La 6
e Edition du festival Radar du Grand Mix ouvre le bal de la rentrée avec une flopée de groupes à découvrir. Cette programmation artistique variée propose ce soir là
Deer Tick,
Here We Go Magic,
Black Mountain et Caribou. De plus, elle a la particularité de proposer en guise de mise en bouche, un concert intimiste au sein de l’Hospice d’Havré, en compagnie de Musée Mécanique. En effet, pourquoi se cantonner à un seul lieu quand Tourcoing offre un tel réaménagement de son centre-ville ? En se promenant de l'Hospice d'Havré au Grand Mix, l'occasion est donnée d'admirer ou de détester le nouveau visage du cœur de Tourcoing, avec son long centre commercial couvert de centaines de vitres réfléchissantes, sa place des bus réaménagée, ses nouveaux parvis...
C’est donc la première soirée de la saison au Grand Mix avec le festival Radar. Tout le monde est encore (un peu) bronzé et il fait beau à l’heure de l’apéro. Les festivaliers tardent à rentrer dans la salle, tant il est bon de se retrouver entre habitués du lieu, pour un débriefing de l’été et de ses nombreux festivals. Il faut reconnaitre que l’offre a été encore une fois massive dans les secteurs Nord et Belgique avec les festivals de Werchter, Dour, Pukkelpopp ou encore Les Nuits Secrètes. Un tapis rose accueille le public dès l’entrée, puis après avoir traversé la salle obscure, chacun peut aller se détendre et se restaurer sur le parking relooké pour l’occasion. Méconnaissable, ce carré de béton a été réaménagé en espace de relaxation, agrémenté de petites tables, encadré par deux bars en face à face et d’une tente pour le spectacle de la Symphonie électro-ménagère. Les derniers rayons de soleil détournent donc l’attention de certains et les américains
Deer Tick feront les frais de cet apéro improvisé. Seules quelques notes de leur son blues teinté de folk, parviendront aux oreilles du public installé à l’extérieur.
Dès la fin du concert de Deer Tick, une sorte de Monsieur Loyal invite la foule à se rendre sous la tente de la Symphonie électro-ménagère pour un petit spectacle d’une vingtaine de minutes. Pour rattraper le cours de la soirée, votre dévouée obéit sagement aux ordres et pénètre sous la tente. Ici, la petite audience découvre une réplique d’appartement le long des parois de la toile tendue. L’endroit n’est pas sans rappeler le concept de l’Hôtel Europa développé avec les événements culturels de Lille3000. Cette première session implique un silence absolu. Deux hommes composent alors une "musique de chambre" un peu loufoque. Muets, ils nous font découvrir que les tringles à rideaux font du bruit, que les fenêtres qui grincent ont un son particulier, que le lit qui couine sous le poids d'un ou deux acolytes a un certain charme… L'expérimentation suivante se passe à quelques centimètres des premiers objets, dans une salle de bains recomposée de cartons et autres bizarreries. On entend bien-sûr des bruits d'eau, de cascades, de rivières … mais si … cela ressemblerait presque à de la musique pour un peu qu'on laisse son esprit s'échapper … Mais ce soir là, l’apéro n’a pas été assez conséquent !
Heureusement, les américains d’Here We Go Magic se présentent enfin sur scène. Le nouveau projet de
Luke Temple mêle la folk électronique aux sons psychédéliques. Après un CD éponyme sorti en 2009,
Here We Go Magic présente son nouvel album
Pigeons arrivé dans les bacs en juin 2010.
Luke Temple s’éloigne donc un peu du style de son dernier album solo Snowbeast, pour s’essayer aux sonorités électroniques. D’une voix douce, accompagné des quatre autres membres du groupe,
Luke a joué alternativement quelques morceaux de Pigeons et du premier album. Proche du style de Loney Dear, avec un soupçon de Local Natives et de Beirut,
Here We Go Magic a offert un moment de rêve et de raffinement. Mené par un
Luke Temple chapeauté ce soir là, le groupe vit également grâce à la charmante bassiste Jennifer Turnep et Kristina Lieberson (chœur et clavier). Le public a apprécié ce live teinté de psychédélisme, mais au son abouti et contemporain. Le groupe, généreux sur scène, a parfaitement réussi le morceau Fangela et a bouclé son set avec le magnifique Tunnelvision. Puis les membres du groupe se sont fondus dans la foule pour apprécier le live de Black Mountain.
Viennent ensuite les Black Mountain, attendus impatiemment par les premiers rangs. Après deux festivals d’été en Belgique - Dour et le Cactus Festival au Minnewaterpark de Brugge - les canadiens présentent leur troisième album
Wilderness Heart au public français. Ce quintet de Vancouver s’inspire des années 70 en ressuscitant le rock progressif. Un peu distants au premier abord et pas très communicatifs avec le public, les
Black Mountain sont là pour jouer leur rock métallique sombre. La chanteuse Amber Webber, porte la même tenue qu’à Dour, me soufflera-t-on au premier rang, reste très statique et ne jette aucun regard aux fans. Ceux-ci réclament certains morceaux ou encore tentent de féliciter le groupe dans un anglais approximatif entre deux titres. Le groupe exécute de longs morceaux et semble un peu absents, malgré un public plutôt attentif. Mais plus tard, certains fans impatients jettent un froid en scandant lourdement les mêmes demandes et embarrassent les Black Mountain. Qu’importe cette apparente timidité, le groupe a offert un show carré au son métallique post stoner, bruyant et revêche. Lors du démontage de la scène, le barbu Stephen McBean se prêtera au jeu des photos et serrera quelques mains aux premiers rangs.
Attirée par l’excellent titre "Odessa", la découverte de
Caribou en concert fut pourtant un peu décevante. Accompagné d’une double batterie montée en face en face, le quatuor de Dan Snaith joue en formation très serrée. Chacun se sent un peu à la maison et pose ses chaussures. Véritable cerveau et pilier du groupe, il s’avère que Dan Snaith ne joue pas du tout une science exacte, malgré son doctorat en mathématiques ! Bien que ses compositions soient fascinantes, une sorte d’électro organique dont il a le secret,
Caribou a joué un set un peu monotone où la magie n’a pas vraiment opéré. Ses collages psychés façon Panda Bear, concocte une pop aquatique et plonge l’audience dans un état d’apnée statique. Cette musique expérimentale s’achèvera avec l’interminable "Sun" et finira par bercer le public.
Accès aux Photos live :
1 Moon
2 Surprise
3 Collector
4 FFAP
5 Hibernation
6 Pieces (only pieces)
7 Fangela
8 Tunnelvision
1 Radiant (hearts)
2 Wilderness
3 Old fangs
4 Tyrants
5 Stay free
6 Let spirits (ride)
7 Rollercoaster
8 Stormy
9 No hits
1 Kaili
2 Leave Hals
3 Melody day
4 Found out
5 Niobe
6 Bowls
7 Lalibela
8 Hannibal
9 Jamelia
10 Odessa
11 Sun