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Benicàssim 2007


Moon, le 27/06/2007

Dimanche 22 juillet

The Hives


Faites le test. Prenez un amateur de rock, mais un amateur inculte (en ce sens qu'il ne connaît pas, ou peu, les Hives). Emmenez le à un concert des Suédois. Demandez lui à la fin de leur prestation ce qu'il en a pensé. Systématiquement, il vous répondra... rien, ou du moins pas grand chose, à part quelques borborygmes incompréhensibles, des "We are the Hives and you love us!" ou autre "Walk idiot walk!". Ça y est : vous venez de faire un autre fan des Hives. Résultat garanti.

D'aucun dira que les Hives en font trop, mais d'aucun à tort. Il faudrait être aveugle et sourd pour oser le leur reprocher. Howlin' Pelle Machin (Wikipedia me souffle "Almqvist") est un croisement très probant de Jagger pour la moue de salope et l'attitude putassière et d'Iggy Pop pour l'énergie et le spectacle. Chauffant le public à blanc avec des vannes visiblement hilarantes mais difficilement compréhensibles pour un spectateur hermétique à la langue de Cervantès, le phénomène ne rate pas une occasion de rappeler à quel point son groupe est le meilleur, le plus beau, le plus rock'n'roll du monde, voire de l'Univers. Mais comme il retourne le compliment au public, et comme, de toutes manières, c'est vrai, personne ne lui en tiendra rigueur. Au contraire, on pogotera d'autant plus sur les imparables "Two Timing Touch And Broken Bones", "Main Offender" et "A-K-A I-D-I-O-T".

On pourrait craindre des Hives qu'ils sonnent "toc" en live, voire qu'ils ne sonnent pas du tout, tellement leurs productions sur disques sont salement léchées. C'est tout le contraire : ils sont super bons, donnant une lecture certes différentes de leur répertoire, différentes mais ô combien réjouissantes. Et puis surtout, ils font le show. Le rock, c'est aussi une attitude, une pose parfois caricaturale, et les Hives l'ont compris. Pelle passe son temps à prendre des bains de foules, à s'élever à plusieurs mètres au dessus de la scène (en grimpant aux structures métalliques), tandis que les musiciens distribuent leur médiators/baguettes/serviettes comme autant de Saintes Reliques. Pelle est le Christ du rock, les Hives sont ses apôtres, le public ses fidèles, voire ses fanatiques. Et la bonne nouvelle, c'est qu'en bon Messie, le groupe suédois devrait ressusciter dès la fin de l'année pour un quatrième opus, et qu'à en juger par les nouvelles chansons joués sur scène, il devrait à nouveau réveiller la ferveur de ses adeptes.

Kings of Leon


Les Hives, autoproclamés "roi du rock de Benicàssim 2007", concédaient à la fin de leur show atomique que les groupes suivants auraient beaucoup de travail devant eux s'ils voulaient leur arriver à la cheville. Effectivement. Et Kings of Leon, tout aussi honnête que soit sa musique, paraît forcément plus fade.

Rien de grave néanmoins. Les KoL, malgré un son un peu brouillon et des balades guère enthousiasmantes, balancent aussi leur lot d'uppercuts rythmés et bien placés. Suffisamment en tout cas pour ne pas refroidir l'assistance, en attendant les gros rigolos de BRMC. Ils ont un truc, ces p'tits gars, mais quoi? En tout cas, certainement pas un trop plein de charisme, vu leur mutisme quasi-maladif.

Black Rebel Motorcycle Club


Autant les inoffensifs Kings of Leon ne semblent pas dedans, autant le BRMC offre un spectacle habité. Ambiance forcément sombre et cuir de rigueur distillent un petit quelque chose de mystérieux, voire d'oppressant, mais surtout de diablement rock'n'roll. Les mecs du BRMC sont de vrais artistes, et tiennent à le faire savoir, même si cela passe pas de longs instrus étouffants, avec grimaces et faces renfermées pour bien montrer qu'on est des écorchés.

Ironie mise à part, ils sont bons, très bons même. BRMC, c'est une journée d'orage sur le rock, avec, entre les nuages, quelques rais de lumière beaux à chialer. Des deux chanteurs, c'est Robert Levon Been qui retient le plus l'attention. Il traîne avec lui une gueule, une présence, une sorte de mal être à fleur de peau qui trouve à s'exprimer sans grande peine dans les compositions ambiguës du groupe, tellement sombres, mais inexplicablement entraînantes, comme on se laisserait entraîner sur la pente de la débauche et du vice. Même quand il se cache derrière une capuche après trois ou quatre chansons (il ne l'enlèvera plus), il vole la vedette au pourtant épatant Peter Hayes. Au répertoire des trois Anges Noirs de la Mort, comme aurait dit le vieux Lou : une bonne partie du dernier album, très peu de morceaux du plus folk "Howl", et pour finir une longue jam bruitiste (cette basse!) jouée depuis la fosse, comme un écho au tribal Wild Love des Doors sur lequel ils avaient fait leur entrée.

Cette soufflante prestation du BRMC aurait fait un parfait dernier concert de FIB 2007, en guise de baiser de la mort. Mais le spectacle n'est pas fini, puisqu'il reste...

Muse


On a un temps cru que tout le monde, ici, était venu voir Arctic Monkeys. Tout faux. Les T-shirts qui ont fleuri un peu partout depuis le matin l'annonçaient : ce soir, Muse se donne en concert, et visiblement, ça s'est su. Il faut dire que Muse est connu (même des nombreux vieux fans aigris pour qui "c'était mieux avant") pour être une terrible bête de scène.

Effectivement. En fait de scène, les Anglais ont trimballé la leur avec eux : gigantesques écrans sur lesquels défilent de véritables films en images de synthèses, murs de néons, piano transparent, piédestal pailleté, lâchés de ballons géants qui rebondissent dans la foule... A côté d'eux, Pink Floyd semble soudain atteint de graves troubles autistiques.

Au programme : du gros tube qui tâche, des envolées lyriques comme Freddie Mercury n'ose plus en faire depuis quinze ans, un public en transe, des riffs au millimètre... Alors, on dira ce qu'on voudra du chant énervant de Mathieu Bellamy, des guitares tellement grandiloquentes que ça en devient drôle, mais Muse, c'est du grand spectacle. Le genre de spectacle populaire qui se regarde un kebab à la main, comme le feu d'artifices du village... mais quoi de mieux qu'un feu d'artifices pour clore un festival?
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