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Mission Metallica


Maxime, le 29/09/2008

Crise(s) et renaissance(s) (1998-2008)


Même si ses deux derniers albums n’ont pas manqués de diviser son public, Metallica affiche complet partout où il se produit, et les Poor Touring Me puis Re-Poor Touring Me Tours sont de véritables succès. Le groupe marque une pause le 13 septembre 1998 après un concert à San Diego. Quasiment au lendemain de cette date, le groupe retrouve le chemin des studios pour y enregistrer des reprises inédites qui donneront naissance à Garage, Inc, une double compilation sur laquelle on retrouve des hommages aux piliers de la New Wave Of British Heavy Metal mais également des covers plus étonnantes de Nick Cave ou de Bob Seger. Le second disque regroupe quant à lui des reprises parues sur diverses faces B ainsi que le mythique EP Garage Days Re-Revisited, épuisé de longue date et remasterisé pour l’occasion. Dans la foulée, Metallica publie Cunning Stunts en VHS et DVD, un concert capté durant leur dernière tournée qui démontre qu’il n’a rien perdu de sa popularité malgré son virage stylistique.

En 1999, alors que le Re-Poor Touring Me a repris sa course, le quatuor s’offre un nouveau défi en enregistrant en avril deux concerts avec l’orchestre symphonique de San Francisco avec l’aide de Michael Kamen, qui avait déjà collaboré avec la bande sur les arrangements de "Nothing Else Matters". En attendant la publication de cette future réalisation, le groupe entreprend une tournée estivale, avec notamment une apparition au festival de Woodstock, cinq ans après sa dernière participation. Mais ce concert est entaché par une flambée de violence sans précédent : pillages, émeutes, incendies de camions, viols de spectatrices… Le 23 novembre sort simultanément en CD et en DVD le double album S&M que Metallica promeut en se faisant accompagner au Velodrom de Berlin par l’orchestre de Babelsberg et au Madison Square Garden par l’orchestre symphonique de New-York. Les Four Horsemen finissent l’année avec une petite tournée intitulée MK2 afin de célébrer l’arrivée dans le nouveau millénaire puis annonce qu’il prendra un peu de repos à partir de janvier 2000.


Malgré ce break, Metallica ne peut s’empêcher de faire rugir ses instruments en réalisant le titre inédit "I Disappear" pour la bande originale du film Mission Impossible 2. Cet évènement apparemment anodin va pourtant précipiter le combo dans l’une des années les plus noires de son existence. En effet, en mars, le groupe s’aperçoit que le titre est apparu sur Internet alors qu’il ne devait sortir dans le commerce qu’en avril. En pistant la source de la fuite, il remonte jusqu’aux universités de Colombie du Sud, de Yale et d’Indiana, et constate que les fichiers ont transité par l’intermédiaire d’un site d’échange de fichiers nommé Napster. Le 13 avril, le quatuor intente un procès à Napster, bientôt rejoint par d’autres artistes tels que Dr. Dre. James Hetfield étant davantage préoccupé par la naissance de son second fils, Castor, Lars Ulrich monte personnellement au créneau en apportant au siège de Napster une liste de 300 000 personnes censées avoir téléchargé des titres de Metallica en demandant à la société d’interdire l’accès au site aux contrevenants. Ce procès très médiatisé qui se tiendra pendant de longs mois expose pour la première fois de manière planétaire les possibilités et les problèmes que peuvent soulever l’apparition d’un média tel qu’Internet dans le monde de l’industrie musicale. Même si le groupe a finalement obtenu gain de cause par le démantèlement de Napster, il s’est néanmoins mis à dos une frange non négligeable de son public, qui a pris sa virulente bataille comme une attaque directement dirigée contre lui. Un peu partout des groupes de fans se mettent à casser ou brûler des disques de Metallica en place publique. Le quatuor passe pour une bande de milliardaires égocentriques et arrogants et se sort de cet épisode avec une image passablement écornée auprès de nombreux fans.


Après l’orage Napster, les choses ne vont pas s’améliorer pour le gang californien puisque le 17 janvier 2001, Jason Newsted annonce qu’il quitte définitivement le groupe. Dans son communiqué officiel, le bassiste invoque des raisons de santé, de longues années de concert ayant endommagé les muscles de son cou et sa colonne vertébrale, mais dans les interviews qu’il accorde ensuite, on comprend que le refus de James Hetfield de le laisser se consacrer à des projets extérieurs à Metallica a également beaucoup pesé dans sa décision. Newsted va ensuite former le trio power-pop Echobrain et participer à de nombreux projets, tels que la reformation du mythique groupe canadien Voivoid. Le torchon ne va pas cesser de brûler entre les anciens partenaires de jeu, Jason Newsted commentant avec virulence les choix artistiques que prendra par la suite son ancienne formation.

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Nullement ébranlé par ce départ brutal, en apparence en tout cas, Metallica s’attelle à la réalisation de son huitième opus à partir du 23 avril. Préférant remettre à plus tard la recherche d’un nouveau bassiste, le groupe propose à son producteur Bob Rock d’occuper provisoirement le poste de Newsted pour ce nouvel enregistrement. Désirant prendre un nouvel élan créatif, le combo prend ses quartiers dans la base militaire de Presidio où il se fabrique un studio de fortune. Entrés dans les lieux sans la moindre ébauche de chanson, les musiciens se consacrent à de longues heures de jam. En parallèle, ils autorisent une équipe de documentaristes à venir filmer les moindres étapes de la naissance de ce nouvel effort. Le résultat, sorti deux ans plus tard sous le titre Some Kind Of Monster, montre un groupe complètement fragilisé, tiraillé par de lourdes dissensions internes. Le départ de Newsted refait ressurgir le spectre de Cliff Burton, dont le deuil n’a jamais été complètement entamé. Les séances de répétitions sont longues, douloureuses, et souvent improductives. La tension n’en finit pas de monter entre Hetfield et Ulrich. Constamment mis de côté, le très zen Kirk Hammet peine à raisonner ses partenaires, alors que Bob Rock, au demeurant très sympathique et volontaire, n’arrive pas à discipliner ses troupes pour les mettre durablement au travail. Le groupe recrute alors Phil Towle, psychothérapeute habitué à coacher des équipes sportives aux egos surdimensionnés. Mais il ne parvient pas à résoudre la crise, et bientôt James Hetfield, une nouvelle fois victime de son penchant pour l’alcool, entre en cure de désintoxication le 19 juillet, laissant ses camarades de jeu sans nouvelles pendant de longs mois. Une fois encore, Metallica frôle dangereusement la séparation.


Pourtant, c’est un James Hetfield apaisé et délivré de ses addictions qui retrouve Metallica à l’été 2002. Après cette longue pause forcée, l’enregistrement reprend. Mais l’ambiance se dégrade rapidement, le chanteur imposant les horaires stricts de son programme curatif au reste de l’équipe, peu compatibles avec un travail de studio soutenu, ce qui ne manque pas d’agacer Ulrich qui l’accuse de prendre le contrôle du groupe. Malgré ces heurs, grâce à la psychothérapie collective, le combo parvient à mettre à profit les séances de répétition entamées au Presidio et l’album commence à prendre tournure. Il est désormais temps de partir à la recherche d’un nouveau bassiste. Metallica auditionne alors plusieurs musiciens expérimentés, notamment Scott Reeder (Kyuss, Unida), Eric Avery (Jane’s Addiction), Twiggy Ramirez (Marilyn Manson, Nine Inch Nails) ou encore Pepper Keenan (Corrosion Of Conformity). Finalement, c’est Robert Trujilo (ex Suicidal Tendencies et Ozzy Osbourne) qui s’impose rapidement et remporte le poste tant convoité.

Après plus de deux ans d’une gestation difficile, St Anger atterrit finalement dans les bacs le 11 juin 2003. Le disque retrouve l’agressivité des débuts, mais avec un son rêche, très brut, limite garage, où les solos de Kirk Hammet brillent par leur absence. Il trouve ainsi une place tout à fait à part dans la discographie des Four Horsemen. Moins contesté que le diptyque Load/Reload, St Anger reçoit cependant un accueil très mitigé de la part des critiques comme des fans, dont certains lui reprochent son manque de substance et de virtuosité technique. Cela ne leur empêchera pas de réserver un triomphe à l’énorme tournée qui s’ensuit, le Madly In Anger With The World Tour, qui se poursuivra jusqu’à fin 2004.


2005 est l’occasion pour les musiciens de marquer une nouvelle pause pour recharger leurs batteries et profiter de leurs familles. Ils ne sortiront de leur retraire que pour assurer la première partie des Rolling Stones en Novembre à San Fancisco. En 2006, alors que le groupe publie l’intégralité de ses clips sur DVD, Metallica annonce qu’il cesse sa collaboration avec Bob Rock après plus de 15 ans de bons et loyaux services, pour s’adjoindre les talents de Rick Rubin, le célèbre producteur ayant collaboré avec des artistes aussi divers que les Beastie Boys, Slayer, Red Hot Chili Peppers, Weezer ou encore Johnny Cash, pour s’atteler à la réalisation de leur nouvel album. Il faudra encore deux longues années pour que le quatuor accouche de son dernier bébé. Au printemps 2008, le groupe fixe la sortie de Death Magnetic pour le 12 septembre et se lance, comme à son habitude, dans une tournée estivale pour le promouvoir. Sont alors dévoilés au public deux nouveaux titres : "The Day That Never Comes" et "Cyanide", tandis que le morceau "My Apocalypse" est présenté sur leur site Internet. Vendu par erreur dix jours avant sa sortie officielle par un disquaire parisien, Death Magnetic apparaît sur les réseaux peer-to-peer début septembre. Etonnement, cela est loin d’exaspérer Lars Ulrich, qui se montre presque soulagé que l’album ne soit piraté que quinze jours avant sa sortie. Le Death Magnetic Tour débutera le 21 octobre aux Etats-Unis, suivi par une tournée européenne à partir de février 2009. La ferveur entourant la publication de ce dixième album studio montre que l’impact du mythique combo de San Francisco est loin d’avoir perdu de sa force sur le public du nouveau millénaire. Avec une carrière riche de plus d’un quart de siècle où se mêlent triomphes et tragédies, crises et résurrections, gloire et désillusions, Metallica n’a pas fini de marquer de son empreinte le rock passé du côté metal de la force.

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par Maxime
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Commentaires
Nicolas, le 22/12/2015 à 09:17
Ah ah ah ! Énorme, la coquille était complètement passée à l'as. C'est corrigé, en tout cas.
GreenDayFanBoy, le 22/12/2015 à 01:46
Ah, je ne savais pas que Cliff Burton était mort en 2006...