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Interview : Twin Twin


Emilie, le 30/06/2011
La première rencontre avec Twin Twin se fait lors de mon interview avec Lisa Portelli. Les garçons survoltés à coté taquinent, crient, bougent, chantent, bref sont très actifs à côté de nous. Là je commence à me dire ''Oh. Ça va être cocasse cette affaire, comment je vais m'en sortir''. Alors non, je n'ai pas mis de calmants dans leurs bouteilles d'eau, je n'ai pas non plus sorti ma batte de baseball en mousse pour les menacer. J'ai juste pas pu m'empêcher de me prendre au jeu, rire à leurs vannes, et me laisser prendre dans leur tourbillon d'énergie communicative. Et finalement, happy end, tout s'est très bien passé, avec un trio presque discipliné -même Lisa Portelli en sera étonnée. Ceci dit, si j'avais eu devant moi un groupe de pantouflards sirotant des thés au miel, je me serais demandé si j'avais bien les Twin Twin en face. Car sur scène (et donc comme hors scène également), François Djemel, Patrick et Lorent sont de vraies boules d'énergie, la batterie de nous, piles rechargeables. Bref on ne peut pas s'ennuyer quand les Twin Twin sont les parages.


Comment Twin Twin est devenu Twin Twin ? Vous avez commencé que tout les trois, il y en a un qui a commencé avant l'autre … ?

François Djemel :Pas du tout ! Il y avait un mec qui vivant à Villeparisis, qui faisait du beat box dans sa cave : Patrick Biyik. A quelques kilomètres de là, il y avait deux frères jumeaux qui étaient en train de faire de la basse, et du slam, mélangés à des petits sons un peu de boites à rythmes, un peu timidement, bricolant des boites à rythmes. Et un jour, on s'est tous rencontrés par hasard dans un rayon de supermarché, pour acheter du riz, parce qu'on kiffe le riz tomate-oignons. C'est comme ça qu'on a décidé d'habiter ensemble dans une maison à Montreuil, et voilà comment ça a commencé, et comment on a monté Twin Twin. Et quand on dit Twin Twin .. ''Oh yeah'' !

Puisque ça vient de finir je vais en parler : l'an dernier vous avez vous aussi fait le Ricard Live. C'était pas vos premiers concerts ?

Lorent : Oui ! Non c'était pas nos premiers concerts, mais c'est la première grosse tournée qu'on a fait ensemble. Déjà on voudrait faire un gros big up à tous les gens de la tournée Ricard Live, c'était une tournée hyper agréable et hyper bien organisée, c'est une vraie équipe, ça fait vingt ans qu'ils travaillent ensemble et c'est vraiment incroyable. Ils nous on vachement aidé pour tout ce qui s'est passé par la suite, ils ont été là quelque part quand on signé pour nos albums chez Warner, quand on part en tournée ils nous prêtent des camions parfois. On va faire une grosse fête pour annoncer la signature, ça va se passer dans leurs espaces. Ce sont des gens, quand ils prennent de jeunes groupes, ils les suivent pour de vrai. Bref on ferme la parenthèse. La tournée avec eux s'est très bien passée, c'est très bien passé avec le public, et on a gardé par exemple de très bons contacts avec VV Brown, et quand elle est venue jouer au Bataclan, elle nous a tout de suite appelé pour faire sa première partie. Enfin c'était vraiment super humain. Même avec les BB Brunes on s'est super bien entendus, faut dire qu'au départ c'était pas notre genre parce qu'on connaissait pas, eh bien on les a rencontré et on les respecte vraiment parce qu'ils bossent, et ce sont vraiment des mecs supers.

D'accord, et depuis où en êtes vous ?

L : On a fait beaucoup beaucoup de concerts, et la plus grosse actualité est qu'on a signé chez Warner quand même. Après le Ricard Live on a gagné le prix SFR Jeunes Talent, le prix Rock FAIR, qui est une subvention, ils ont eu par exemple suprême NTM, Lily Wood and the Prick, les Rita Mitsouko, Skip the Use, enfin c'est décerné à plein de groupes, quand ils pensent qu'ils vont faire quelque chose, et pour nous c'était super important d'avoir ce prix là. Et on l'a eu après la tournée Ricard Live. Donc on a enchainé comme ça plein d'actus qui étaient super bien pour nous, tout en continuant à faire nos concerts un peu partout, on est parti en Colombie, on va partir sur l'Ile de la Réunion à la rentrée, et en parallèle on prépare notre spectacle qu'on va présenter aux Francofolies, le 12 juillet au theatre Verdière. On met de la video dedans, on met nos danseuses, plein de graphismes qui seront liés à notre musique, donc à des moments tu auras les danseuses qui feront des chorégraphies en même temps que la musique, on dansera avec elles … On est en train de préparer tout un live qui sera à notre image quoi.

Mais de toute façon on sent bien qu'il y a un vrai travaille pour la scène

L : Oui voilà il manque cette couche qu'on est en train de créer ! Le live c'est la base.

Ouais ? Donc quand vous écrivez et composez, c'est vraiment pour tout faire exploser sur scène

L : C'est pour le live ! Faut qu'on pense à ce que ça va faire sur scène.


Mais donc où allez vous chercher cette énergie ?!

F-D : Bah on t'a dit, la réponse c'est le riz tomate-oignon ! Donc on a un auto-cuiseur là, tu mets le riz …
L : Faut pas tout dire !! Faut pas trop raconter quand même
P : Non la vraie réponse est que, si on a des énergies très volubiles et disparates, c'est parce qu'on met toutes ces énergie en une entité qui s'appelle 'Le Loup', c'est notre chat. Pendant un an quand on était sur les routes, avant chaque concert on se réunissait et on faisait une dédicace au Loup tu vois. Et notre chat qu'on appelle le Loup, parce qu'il ressemble à un Loup, il est trop beau il est trop fort, eh bien quand on était sur le point de monter sur scène, on se disait 'il est peut être sur le toit en train de dormir', soit en train de marcher tranquille dans une cour, on se dit que c'est lui qui a notre force en lui, il va nous la donner donc on allait la chercher en lui. Voilà.

D'accord, donc vous vivez perché comme ça tout le temps ? (rires)

L : Mais non mais c'est comme notre grigri ! On trouve que dans un monde où une centrale nucléaire peut exploser, ou que des enfants vont à l'école au Japon et ingurgitent des déchets radioactifs, on pense que mettre notre énergie dans un chat .. c'est pas si grave. Finalement la chat c'est très petit face à ce qui se passe et ce qu'on voit à la télé ! (rires)

Bon on ne peut pas passer à coté de votre look particulier quand même, est-ce que c'est 'pour' Twin Twin, ou est-ce que vous êtes tout le temps comme ça ?

L : En fait tu nous vois là comme ça aujourd'hui, et tu vas nous voir sur scène différemment habillés parce qu'on est tout le temps looké, on aime bien. Par exemple on a fait la première partie de Katerine Ringer, elle nous voit dans les couloirs et fait ''ah génial !!'', à François Djemel elle lui dit ''wah t'es super beau !'', elle voit Patrick ''waah t'es trop classe'', et moi elle me voit en dernier et dit ''wah mais t'es trop beau'' et tout, parce qu'on était sapé. Et après elle nous voit tous, et nous pose la même question que tu viens de nous poser, donc ''vous êtes comme ça tout le temps ou que sur scène'', donc on lui répond que non on est comme ça tout le temps. Alors elle fait 'aaah ça fait plaisir de voir des gens qui font des efforts pour s'habiller !''. Ça lui a peut-être rappelé son mari Fred, qui faisait des efforts pour s'habiller avec de belles vestes etc, peut-être hein. Et pour nous c'est important d'être bien habillé, parce que c'est une proposition face au monde et aux gens. On donne à voir aussi et on propose quelque chose d'autre.
P : Je te jure qu'avec ce leggings je vois mieux comment les gens sont au fond, au niveau des réactions. Tu vois le regard des gens, et des fois c'est étrange. Ils te regardent, après ils regardent ton leggings, et après ils rigolent, ou ils disent 'ah c'est génial !', ça crée quelque chose en fait.

De toute façon dès qu'il y a du changement il y a une réaction

L : Voilà c'est ça, ça crée des réactions et ça nous plait aussi.

Moi je sais que quand je vous ai vu dans les backstage du Ricard Live, je me suis dit ''wouh !!'' Même si perso, j'adore, ça fait tilt obligatoirement

(rires) Non mais c'est vrai qu'après c'est sûr il faut qu'on communique dessus. C'est bien d'en parler aussi, parce que pour nous c'est pas commun et ça a un sens. C'est un ensemble de choses.


Ça tient la route quoi !

L : Ouais, c'est le carnaval, on en parle souvent. On aime l'idée du carnaval parce que, déjà c'est un changement, le passage de l'hiver au printemps, c'est la symbolisation du renouveau, et c'est tout ce qui est l'espoir. A l'époque antique, le carnaval c'était un changement de rôles, les maitres devenaient les esclaves le temps d'une journée. Bon ils le faisaient pas vraiment, mais en tout cas ils jouaient avec ça. Et pour nous cette image-là est importante, on aime bien s'en servir. C'est pour ça qu'on s'habille comme ça, que Patrick a des peintures sur lui, c'est pour s'inscrire dans cette histoire-là qu'est le carnaval … Plein de choses (rires)

Vous avez des titres qui sont très hip-hop électro comme ''ZXR'', d'autres beaucoup plus rock genre ''By my Side'', et d'autres qui mixent les deux comme ''Generation Go Fast''. Du coup, et ça rentre bien dans ce que tu me dis, vous n'avez pas vraiment d'idées précises en écrivant, vous changez vachement …

L : Oui, en fait on n'a pas d'idées précises dans le sens du style, mais on a des idées précises dans le sens de la compo et la manière de travailler. On part d'une basse, donc François Djemel, ensuite moi je fais un textes et on rajoute le rythme.
F-D : Généralement une chanson doit tenir comme ça, on se dit pas 'quel style musical ça doit être'. On se pose pas cette question, on met des choses qu'on aime bien. Si Patrick veut faire un tambour, avec un rythme un petit peu rock avec des boites à rythmes, et que Lorent veut mettre une guitare électrique, on va pas de dire 'ah ouais mais le tambour ça fait pas assez rock', enfin tu vois …
L : Par contre là comme on est dans la phase de l'album, on travaille vraiment l'identité de l'album. On va s'orienter, on pense, vers de l'electro, electro rock, mais là on prendra plus une direction. Avant on était vraiment en phase d'élargissement, de création, là on est sur l'album donc on va plus aller sur une réalisation electro et rock.

Oui parce que c'est vrai que moi j'ai écouté trois vidéos, et je me suis dit 'houla c'est vraiment différent'. Mais j'ai quand même gardé un point de jonction, à savoir le coté rétro, années 80

L : Oui oui oui, ça vient aussi des machines qu'on utilise en fait, ça donne un son super basique, assez minimal et c'est la manière dont on travaille.
F-D et on a un look avec les pump etc. Mais aussi c'est peut-être quelque chose qui ressort un peu inconsciemment, parce que c'est notre génération, que ce soit dans le look ou dans le son. Il y a peut-être des dessins animés qui nous ont influencés par exemple, et ça ressort.

Au final vous, vous êtes plus electro, rock, hip hop .. ?

L : On écoute de tout. Du rap, du rock, du punk, et finalement peu d'electro. On écoutait les compils futur funk, donc house et proche de l'electro, mais sinon on a jamais vraiment écouté les gros DJ.
F-D : On aime bien les groupes qui mélangent de tout, genre les Rita Mitsouko, Deftones, Georges Clinton, Jimmy Hendrix, des gens qui partaient pas du principe qu'il fallait mélanger, mais qui étaient eux-même leur musique. Je sais pas comment dire ça en fait.
P : Ils étaient dans leur délire et les gens adoraient. On se pose pas la question si mélanger hip hop et electro c'est bien, on le fait naturellement. Ça part d'une basse, d'une voix, moi je rajoute le rythme, on a appris à se servir de plus d'instruments. Moi je fais davantage de guitares maintenant, au début du groupe ils m'ont mis un tambour dans les mains donc j'ai dû apprendre à m'en servir tu vois. Mais ça roule. Et on essaie d'ajouter des éléments un peu carnavalesques, genre quand on est parti en Colombie, la rythmique là-bas c'est un truc de fou, c'est choquant, on adore et on aimerait bien rajouter des trucs comme ça.



Et Merci à Lorent, François-Djemel et Patrick pour cette interview, même si vous m'avez bien fait peur ! Merci également à Loraine et Maud des Solidays

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