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Rock en Seine 2010


Maxime, le 07/09/2010

Samedi 28 août


Programme alléchant ce samedi à Rock en Seine avec Jonsi, Qotsa, Naive New Beaters, LCD Soundsystem, Massive Atttack ou 2 many DJ’s. Et comme toujours, il faudra faire des choix.
L’après-midi se fait clémente sur le site, le soleil vient même réchauffer les nombreux visiteurs. A peine arrivé, première surprise : Martina Topley-Bird, chanteuse de Massive Attack, se produit en solo sur le scène de l’industrie. Elle remplace au pied levé le groupe Où Est Le Swimming Pool, dont le chanteur vient de mettre fin à ses jours. Comme au Zénith en novembre, Martina et son ninja poly-instrumentiste proposent un trip-hop épuré pour un show intimiste. Trop soporifique pour un samedi ensoleillé. Ni une ni deux, direction la grande scène où Paolo Nutini se produit. Deuxième surprise : l’écossais vient de quitter la scène. Le bougre a joué à peine 30 minutes. Les crasses continues sur la scène de l’industire: Jonsi n’a pas eu son matériel à temps et jouera donc un set acoustique, loin des épopées de son groupe Sigur Ros.


Peu importe, les Queens Of The Stone Age (photo) arrivent sur la grande scène. La luminosité commence à peine à décliner et les badauds se massent devant la grande scène. Fidèles à leur réputation de phénomènes live, ils entonnent "Feel Good Hit Of The Summer", célèbre ode aux substances illicites. Il n’en fallait pas plus pour que la fosse se déchaîne. Bière à la main Josh Homme mène rondement sa barque, accompagné des habitués Troy van Leuwen et Joey Castillo. Sans artifice, la bande livre un concert puissant en forme de best-of bien senti. Au grand bonheur des nombreux fans –on a pu apercevoir leur tee-shirts à l’effigie des Qotsa un peu partout dans le festival-, la part belle est accordée à Rated R, sans doute en vue de la ressortie de l’album. Dans le désordre, le spectateur a droit à "Lost Art Of Keeping A Secret", "Monster In The Parasol", "I Think I Lost My Headhache", "Little Sister", "Burn The Witch", "Sick Sick Sick" ou "No One Knows". Particulièrement furieux, le final sur "Song For The Dead" fait entrer la fosse dans une transe collective, pour un grand moment de rock’n’roll.


Deux possibilités s’offrent désormais au festivalier : se placer en attendant Massive Attack ou courir se déhancher sur LCD Soundsystem. Choisissons pour l’heure la seconde option. James Murphy nous avait prévenus dès la parution de son troisième opus : il s’apprête à raccrocher les gants et saborder son groupe. Le bonhomme semble être revenu sur sa décision depuis, et il faut absolument que la pression populaire le fasse abonder dans ce sens. LCD Soundsystem a toujours été aussi excellent sur disque que sur scène, ce qui se vérifie à nouveau ici. "Drunk Girls", "Movement", "Tribulations", "Daft Punk Is Playing At My House", "North American Scum", dopés par un batteur autiste et métronomique et un chanteur en état de grâce et visiblement ravi d’être là, babillant au micro et martelant fût et cloche à l’occasion, ravissent de plus belle. Les tempos disco-punk-funk s’allongent comme un chewing-gum sous une semelle de Converse, les synthés bourdonnent, les basses claquent, c’est un véritable régal, aussi dansant qu’émouvant, à l’image de ce "New York I Love You But You’re Bringing Me Down" poignant dans lequel se loge une mini reprise du "Empire State Of Mind" de Jay-Z. Que James Murphy fasse dans quelques mois un come-back aussi lumineux que celui de Zidane en 2006 ne nous étonnerait pas.


Changement d’ambiance sur la scène de l’industrie avec l’arrivée de Jello Biafra sous les yeux des QOTSA postés sur le côté, complices et amusés. Toujours aussi vert malgré la cinquantaine sonnée, l’ancien frontman des Dead Kennedys rivalise de grimaces et de gesticulations simiesques pour imposer sa vision de la société. Le gaillard s'est pour l'occasion fait la tronche de Keith Flint dans le clip de "Firestarter", bedaine moulée dans un american flag et mine de freak halluciné. Impossible de ne pas aborder la chose sans second degré, tant le décalage entre le chanteur en roue libre et ses musiciens sabrant leur punk hardcore sans broncher est marrant à constater. Notre bon président est bien entendu brocardé comme il se doit, l’expulsion des roms étant mise en parallèle avec le sort des Mexicains en Arizona. Quelque soit la profession, la hiérarchie sociale, le parti politique ou l’administration visée, Jello a une chanson dans sa besace. Les traders comme les métiers de l’informatique auront droit à leur quart d’heure, le propos se résumant systématiquement à : a/ le culte de l’argent gouverne tout sur la planète, b/ les riches sont méchants et égoïstes, c/ les politiques sont tous des pourris, d/ les pauvres sont trop pauvres. Ça tourne en rond, ça flirte souvent avec la démago, mais on assiste à tout cela avec bienveillance, le set étant constamment relancé par de bonnes vieilles scies de l’ère Kennedys.


L’heure arrive bientôt de suivre le troupeau qui se masse au pied de la grande scène pour assister au passage de Massive Attack.
En novembre, au Zénith, les Bristoliens ont déjà prouvé leur vigueur. Ce retour à Paris est l’occasion de voir si les nouveaux titres, une fois assimilés par les fans, tiennent la route. La mise en scène est identique, avec de grands panneaux lumineux à l’arrière du groupe diffusant des citations, des images pour une démarche militante. L’équipe est au complet, le concert presque aussi épique. 3D entre en scène sur un titre inédit, pas des plus magiques, puis déroule les compositions efficaces : "Babel", "Risingson", "Girl I love You". Daddy G et sa nonchalance sont toujours aussi précieux, Horace Andy est en forme, tout va pour le mieux. Pas de grandes surprises dans la setlist, hormis un autre nouveau titre, le groupe exécute un "Angel" de bonne facture, puis "Teardrop", "Safe From Harm" et un "Inertia Creep" somptueux. Le climat apocalyptique d’"Atlas Air" clôture le tout d’une bien belle manière, même si chacun en aurait bien repris un peu. Des concerts comme ceux-là font chaud au cœur. Heureux, mais épuisés par des heures de piétinement, il s’agit, avant de trouver le repos de l'âme, de se dégourdir les jambes. Les 2 Many Dj’s feront parfaitement l’affaire.


Déjà présent en France pour le Soulwaxmas en décembre 2009, les deux belges appliquent une recette éprouvée : remixer des standards rock/pop avec des grosses basses qui tâchent. Cela fonctionne particulièrement bien avec MGMT, Jacques Dutronc ou Joy Division. L’ambiance est euphorique, les derniers survivant sautent à tout va sans demander leur reste lorsque les deux DJ laissent échapper une nuée de confettis. La fête est finie.
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