Creedence Clearwater Revival
Il est enfin là ! Albumrock a travaillé dur pour vous proposer ce dossier sur l'un des groupes de Classic Rock les plus essentiels à avoir vu le jour. Une année de préparation et de rédaction a été nécessaire à l'aboutissement de ce long projet, maintes fois différé et retardé en raison des indisponibilités des uns et des autres, mais que pour rien au monde nous n'aurions voulu abandonner.
Il est un fait que pour beaucoup d'entre vous, ce groupe n'évoque rien. Creedence Clearwater Revival ? Qu'est-ce que c'est que ce nom à coucher dehors, évoquant vaguement l'époque des formations roots - folk aux patronymes improbables tels Fairport Convention, Jefferson Airplane ou Buffalo Springfield ? Et d'ailleurs, qu'est-ce qu'ils ont fait, CCR ? Quelles chansons ont-ils composé que vous auriez pu entendre ? De quels albums mythiques ont-ils accouché ? Qui ont-ils influencé ?
C'est de ce postulat que nous sommes partis, conscients de l'anonymité de ce groupe dont on a pourtant tous déjà vaguement entendu parler et dont on a en tout cas tous déjà entendu les hymnes... sans même savoir qu'ils étaient d'eux. "Proud Mary", "Bad Moon Rising", "Fortunate Son", autant de hits issus d'une époque révolue, fleurant bon l’Amérique d'antan, celle des sixties, du Vietnam. Des clichés se surexposent alors, le Mississippi avec ses bateaux à roue, les plantations de coton, les villages d'agriculteurs aux effluves de houblon, de tabac et de sueur, les ouvriers laborieux, les croyances religieuses plus ou moins mystiques. L'image d'une working class honnête, besogneuse, emplie de rêves et confrontée à ses propres désillusions, toute une vie imaginaire qui nous tend la main le temps d'un disque. On imagine déjà un groupe de La Nouvelle Orléans, pourquoi pas même une bande de noir américains abreuvés du blues de leurs ancêtres et souhaitant le restituer avec un supplément d'âme propre à leur époque. Sans savoir alors que l'on ne saurait être aussi loin du compte.
L'exploration de ce dossier vous permettra de découvrir - ou de redécouvrir - un quatuor californien ayant eu beaucoup de mal à se faire connaître en son temps et qui, ayant attiré les spotlights à lui, a œuvré d'arrache-pied pour livrer sept albums studio en quatre ans, essayant en cela d'honorer un contrat de distribution inique qui eut sa peau peu de temps après. Une carrière éclair illuminée de disques en grande partie majeurs, fruits du seul John Fogerty - ou presque - dont la mainmise sur CCR fut à la fois la planche de salut et le germe de la dissolution, tant il est vrai que le songwriter a illuminé de son génie les chansons sincères et habitées de son groupe comme il a sciemment bridé les allants de ses congénères, son frère guitariste Tom, le bassiste Stu Cook et le batteur Doug Clifford. Un groupe qui, bien que n'ayant généré aucun réel descendant mis à part Bruce Springsteen - on parle vaguement de CCR comme les précurseurs du swamp rock, sous-genre n'ayant quasiment laissé aucun témoignage -, illumine de son aura l'ensemble des États Unis au point que l'on ne saurait désormais plus envisager une musique populaire ricaine sans se référer à lui. C'est dire s'il est important.
Au programme de ce dossier, les liens ténus existant entre Creedence et le cinéma américain, la lecture commentée du livre consacrée au groupe par Steven Jezo Vannier - ancien membre de l'équipe d'Albumrock -, ainsi que l'analyse de leurs sept albums studio et de leurs deux live.
Laissez-vous entraîner dans le bayou, et profitez du voyage.
Dossier réalisé par Erwan, Etienne, Maxime et Nicolas.