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Festival de Dour 2008


Lee, le 11/08/2008

Vendredi 18 juillet 2008

Ultraphallus


Pour s'appeler Ultraphallus, il faut être belge me direz-vous ! Cela tombe bien car, au festival de Dour, pléthore d'artistes locaux sont invités à participer à cette grande réunion. Et Ultraphallus en fait partie. A 13h15, le groupe assénait déjà son metal aux quelques précoces spectateurs de la Petite Maison dans la Prairie. La musique des quatre belges s'enfermait rapidement dans des conventions si souvent utilisées ces dernières années que la sauce avait du mal à prendre. Malgré tout, la fin du concert nous offra un très long titre où un saxophoniste noisy s'employa a individualiser le groupe. Au final, Ultraphallus aura réaliser un set correct qui a de quoi envisager une suite...

Future of the Left


Déjà vu aux Eurockéennes, ce trio gallois passa également sa tournée estivale par la Plaine de la Machine à Feu. Le Club Circuit Marquee accueillit à bras ouverts Future of the Left qui déclencha vite le turbo par son noise rock plein de folie. Le son lorgnait parfois vers le post-punk lorsque Andrew Falkous (chanteur-guitariste) troquait sa gratte pour un synthé aux notes très kitchs. Les voix, souvent arrachées dans les entrailles de la gorge, ou parfois orientées sur un ton complètement décalé, ajoutèrent une réelle intensité au concert. Afin donc, de savoir si le futur se trouve bien à gauche, jettez un coup d'oeil aux brèves et furieuses chansons que dicte ce groupe. Vous-y trouverez peut-être la réponse !

Oxbow


A l'heure du goûter, le très bon groupe californien Oxbow ne s'est pas longtemps fait attendre. La Petite Maison dans la Prairie n'avait d'yeux que pour leur frontman-chanteur Eugène Robinson, sorte de prêtre noir américain, qui excelle dans l'art des performances scéniques. Il décrivait d'amples gestes de showman déluré et lâchait de longs cris perçant au travers de compositions qui évitaient toutes facilités d'enchaînement. En effet, les parties de guitare, basse et batterie entonèrent des chansons en perpétuelle évolution et créèrent une dynamique étrange et spontanée au concert. Exhibant peu à peu sa musculature, jusqu'à finir en caleçon moullant, Eugène Robinson a chargé les festivaliers d'une émotion à la transparence ironique. En résumé, Oxbow réalise un rock sauvage dont les influences avant-gardistes, jazz ou blues sont mises au profit de virtuoses compositions modernes qui transcendent les écoutilles. Tout simplement énorme !

The Notwist


En début de soirée, The Red Frequency Stage faisait une escale hypnotique en Allemagne, avec un groupe peu connu des grandes lignes The Notwist. Sans trop se mouiller, on pense de suite à Radiohead et leurs compositions électro indie rock qui fleurissaient l'époque de Kid A. Dans cette perspective, The Notwist pose ses gammes tranquillement, manie instruments et machines comme un jeu d'enfants et préfère imprimer une atmosphère mélancolique dans la composition. L'auditeur est à la mercie d'un monde claustrophobique verrouillé par une noirceur flippante où l'espoir semble inatteignable. Le concert, très démocratiquement programmé à la tombée de la nuit, rassembla donc un panel d'émotions qui envouta la Plaine de la Machine à Feu, sans pour autant nous faire réellement décoller. En plus, la suite nous imposait de garder un certain état d'esprit serein et concentré pour se pencher sur la suite des évènements.

Ice Cube


A la vue du nom d'Ice Cube, à l'affiche de cet anniversaire évènement, il y avait de quoi se poser des questions. Devenu une star du show bussiness américain, tel un PDG amassant quantité d'argent par des activités quelque peu insignifiantes (films Made in Hollywood, collaborations commerciales), n'oublions pas, qu'O'Shea Jackson (alias Ice Cube) réalisa, au début de sa carrière, un des manifestes du gangsta rap, en l'occurence Straight Outta Compton, avec N.W.A. (Niggaz With Attitude) qui comprénait également comme membre un certain Dr. Dre, autre pionnier du rap west coast. Alors, le public, sans se tromper, s'est entassé devant la Last Arena pour bouger au rythme du beat. Faisant rugir ses samples mythiques «piqués» aussi bien à Africa Bambaata qu'à Kraftwerk, Ice Cube a déposé son flow, aidé par d'autres MC's, pour offrir un encas très sucré et très musclé en attendant le Wu-Tang.

Battles


Plongée dans le ciel noir de Dour, la scène plein-air, The Red Frequency Stage, accueillait, ce vendredi, les quatre mathématiciens du sons de Battles. Pour ce live, il vallait mieux être bien placé, assez près des artistes en tout cas, afin de pouvoir apprécier, dans toute sa valeur, les amas successifs de ce groupe. Car dès que vous étiez à quelques encablures de la scène, la magie ne fonctionnait pas. Pire, les chansons de Battles ne décrivaient aucune consistance, pas même une pointe de folie dansante que l'on se délèchait pourtant, deux semaines auparavant, lors des vingt ans des Eurockéennes. On repart donc forcément déçu, malgré le talent indéniable qui se dégage chez ce groupe. Battles doit encore réviser ses matières pour que sa théorie puisse être applicable dans toutes les conditions.

Wu-Tang Clan


L'année dernière, la venue des shaolins du hip-hop east coast avait classé leur passage sur la Plaine de la Machine à Feu comme évènement historique. Seul bémol, Method Man n'était pas de la partie. Pour ce vingtième anniversaire du festival, le Wu-Tang Clan a signé son retour, qui plus est avec Method Man dans ses bagages. Autant le dire tout de suite, même s'il n'a pas surclassé le précédent concert, ce show en aura encore décoincé plus d'un. Avec vingt minutes de retard, les huit guerriers ont déboulé sur "Wu-Tang Clan Ain't Nuthin' Ta F' Wit" qui leva de multiples mains en forme de W. Comme à son habitude, le groupe enchaîna les deux ou trois premiers couplets de tous leurs succès musicaux, entre-coupés du fracassant sample qui déposa leur marque de fabrique depuis plus d'une quinzaine d'années. On frissonne donc lorsque le groupe lance le brûlot "Protect Ya Neck" enchaîné de l'énorme "Tearz", et son premier couplet magistralement rappé par RZA, pour suivre de plus belle avec "C.R.E.A.M." qui saisit la foule par son rythme moins rentre-dedans comme pour développer un flow plus chanté que phrasé. Et puis, il y a les nombreuses intéractions avec le public, notamment sur l'excellente "Reunited" et son "Is Wu motherfucker, Wu-Tang motherfucker" scandé par la foule à l'unisson des huit membres du clan de Staten Island. Le groupe rend également hommage à Ol'Dirty Bastard, décédé depuis bientôt quatre ans, et qui fût la neuvième branche du Wu-Tang, ainsi que l'une des plus influentes, en particulier sur le cultissime Enter the Wu-Tang (36 Chambers).
Enfin, la palme de la performance revient sans conteste à Method Man, surtout lorsqu'il débite «sa» chanson Method Man, ou qu'il s'en va marcher sur les festivaliers tel un shaolin en transe, serviette blanche serrée au poignet. Pour conclure, "Gravel Pit" parvient, encore une fois, à faire danser tous les spectateurs. Elle sera même prolongée par RZA et Method Man qui resteront seuls, tous les deux, face à la foule, pour un ultime "Say Peace" qui restera gravé dans la Plaine de la Machine à Feu.
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