitare électrique"

 

Au-delà de la rime léonine et du panache des paroles du maitre de cérémonie des Victoires de la Musique, la "guitare électrique" de Calogero fut la seule référence à la musique rock alors que le pays et nos voisins francophones regorgent de talents dans les sous-genres les plus divers de cette riche musique populaire. 

 

En lieu et place du nouveau groupe de Metal progressif formé à Vesoul cette année, nous aurons droit à - Surprise ! - Angèle, Stromae, Orelsan, Clara Luciani, Bigflo et Oli, Pomme, Grand Corps Malade ... Exactement comme l'année précédente, et celle d'avant, et ce sera normalement la même chose jusqu'à ce que ce brave club d'happyfew de la variété francophone atteigne l'âge requis pour rejoindre la tournée d'"Age tendre et gueule de bois". Et globalement, je n'ai même plus envie de m'en plaindre, et je regarde de loin se dérouler cette cérémonie aux airs de playlist d'un jour de grève sur France Inter en sachant avoir tout le loisir de m'épanouir musicalement par ailleurs. Tout de même, on aura pu découvrir la dernière invention de nos amis de Belgique, Pierre de Maere, leur pire idée depuis celle ayant consisté à mettre de la cerise dans la bière ... 

 

Mais plaçons ces Contre-Victoires sous le signe de l'optimisme plutôt que sous celui du ressentiment. Qu'elles soient un moment de découverte et de célébration, qui démontre la vitalité de la scène française (et belge) et met en avant certains de ses plus beaux représentants, dans des genres très variés. Qui sait, les plus beaux jours de rock français sont peut-êre devant nous. Alors bonne lecture, et bonne écoute. 

Lauréats

L'album de l'année : le vote des lecteurs


Esthesis - Watching Worlds Collide : Lauréat de notre concours "La Sélection Albumrock" avec son premier album The Awakening, Esthesis faisait incontestablement partie des formations à suivre de près. Le groupe français ne s'est pas fait attendre pour transformer l'essai. Sorti dans la foulée, Watching Worlds Collide a immédiatement su séduire la rédaction et les lecteurs d’Albumrock. Avec ce deuxième opus, la bande menée par Aurélien Goude affirme sa personnalité et étoffe son panel de sonorités, embarquant l’auditeur dans un véritable voyage sensoriel et introspectif. Esthesis devient plus que jamais un véritable fer de lance des musiques progressives et atmosphériques en France. Une ascension qui laisse espérer le meilleur pour la suite du projet, tant le potentiel ne semble avoir été qu’effleuré. 

Catégorie Rock


Blackbird Hill - Embers in the Dark Deuxième album pour le duo Bordelais, après un "Razzle Dazzle" en 2020, et on peut dire que le groupe a franchi un pas énorme avec ce "Embers In the Dark", fabuleux disque au son pachydermique et touffu. Des riffs massifs, des lignes mélodiques du meilleur effet, pour un résultat qui marche sans sourciller sur les traces des duos de référence, Royal Blood et Death From Above, entre autres. Il n'y a qu'à écouter "Flatline", morceau rageur à l'efficacité implacable pour s'en convaincre.


Howard - Event Horizon : Au rang des belles surprises de l’année, difficile de ne pas évoquer Howard ! Le trio parisien revient en effet avec un deuxième opus d’une efficacité redoutable; un album qui nous happe dès le premier titre avec à ses riffs explosifs et ses savoureuses sonorités vintage (générées en partie par un orgue Hammond). En l’espace de trente-huit minutes, les Français s’amusent à varier les registres - navigant aisément entre fuzzrock, stoner et rock psychédélique -, pour aboutir à des compositions débordantes d’idées et d’énergie. Un groupe à suivre de près et un album hautement recommandable !


Animal Triste - Night of the Loving Dead On avait quitté Animal Triste avec un premier album marqué par une reprise réussie d'un énorme tube du boss, "Dancing in the Dark". Les normands ont bel et bien récidivé en 2022 avec un second album toujours empreint de cette noirceur vénéneuse qui leur sied si bien. En confortant leur univers musical marqué par les influences de Nick Cave, Bruce Springsteen mais aussi la cold wave lugubre de Joy Division et le rock gothique de Black Rebel Motorcycle Club (Peter Hayes pose sa guitare sur deux morceaux), Animal Triste nous offre un disque à la fois varié sur le plan mélodique et doté d'une grande cohérence. Entre les riffs plein de souffre, les mélodies lancinantes et les ambiances ténébreuses à souhait qui parsèment l'album, le groupe parvient à gratifier l'ensemble de ses compositions d'une atmosphère à la fois électrique et crépusculaire. L'orage menace constamment et finit bien souvent par éclater comme sur le final renversant "The Gift Of Love And Fear" ou le lugubre et puissant "Play God". Une chose est sûre, les normands n'ont certainement pas fini de nous faire danser dans l'obscurité...


 

Catégorie Rock Progressif


Berlin Heart - The Low Summit : Naviguant avec aisance des les eaux du rock progressif contemporain, de la folk alternative, de la mouvance post-rock et du rock symphonique, le multi-instrumentiste Français Vincent Blanot propose avec ce deuxième album auto-produit une musique "post-progressive", de son appellation, diablement séduisante et cohérente. Après un premier opus de très bonne facture qui lorgnait davantage du côté des expérimentations électroniques, le Français propose cette fois une musique plus vivante, organique et chaleureuse, aux sonorités plus acoustiques, qui ouvre la porte au voyage et à la contemplation de paysages musicaux prenants et variés. Vincent Blanot sait varier les atmosphères tout au long de l'album et faire évoluer ses morceaux dans des directions inattendues, passant de l'intime à l'épique dans un grand écart permanent qui atteint son firmament dans un morceau éponyme grandiose de près de 15 minutes. Berlin Heart mélange les styles pour nous proposer une folk progressive mémorable et frappe donc très fort avec ce second opus à la beauté renversante. L'un des meilleurs albums de 2022, assurément.


JPL - Sapiens-Chapitre 3/3 : Actum. Suite et fin de la trilogie de JPL commencée au moment de la pandémie, Actum conserve ce qu'il y a de mieux dans les premiers opus, à savoir un rock progressif virtuose et inventif, tout en visitant d'autres contrées esthétiques (jazz-rock notamment). Comportant également une grande suite de plus de vingt minutes, ce troisième opus est une conclusion remarquable offerte à une œuvre qui marquera le rock progressif français des années 2020. 


Gabriel Keller - Clair Obscur : Avec ce premier album, Gabriel Keller livre une œuvre inspirée et ambitieuse, jouant sur l'opposition d'une première partie toute en douceur et une deuxième nettement plus torturée. A la fois intimiste et puissante, cette musique aux multiples visages pose les bases d’un univers sonore pour lequel on se laisserait volontiers emporter dans un nouveau cycle. Les différentes influences (allant de la variété jusqu'au metal progressif) sont justement dosées, assurant au disque une grande variété d’écoute tant dans les textures sonores que dans les thèmes abordés. On y découvre surtout un talentueux compositeur, capable de mettre dans les meilleures dispositions ses collaborateurs pour en tirer le meilleur.


 

Catégorie Indie Rock


Hoorsees - A Superior Athlete : Direction Paris avec Hoorsees, quatuor hyperactif amateur d'un indie-rock décomplexé tout droit sorti des années 90. Autour des tubes "Cream & Onion" et "Jansport", s'articule la rencontre savoureuse d'un slacker rock un brin noisy avec la douceur pop de lignes de guitares typées shoegaze. En véritable machine à remonter le temps, ce second effort convoque une nouvelle fois et aux premières loges autres Weezer, Sonic Youth et Pavement, pour finalement bâtir une identité sonore bien à part dans notre paysage indie national. Encore une bonne pioche pour le label francophone Howlin' Banana, qui après Cathedrale en 2020 et Johnny Mafia l'an dernier, décroche sans conteste une nouvelle palme de nos (prestigieuses) contres victoires de la musique. 


PARK - PARK Qui aurait pu songer un moindre instant que la pop soyeuse de Frànçois and The Atlas Mountains copinerait un beau jour avec le post-hardcore des Lysistrata ? Il n'aura finalement fallu qu'un confinement et une poignée de démos pour voir germer l'idée d'un projet collaboratif. Résultera de ces sessions commune un solide disque d'indie pop saturé aéré et aérien, où arpèges léchés, saturations et cassures rythmiques se côtoient avec la plus grande harmonie. En plus de relever avec brio le défi du métissage stylistique, PARK s'est définitivement imposé comme l'un des meilleurs disque indie made in France du cru 2022. Il ne nous reste maintenant plus qu'à espérer de la non-éphémérité de cette association délicieusement surprenante. 


EggS - A Glitter Year : Ils ont du composer avec les majuscules afin de ne pas être pris pour une autre formation, et aussi avec les membres du groupe pour finalement être au nombre de sept. EggS est un somptueux septuor qui dégaine une jangle indie pop allant des Men At Work jusqu'à Nada Surf ("How It Was Before"), mais avec une morgue punk oscillant entre la hargne des Television Personnalities et la légèreté grave des Smiths ("Still Life"). Ils viennent chercher des noises à la mélodie comme ont pu le faire à une époque les Bewitched Hands ou les Coming Soon. Des Arcade Fire et leur orchestre si ces derniers avaient été plus noisy et espiègles. Les oeufs sont brouillés mais pas brouillons, et A Glitter Year possède une intelligence et une homogénéité imparables et rares.


 

Catégorie Stoner


Fatima - Fossil : Comment aurait évolué la musique de Nirvana à l'orée de 2023 si son leader maudit tenait toujours la barre ? Cette question pourrait trouver des éléments de réponse dans la décoction proposée par ce Fossil, méfait attribué au trio Francophone Fatima. Si Fatima, est souvent étiqueté Doom, les quelques premières mesures de l'album révèlent un bagage autrement plus orienté grunge. Le tour de force de Fossil vient de là : associer enfin aux coups de massues pachydermiques et lancinants attribués au Stoner, une écriture fluide et directe, dont l'épure est le terreux nourricier parfait pour faire naître une émotion brute. Moins, rentre dedans que son prédécesseur, mais plus subtil, Fossil entre en connexion directe avec l'émotionnel sans passer par l'intellectuel et prouve par des arrangements empreints d'une tonalité orientale, que la simplicité d'écriture n'est nullement incompatible avec un certain raffinement esthétique. Mais au-delà des qualités d'écriture et d'exécution intrinsèques à ces trois musiciens, la magie ne pourrait totalement opérer sans le singulier et touchant timbre vocal de son leader Antoine, éraillé et plaintif, convoquant comme nul autre, l'adhésion complète et immédiate. Et si le Stoner s'était trouvé son nouveau porte étendard français ?



Red Sun Atacama - Darwin :
Que tous les détracteurs de Stoner ayant pour motifs de leurs griefs à l'encontre du genre, une paresse d'écriture associée à une lente marche ininterrompue de fuzz monomaniaque, se rassurent : Red Sun Atacana ne fait pas des poncifs du genre, sa marque de fabrique. Au contraire, Darwin, dernier-né du trio parisien fait plutôt l'effet d'un rodéo au beau milieu d'un mandala méticuleusement dessiné. Le trio se joue constamment de l'auditeur par une multiplication de changements de tempo, passant d'une ambiance très Mars Red Sky, à du Clutch sous stéroïdes sans crier Kyuss. Jouer la carte du psychédélisme pour enrichir sa palette sonore, permet au trio d'épaissir sa sauce, liant les différentes saveurs qui composent l'album d'une note d'intention commune. Les titres à tiroirs de Darwin, revêtent alors cette apparence progressive, si chère aux aficionados de ce courant musical. Assurément la formation qui fera taire les contradicteurs du genre, voyant le Stoner comme poussiéreux et fainéant.


Hangman's Chair - A Loner : Voilà maintenant plus de quinze ans que Hangman’s Chair trace son sillage sur les terres du doom et stoner français, repoussant toujours plus les limites d’un genre encore très mésestimé. Si le groupe originaire de l’Essonne semble peu à peu adoucir sa formule (depuis le très réussi Banlieue Triste en 2018), il n’est toujours pas question de rogner sur la puissance, ni sur la portée émotionnelle des différentes compositions. A l’instar d’un groupe comme Elephant Tree, on retrouve cette mélancolie tenace générée par une atmosphère lourde et grondante dont émerge le chant légèrement éthéré de Cédric Toufouti. En résulte un album homogène et contemplatif lorgnant régulièrement vers la cold wave. Une chose est certaine : une fois passée la phase de la découverte, il vous sera difficile de vous détacher de l’emprise de cet album.


 

Catégorie Metal


Soledad - XIII : Découverte aussi inattendue qu’exaltante, Soledad fait indéniablement partie de nos gros coups de cœur de l’année 2022. Inspiré par de grands noms de la scène progressive moderne (Haken, Leprous, Neal Morse) et d’autres formations plus mainstream (Muse entre autres), le groupe mené par la chanteuse et multi-instrumentiste Lola Damblant-Soler nous livre un deuxième album somptueux. Sans pour autant lésiner sur la technique indissociable du genre, la formation originaire de Metz parvient à atteindre de nouveaux sommets de sensibilité et d’émotions à travers une musique qui réserve son lot de surprise. Que vous soyez amateurs de metal ou non, laissez-vous envouter par la beauté de cet album.


Tranzat - Ouh La La : Tranzat fait certainement partie des révélations les plus improbables de l’année. En rejoignant le label Klonosphère, le groupe breton a su poursuivre sa progression et laisser libre cours à sa créativité, s’affranchissant par la même occasion de toutes barrières stylistiques. En résulte un deuxième album survolté qui se distingue autant par l’énergie qu’il véhicule que par son second degré parfaitement assumé. Derrière cette image de groupe complètement barré, se cache de redoutables musiciens capables d’associer mélodie et brutalité, tout en mixant les genres pour mieux se les réapproprier. Si vous avez été déçu par le manque de folie du dernier Devin Townsend, Ouh La La a de grandes chances de combler vos attentes ! 


Seven Eyed Crow - Icarus : Seven Eyed Crow est un groupe de metal progressif basé à Bordeaux réunissant des musiciens de différents horizons. En résulte une musique à la croisée des chemins du rock et du metal, qui confronte des riffs puissants et accrocheurs à des passages plus épurés et atmosphériques. Avec ce nouvel EP intitulé Icarus, le groupe atteint un nouveau palier qualitatif et nous propose cinq titres qui devraient ravir les amateurs de Oceansize et Karnivool ! Le groupe français séduit instantanément grâce à une recherche constante de groove à travers sa musique, générant quelques comparaisons supplémentaires avec une formation comme Incubus. Que du bon en perspective ! 


 

Le meilleur de la Sélection Albumrock (part 1)


Selon le même principe que les années précédentes, nous vous proposons une petite rétrospective des différents lauréats de notre concours la Sélection Albumrock. Petite nouveauté en prime : cette année, nous avons le plaisir d'ouvrir nos portes à nos voisins belges ! Six groupes pour six univers complètement différents, encore une preuve flagrante de la richesse et de la diversité de la scène locale. 


 


Allflowers - More or Less Forever : Lara et Olivier proposent depuis Paris une musique pleine des bonnes vibes des filles branchées des années 90 (les Imbruglia des coeurs à vifs). More Or Less Forever est gracieux, et revisite avec brio ses classiques du siècle dernier. Les titres peuvent être qualifiés de chansons au vu du story telling des paroles intimistes, teinté de spleen adolescent et de pull-overs trop grands (adaptés pour le sweater weather actuel). Lara clame "I guess I lost myself very far away", et quelque part entre les lignes on entend les échos des Cranberries avec ses basses lourdes et réverbérées. La voix se situe à mi-chemin entre la fratrie-tée des Corrs (il y a du celte chez ce duo) et la simplicité de Suzanne Véga. Un album doux mais aussi conquérant, avec "Can’t You See" qui pétarade de caisse claire, et d’accents Pixies-ien en fond de Bunnymen. Allflowers n’hésite pas à s’incliner devant le soleil et à s’inspirer élégamment de sa beauté froide quand l’hiver arrive.


XCIII - VOID : Guillaume Beringer, tête pensante et multi-instrumentiste du projet XCIII, est initialement l'instigateur d'un post black-métal très organique, dont la musique va petit à petit s'éloigner des jupons d'Alcest pour aller ratisser sur des terres trip-hop, rock expérimental ou cold wave. Void, nouveau cru 2022, régale les amateurs de piano, instrument instaurant à ses 9 pistes leur lot de mélancolie. Car si les growls et les guitares saturées d'antan ont depuis lors, laissé place à une orchestration plus éclectique (synthé, violon...), ce spleen lancinant, hante toujours la musique de XCIII. Le multi-instrumentiste aura toutefois trouvé un contrepoids de choix en la chanteuse Maelise Vallez, qui irradie par son timbre lumineux, l'ensemble des titres dans lesquels elle prête sa voix (irrésistible sur "Hannah" et "Lunchbox"). La résonance narrative est un autre argument à mettre au crédit de l'album, puisque certaines pièces instrumentales sonnent véritablement comme la BO ambitieuse d'un film d'auteur indépendant, à l'image d' "At Last One Never Exists", dont les 6 cordes sous-tendent une intrigue emprunte d'une angoisse rampante des plus réussies. Un petit bijou de rock expérimental qui gagnerait à être connu.


Toboggan - Première Descente : Vous aimez la liberté musicale qui affranchit son auteur de toutes contraintes ? Eh bien, ça tombe très bien, puisque Toboggan n'en a que faire de suivre les rails imposés par les traditionnels couplets/refrain/ponts/solis et tutti quanti. Première Descente, premier jet de ce jeune trio clermontois, prend un malin plaisir à dynamiter toutes notions de conformisme, pour ne laisser place qu'à l'expérimentation débridée d'un rock progressif aussi démonstratif que rafraîchissant. Il est vrai que Toboggan touche à beaucoup de styles différents, mais là où beaucoup se seraient noyés dans une surabondance de références éparses, le trio en fait sa force (l’attribution d'une couleur dominante à chaque titre y étant pour beaucoup). L'album Navigue entre classicisme relatif (le free-jazz de "Carburature" ne déroutant pas le badaud moyen habitué à ce style) et véritables ovnis survitaminés, flirtant parfois avec le loufoque ("Zouloulouzou" et ses innombrables moments de bravoure aux claviers), jusqu'à atteindre parfois une certaine folie (rétro?) avant-gardiste ("Rezzz" qui avec ses bidouillages aux sonorités cosmiques, marque l'auditeur par son audace). Un premier effort des plus enthousiasmants. On parie que vous voulez refaire un tour de Toboggan ?


 

Le meilleur de la Sélection Albumrock (part 2)


Captain Naysayer - Captain Naysayer : Lové dans une nostalgie seventies pour jus, le premier EP de Captain Naysayer, jeune quintet Belge, ne manque ni de références ni d'arguments pour capturer dans ses filets le nostalgique d'une période où le rock transpirait l'authenticité, la chaleur et la sueur par tous les ports des amplis. Toute guitare bluesy dehors, le combo déroule ses 6 pistes avec une décontraction contagieuse, piochant pêle-mêle dans des influences allant de Deep Purple aux Doors (l'omniprésence de l'orgue Hammond) voir au Zeppelin des débuts dans ses poussées de fièvre les plus hargneuses. Une discrète odeur de soufre, associée à celle de la vase nous met sur la piste d'un bayou pas si lointain ("Changes"), quand la guitare de Daan se fait plus plaintive aux passages de cœurs couleurs sudistes. Mais ce qui frappe en premier chez Captain Naysayer, c'est cette capacité à produire des mélodies marquantes. Essayez de ne pas garder en tête le refrain d' "I See Danger" ou du très suave "Blue-Eyed Mask", juste pour voir. Une capacité couplée aux performances vocales de son chanteur Arthur, qui montre ici une grande disposition à tenir les notes les plus hautes du spectre vocal. Alors... à nous l'or du Captain ! 


Erewän - How will all this end? : Aux côtés d'Erewän, nous sommes plus proches de la Méditerranée que de l'Atlantique ou de la Manche, mais les lignes de guitares cristalines et la flûte enlevée rappellent les influences celtiques qui portent ce projet. Dire Straits aussi bien que la vague néo-progressive semblent également servir de substrat esthétique à l'album, résolument rock tout en étant d'une quiétude apaisante - et pas seulement pour son penchant folk. Le point fort de l'opus se trouve du côté des interventions à la six-cordes, toujours très pertinentes et remarquablement mises en relief par la production. Un album enthousiasmant pour Erewän, bénficiant du soutien bienvenu de la part de deux membres du combo progressif Nine Skies


Empty Head - Empty Head : Avec son garage rock aux accents punk, Empty Head prouve qu'efficacité débridée, peut s'accorder avec compositions exigeantes et direction artistique léchée. L'objectif sous-jacent, est ici de se "vider la tête" sous forme d'exutoire sauvage, ce que les deux singles de ce premier l'EP éponyme remplissent avec brio. Les deux pistes restantes servant à étoffer la palette stylistique de la formation, pour des emprunts au désert rock ou au hard-rock bluesy des plus convaincants. Le tout est sublimé par un vocal qui remplit son office haut la main, pour l'ensemble des registres précités. La production maison premier choix incite la formation à enrichir ses compositions d'arrangements subtils, encourageant l'auditeur à renouveler les écoutes, sans jamais lasser par manque de profondeur. Un nouveau venu dans le paysage rock belge (Liège) hautement recommandable.


 

Commentaires
FranckAR, le 16/03/2023 à 09:10
@LightCorrection: merci de nous avoir alerté. C’est corrigé !
LightCorrection, le 15/03/2023 à 18:31
Red Sun AtacaMa (comme le désert du même nom, auquel le nom du groupe est sûrement une référence) ;)
Daniel, le 28/02/2023 à 07:34
Ce que j'adore dans les Victoires, c'est que pendant qu'Angèle, Stromae et Pierre de Maere sont en France pour l'émission, ça nous fait des vacances au pays. Il me faut également préciser qu'une dimension supplémentaire a été franchie en termes de bière : la bière au pamplemousse. Objectivement, on finira par regretter la cerise... Courage !