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Rock en Seine 2011


Emilie, le 26/09/2011

Samedi 27 août vu par Emilie


Dans l'édito du programme de Rock en Seine, on lit en première phrase ''malgré un planning millimétré prévu à l'avance, il n'est pas rare que l'on soit arrêté par un riff de guitare magnétique, ou détour d'un chemin'' … ou d'une giboulée schizophrénique de pluie. C'est en effet sous un temps de .. pluie, que nous allons passer ce samedi rockeur.


En cet après-midi pas du tout estival, je m'effraie avec une descente très très risquée à la ''Extrême limite'' de la butte me permettant de rejoindre le devant de la Grande Scène (pluies généreuses, terre, pente et chaussures dépourvues de crampons, ne font pas bon ménage). Après avoir impressionné les vigils, je déboule vivante et debout et mouillée, devant la Grande Scène, où une petite horde d'ados attendent les Hushpuppies.
Le concert commence, et au bout de deux titres je me dis que, oh mon dieu, j'ai failli mourir sur une pente pleine de gadoue pour ça, et que, OH MON DIEU, je vais louper Interpol pour aller les interviewer. Je relativise, pleure un peu dans ma tête, et essaie de retrouver ce que j'avais à peu près apprécié sur le dernier album, c'est à dire cette pop teintée de rock, pas désagréable. Mais je capitule, agacée par le guitariste de droite, et exaspérée par le look mi Paul McCartney mi rien de celui de gauche, et prends la tangente, direction mon futur coup de cœur scénique, à quelques pas de là.



Petit détour par les buvettes, parce que quand même toute cette chaleur ça donne soif (…), avant de trouver une place parfaite à quelques barres de fer près, au pied d'un ... truc, en plein centre donnant libre vue sur la scène de la Cascade, où Cage the Elephant de devraient pas tarder.
Matt Shultz débarque alors avec son T shirt trop grand et son look ado grunge. Comme ça, il me fait penser à un des frères Hanson, mais dès qu'il ouvre la bouche, ou tout du moins dès qu'il commence à s'articuler, c'est l'image de Kurt Cobain qui me saute aux yeux, la chevelure blonde aidant certainement. Ce qu'on peut dire, c'est que les vigils auront rarement été autant sur le qui-vive que pour lui, mais également que j'aurais rarement été aussi surprise par un groupe 'émergeant'. Le chanteur est d'une vivacité incroyable, il saute, se roule par terre, gesticule comme un dingue, se jette dans la foule, et j'en passe, et sans sombrer dans une folie physique pathétique. Il n'attend pas deux chansons pour se mettre en route, et se jeter sur son public. Public qui répond aussi rapidement à cette frénésie, car on voit passer je ne sais combien de corps en slam, dont certains qui m'auront bien fait rire, et d'autres qui se seront bien vautrés. Bien que cette foule soit distrayante, on peine à se détacher du blondinet hyperactif, je me vois même sourire bêtement face à cette énergie surprenante et juvénile. Et en plus de ce spectacle visuel, les musiciens assurent les morceaux avec perfection, concentrés plus que jamais derrière un chanteur même pas essoufflé. Renversant.




Petit tour vers les Birdy Hunt, le temps de quelques titres. Concert plutôt plaisant, musicalement comme scéniquement, le groupe n'a pas le melon qui explose et ça fait du bien, en plus ils tiennent leur style et leur set avec aplomb. Je profite de ce concert bien teinté rock sous le soleil (pour de vrai !), avant de m'affaler sur le sol pour reprendre de la force dans les genoux.

Quelques minutes plus tard, entre des BB Brunes sous la flotte entourée de midinettes, et des chichis-tout-chauds sous un auvent, le choix est vite fait. Mais on entend encore pas mal les vantardises de Gallo, et mes chaussures trouées commencent à prendre l'eau, donc filons sous cette grande tente transparente. Ô surprise, il n'y a pas qu'une expo de voitures sous cette bâche, mais également des amateurs de guitares qui jouent pendant 1 minute devant une caméra, pour gagner une Gibson. C'est marrant ce truc, restons un moment, le temps que le soleil soit sûr qu'il veuille briller plus de cinq minutes.

Petit tour dans l'allée où 63 affiches représentant 63 groupes, on été réalisées par 63 dessinateurs. On retrouve donc les principaux noms de cette édition 2011, sous des visions différentes, et c'est plutôt chouette à regarder.
Détour aussi par un stand de nourriture (non j'ai pas mangé de chichis rien de temps avant!), où on perd du temps à faire le tour de tout ce qu'ils proposent d'original, ce qui n'est pas sans me rappeler le panel de choix des Solidays.



Dérapage contrôlé jusqu'à la Grande Scène, où je crépite de voir Interpol, même si je sais d'avance que mon bonheur va être atrophié. Ne les ayant jamais vus sur scène, je m'attends à un groupe froid, et distant de son public, ce qui collerait parfaitement à l'atmosphère errante des albums, avec ce côté imperméable, et ce malaise ambiant.
Et c'est bien cette attitude que je retrouve, avec un Banks étranglé par le col de sa veste, le cheveu court (dommage Paul), lunette-de-soleillé, et un Kessler également boutonné jusqu'au dessus de la pomme d'Adam. Je me brule la rétine sur Banks, avec cette phrase purement réductrice : ''la vache ils sont là, juste là devant toi, les vrais Interpol et tout'' … et je dois me barrer.
Je profite jusqu'à la dernière seconde, puis tape un sprint à 0,2 à l'heure entre tous ces gens serrés dans une foule compacte. Comme une course au ralenti dans les films, avec la musique à rythme normal derrière. J'ai attendu comme le messie les morceaux qui font que j'aime Interpol, notamment ceux de Antics, et c'est une fois le coin presse atteint, que je les reconnais de façon à peine audible. Là, de l'autre côté du festival à attendre comme une cruche un groupe qui n'arrive pas, je souffre un peu en silence (je n'exagère presque pas). J'hésite vraiment à me sauver en courant, voire même en criant ''pouuuusseeezzz vouuuus'', pour profiter DU groupe que je voulais voir en ce Rock en Seine, mais à la place je me coupe les veines dans ma tête, tout en essayant de recomposer ce qui se joue à quelques mètres de moi. Dur. Très dur. Surtout que la fameuse interview ne va se pointer qu'à 20h54.
Autrement dit je viens de louper Interpol pour euh bah … rien. Il y aurait eu un four à gaz tout près de moi j'aurais certainement mis la tête dedans.




Heureusement, les Artic Monkeys sont bientôt là pour me remonter le moral.
Je reviens sur les terres de la Grande Scène, et me rends compte qu'à 1h du show, fouler le terrain à moins de 40 mètres des barrières est complètement impensable. J'abandonne donc l'idée de rejoindre ma camarade de concert, perdue au milieu de toute ses têtes, et reste campée à ma place. Je me dis alors que d'ici, j'ai une plutôt chouette vue, et surtout j'ai de l'air pour éventuellement respirer (pas comme les Foo Fighters la veille). Plus les minutes avancent, plus des fans aussi s'avancent, et pensent pouvoir trouver de l'espace entre les briques cimentées que sont les personnes déjà en place.
Tout à coup, à 22h, les Arctic arrivent, avec à leur tête un Alex Turner remodelé, sous un style rockabilly un peu déroutant, mais qui lui donnerait presque de l'allure. Les quelques fois où il parle pour annoncer les titres des morceaux, je prends un peu peur en me disant que je ne sais plus comprendre l'anglais. Que quelqu'un me rassure en m'assurant qu'il baragouinait. A côté de ça, et après l'étonnement capillaire, je me régale et en prends quand même plein la vue avec ces jeux de lumières découpant clairement une ambiance -mais que les photographes ont du détester.
Les guitares brillent et résonnent avec éloquence, les morceaux sont parfaitement interprétés, peut être même trop parfaitement, car on se pourrait presque se penser devant une projection vidéo des albums studios. Mais bon. Un mixe des quatre galettes en 1h, c'est court 1h, à peine le temps de se replonger dans le bouillon de chacun. Je note dans la volée un Turner condescendant, presque mal à l'aise sur scène, peut être n'assume-t-il pas encore bien la veste en cuir ? Ou alors c'est sa touche sexy en cuir sur scène. Personnellement, ça n'entache en rien ce qu'ils sont en train d'envoyer, et j'en profite sans trop me faire martyriser par la foule.
Je boucle donc en beauté ce deuxième jour de Rock en Seine, avec pardon du peu, les Arctic Monkeys à quelques mètres .. so british.



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