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Compte-rendu de concert

Ghinzu


Date : 13/06/2005
Salle : Olympia (Paris)
Première partie : Millionaire
Jérémie, le 19/06/2005
( mots)
Après un superbe album qui aura prouvé une fois de plus l'excellente qualité des groupes Belges, Ghinzu investit ce lundi soir la crème des salles parisiennes : l'Olympia. Leurs compatriotes de Millionaire -- protégés de Josh Homme, tout de même ! -- ouvrent le bal avec un rock énergique. Le jeu de jambes rigide et destructuré du frontman n'est d'ailleurs pas sans rappeler celui d'Omar Rodriguez (At The Drive In / Mars Volta). Leur album Paradisiac sort le 26 Septembre prochain... à surveiller ! Le rideau rouge de l'Olympia se referme pour trente minutes d'attente. Pendant l'interlude, un petit groupe de Kévinas fait une trentaine d'allers-retours dans l'espoir de trouver la meilleur place -- peine perdue, bien-sûr, il faut jouer des coudes dans ces cas-là ! Quand le rideau s'ouvre (la classe, quand même), ce n'est pas sur 6 types en costard, mais sur la garde impériale de Starwars, alignée face au public, blasters à la main. Sous la musique inquiétante de John Williams, applaudissements et sifflets fusent... et voilà comment se mettre une salle entière dans la poche en moins de 5 secondes ! On aurait bien aimé voir des stormtroopers (puisque c'est leur nom) se déchaîner sur des solos de guitare interminables ou exploser furieusement des fûts à coups de pieds, mais le vrai groupe fait alors son entrée, bière à la main, tandis que les soldats de l'Empire retournent dans leur vaisseau mère. Place à Ghinzu ! Bien sûr, tout commence avec "Blow". Les premières notes de guitares ne sont pas aussi fluides que sur l'album, le son est plus brut, bien évidemment, mais tout au long du concert, le son sera très bon, tant dans la qualité que dans la puissance : les basses feront vibrer l'intérieur du corps et les guitares n'auront aucun mal à vriller le cerveau, tandis que la voix de John Stargasm (puisque c'est son nom) se posera avec aisance sur les longues montées aériennes ou se déchaînera superbement dans les explosions bruitiques. Car Ghinzu joue deux musiques à la fois : du rock atmosphérique, qui voit s'enchaîner inlassablement les mêmes notes pour déboucher sur des superbes montées en puissance, et du rock beaucoup plus noisy, qui se permet d'explorer des ambiances destructurées. Une noisy-pop qui balaye très large : depuis la love-ballade au piano jusqu'à la cacophonie absolue, en passant par tous les niveaux intermédiaires -- ce qui laisse beaucoup de place, vous en conviendrez, à l'inventivité ! Et bien-sûr, à l'Olympia, nous avons droit à tout ça, et même plus encore puisque la musique de Prince ("Purple Rain") et Elvis Presley ("Blue Suede Shoes", peut-être plus connue pour ses paroles : "One for the money, two for the show") s'invitent sur scène. Assis au piano pendant la première moitié du concert, John Stargasm est le parfait leader : il frime juste comme il faut dans son costard, n'hésitant pas à invectiver le public ; ses paroles ne sont pas juste débitées, mais elles racontent quelque chose (jeux de mains, jeux de regards à l'appui) ; il se déchaîne comme un beau diable dans toutes les situations -- jouant spasmodiquement du synthé quand il ne monte pas dessus avec un mégaphone à la main, escaladant la batterie de Fabrice George ou exécutant en pure frime une danse toute particulière, sorte de version rock & roll de la chicken dance de Chandler (pour ceux qui connaissent Friends). Il y a le gratteu prédisposé aux sons bizarres, éternellement penché sur son manche ou accroupi pour régler ses pédales -- on le voit parfois émerger de derrière les retours sons, les cheveux s'emmêlant dans tous les sens, une clope logée au coin de la lèvre : l'image est tout simplement superbe ! L'autre gratteu, lui, est beaucoup plus excité, il est du genre à sautiller impatiemment, à entamer des solos en tournoyant et à hurler dans le micro ; là encore ça vaut le coup d'oeil ! A la quatre corde, moins de folie, plus de professionalisme. Derrière les fûts, le look et la moustache bien taillée de Fabrice George feraient plus penser aux attributs d'un comptable que d'un batteur de rock, mais la précision des coups ne laisse finalement aucun doute -- et on efface définitivement cette pensée quand il s'avance pour jouer des platines sur "Mine". Visuellement, on a donc de quoi se faire plaisir ! La musique, puisque le son est bon et l'album génial, est elle aussi d'excellente qualité. Si vous connaissez l'album, il n'y a rien de bien nouveau à dire, la musique sur scène y ressemble naturellement, avec quelques changements mineurs, plus de spontanéité, de folie aussi -- le sol de mon appart ne tremble pas quand j'écoute Ghinzu chez moi ; ici, c'est tout l'Olympia qui rebondit littéralement sur le sol, au rythme des jumps du public enthousiaste. Cependant, à au moins deux reprises, les musiciens semblent oublier de jouer en rythme sur les mesures les plus débridées, mais finalement tout se remet en ordre et les enceintes continuent de cracher leurs décibels. Sur un autre plan, je regrette la trop grande présence des passages bruitiques. Quand on part dans un trip cacophonique, il faut être sûr que le public suive, sinon il s'emmerdera ferme. La plupart du temps, l'invitation était tellement alléchante que le public les suivait les yeux fermés, mais à plusieurs reprises j'ai personnellement décroché : trop de longueurs, pas assez d'innovations dans le "bruitisme". Un petit bémol qui n'entamera en rien tout le bien que je pense du groupe, mais que je garderai néanmoins en mémoire. Après deux rappels, les lumières se rallument et il est temps de retourner à la réalité. Transposer un tel album sur scène n'est pas une chose évidente, et Ghinzu, pour l'occasion, aura été à la hauteur de mes espérances -- tant dans la prestation visuelle que musicale. Le public, conquis, le lui aura bien rendu. Bref, en un mot comme en mille : Belgium rocks ! Retrouvez quelques photos du concert sur le site officiel de Ghinzu.
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