Emily Jane White
Salle : Hospice d'Havré (Tourcoing)
Première partie :
Qui refuserait un after work intimiste avec Emily Jane White ? Rendez-vous a été pris avec la belle brune de 28 ans grâce au 6e festival Radar, ce samedi 11 septembre à 18h30. A l'affiche du festival "Les femmes s'en mêlent" 2009, Emily Jane White compose des folks songs mélancoliques, dans un style proche de Cat Power, d'Alela Diane ou encore Aimee Mann.
Quelques dizaines de personnes attendent patiemment devant l'Hospice d'Havré de Tourcoing, un des lieux choisis par le festival pour accueillir la programmation de début de soirée. Au coeur d'un centre-ville en pleine mutation, il est plaisant de découvrir ce nouvel espace culturel à taille humaine, propice aux rencontres avec les artistes. Accueillant encore jusqu'en 1998 les indigents de la ville, la reconversion de l'hospice semble bien réussie. Emily joue ce soir à guichets fermés. Dans un mini-amphithéatre d'une centaine de places assises, la californienne s'est produite accompagnée de son guitariste Henry Nagle pour un set de douze morceaux (hors rappel).
Dans un silence religieux, après un petit salut en français, Emily Jane White démarre cette session avec le titre "Bessie Smith" de son premier album Dark Undercoat. Etonnament produit dans le bordelais par le label Talitres, ce disque sorti en 2008 est presque passé inaperçu en France. Elle enchaine avec "Shot rang out", extrait de son second album Victorian America, arrivé dans les bacs en 2009. Sur "Broken words" et "Liza", Henry Nagle quitte sa guitare électrique et s'asseoit pour accompagner Emily à la slide guitare (guitare dont il joue à plat). Ces deux compositions sonnent presque country. Puis le duo enchaîne avec les sombres "Dagger", "Preacher", "Catherine" et "Stairs" et plonge le public dans une mélancolie qui pourrait se transformer en grave déprime, si celui-ci écoutait attentivement les paroles de ces titres (violence conjugale, mort, paradis perdu et enfer ...). Ces mélodies hors du temps sont teintés de tristesse, sans toutefois être larmoyantes.
De plus, Emily Jane White ponctue son set dépouillé avec quelques phrases en français et remercie plusieurs fois le public, ce qui détendra l'atmosphère. Il est vrai que même si cette petite scène est propice à une écoute optimale, elle peut être aussi facilement intimidante pour l'artiste qui s'y produit. Emily offre aux spectacteurs un rappel de trois chansons, dont "Victorian America" demandé par le public. On regrettera l'absence des titres les plus connus tels que "Wild tigers I have known" ou "Hole in the middle", qui auraient peut-être allégé l'atmosphère. Artiste profonde et poète, Emily Jane White signe un concert acoustique parfait d’1h15. Très disponible pour ses fans, elle a patiemment dédicacé une montagne d'affiches qu'elle offrait ce soir là.
Set list
1 Bessie Smith
2 Shot rang out
3 The Cliff
4 Black silk
5 Broken words
6 Liza
7 Dagger
8 Preacher
9 Katherine
10 Stairs
11 Faster than the devil
12 Two shots (to the head)
Rappel
13 Black Dot
14 Victorian America
15 Dark Undercoat