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Compte-rendu de concert

Scott H. Biram


Date : 04/06/2008
Salle : Le Cri De La Mouette (Toulouse)
Première partie : The Rodeo Darlings
Jerome, le 05/06/2008
( mots)

Ce soir, dans la cale du Cri De La Mouette, c'est l'éclectisme qui prédomine : vieux, jeunes, filles, garçons... Les baggy déchirés côtoient slims et costards alors que les crêtes se mélangent aux bananes. Car si le rock peut parfois être taxé de "sectaire", le blues a toujours eu ce petit quelque chose en plus permettant de le rendre universel. Ce petit plus qui fait que tout le monde trouve son compte, que ce soit au détour d'un slide ou d'une rythmique ternaire.

A peine arrivé sur les lieux que, oh surprise, ce ne sont autres que les deux frères Darling qui investissent la scène. Tels les cerises pré confites d'une soirée déjà riche en promesse. Prévu au tout dernier moment pour ouvrir la soirée, le garage blues des Rodeo Darlings s'avère rester encore ce qu'il se fait de plus légitime sur la place toulousaine pour assurer ce job. Attaquant leur prestation tous riffs dehors, le duo ne tardera d'ailleurs pas à rameuter les curieux de tous genres, visiblement intrigués par ces deux jeunes enchaînant les titres avec une nonchalance et une certaine décadence non feinte. Sur fond d'un rock vintage devant ressembler à ce qu'aurait donner les White Stripes s'ils avaient séjourné un peu trop longtemps au fin fond du sud aride et sec des Etats-Unis tout en alternant entre guitare électrique et électro-acoustique, nos deux bluesmen confirment tout le bien que l'on avait pu penser d'eux il n'y a pas si longtemps.

Le temps de traverser la salle une bière dans une main et un verre de whisky dans l'autre, de féliciter les Rodeo Darlings pour leur prestation et Scott H. Biram investit la scène après avoir mis en place tout son attirail. Casquette vissée sur le crâne et moustache dans la plus pure tradition texane, l'énergumène rameute tout son petit monde d'un bon coup de mégaphone avant d'attraper sa guitare à pleine main et de vider ses poches dans un coin histoire de retrouver un ou deux médiators qui traînaient au milieu d'une bonne poignée de pièces. Son truc à lui, c'est un son crade au possible. Tout doit saturer comme si on écoutait un vieux vinyle aux sillons élimés par le temps, de sa voix rauque à son tambourin "Fuck You!". Alternant classiques du genre ("See The Light") et compositions ("Whiskey", "Hit The Road"), passant de hurlements viscéraux à des chants tyroliens tout en se servant de son pied de micro comme bottleneck, The Dirty Old One Man Band entraîne toute la péniche le long des routes poussiéreuses de son Texas natal, sous le regard admiratif d'un Johan Darling n'hésitant pas à ravitailler l'artiste en manque de remontant. Ici le blues se distille à grands coups de santiags, se façonne aux vapeurs d'alcool pour s'affiner sur l'asphalte. Tout est brut, sans artifices. Chaque grattement de corde est une salve d'énergie zébrant l'espace et chaque coup de tambourin se répercute jusqu'au fond des tympans d'un auditoire admiratif. Et l'alchimie avec le public est totale. Les filles se trémoussent à ses pieds alors que Scott H. joue son rappel aux dés avant de saccager la scène et de repartir comme il est venu : casquette sur le crâne, une cannette dans une main et un verre dans l'autre. Ce n’est pas plus compliqué que ça. Et si le rock est bel et bien mort, pas de doute que le blues lui survivra sans problème.

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