Aaaaah le Parc des Princes ! Mon beau stade... Euh... hum hum, pardon ! Donc nous voilà au pied du stade parisien pour ce qui s'annonce être une grande soirée puisque ce soir, les
Pixies viendront s'allier au Red Hot Chili Peppers pour un concert de folie. J'arrive super en avance et déjà la queue fait plus de 100 mètres de long pour 20 mètres de large. Il faut dire qu'ils s'y prennent un peu comme des pieds à l'organisation, à croire que les CRS pendant les matchs de foot sont de meilleurs stratèges. Bref, au bout d'une bonne heure et demi d'attente en plein soleil, nous voilà enfin à l'ombre des tribunes sur ce qui est normalement la pelouse du PSG. La scène est tout simplement énorme, avec 4 écrans géants, et encore 4 autres cachés derrière des constellations sur toile, rien que ça.
La première partie de la première partie aurait du donner place au Roots. Mais les amateurs de Rap ne seront pas comblés puisque c'est un Nosfell qui pointe son nez vers les 19 heures. Seul avec sa guitare, avec un style libre assez particulier et une voix phénoménale qui monte très haut, il séduit la foule, surtout heureuse d'attendre les
Pixies en musique. Les percus sur les morceaux sont des enregistrements fait de sa bouche qui tourne en boucle. Bref il y a du talent mais le style est tellement particulier qu'on retiendra plus le jeu de scène de ce "cinglé" qui trouve qu'on est
"beaucoup" et qui ne cesse de grimacer et de danser en imitant une poule.
Pendant un très gros quart d'heure, les roadies font semblant de mettre en place un matériel qui l'était déjà et arrive enfin le premier événement, les Pixies. Le groupe fraîchement reformé de l'imposant Frank Black entame alors sous les acclamations un set parsemé de petits bijoux musicaux. On retrouve les plus gros succès du groupe comme "Caribou", "Bone Machine", "Hey", "Nimrod's Son" ou encore "Monkey gone to heaven", si bien que cela donne l'impression de réécouter le best-of. Les fans des
Pixies sont bien là et ça pogotte par petits groupes au beau milieu de la foule. Des fans qui ne semble pas gênés par le son très moyen, et des fans qui donnent du spectacle à cette musique. Parce que le gros son est là, très rock'n'roll voire punk à certains moments, mais le groupe lui, est statique au possible. Seule la vue de leur visage sur les écrans prouve qu'ils prennent du plaisir tant leur jeu de scène est inexistant. Ce qui est sûrement la cause du même phénomène sur la majorité du public, qui se réserve aussi peut-être pour les Red Hot. En tout cas musicalement, c'est énorme, et pour le final, les
Pixies nous réservent leur "Where is my mind" que des milliers de personnes reprennent en ch?ur (et en yaourt !) avant d'acclamer la sortie du groupe et de réaliser enfin qu'on vient de voir un monstre du rock'n'roll.
C'est chaud, au moins 120°C sur la pelouse, tous serrés au maximum, et le stade tout entier ne cesse de faire la Ola en attendant le groupe vedette, quand enfin les lumières s'éteignent. Flea, Chad et Frusciante arrive ensemble dans le brouhaha du public et se lancent dans une intro bien groovy. Quant les premières notes de "Can't stop" se font entendre, Anthony Kiedis déboule à son tour, les yeux complètement défoncés, mais particulièrement excité. C'est parti ! Et le stade tout entier s'en donne à c?ur joie ; ça saute dans tous les sens. Le répertoire des Red Hot Chili Peppers est une sorte de mine à tubes ("Around the World", "Scar Tissus", "Otherside", "By the Way","Universally speaking") et ce sont 50000 personnes qui chantent comme un seul homme derrière un Kiedis très en forme. Le son n'est encore pas génial, mais face à la perfection de leur musique, c'est un détail qui ne pèse pas bien lourd.
En plus d'être un régal musical, le concert est aussi un spectacle visuel grâce au jeu de scène des 4 compères et aux nombreux écrans sur lesquels sont diffusés des petits clips d'ambiance bien sympas.
Il y a un break quasiment entre chaque chanson durant lequel ils semblent se mettre au point et qui donne place à des petit solos de Flea (au talent démesuré), vite rejoint à chaque fois pas la guitare de Frusciante (non moins talentueux). Et en impro, ils assurent, si bien qu'au moment ou la maintenance se charge de la batterie de Chad, les deux s'éclatent dans leur trip, avant de créer un super effet en entamant "Californication" sous une ovation. A noter aussi la présence de titres bien plus vieux, que je ne nommerai pas (je laisse les fans qui savent tous le faire...).
Après un concert d'une durée plus que respectable, les 4 garçons quittent la scène pour le seul rappel de la soirée. Chad revient seul dans un premier temps et dévoile sous sa combinaison blanche un maillot de l'équipe de France floqué du n°10 et du nom de Zidane. En pleine Coupe d'Europe c'est un geste vachement sympa, qui en tout cas ravit les gens présents qui se mettent à scander des
"Zizou" sur le rythmes des cymbales dévouées à la cause. Après un solo du batteur, Flea regagne la scène à son tour pour un solo de trompette, rejoint ensuite par les sons distordus de la guitare de Frusciante. Au bout de ce trip c'est "Under the Bridge" qui s'annonce, et la foule en parfait accord avec Kiedis se donne des airs de supporter, en chantant parfaitement couplets et refrains. Un "Give it away" des plus pêchus et le chanteur nous donne un rapide au revoir et laisse ses camarades au jeu de toute une soirée: l'improvisation. Les autres finissent par quitter la scène, sous les applaudissements d'une foule aux anges. C'était énorme.