
Moreish Idols
All In The Game
Produit par Dan Carey
1- Ambergrin / 2- Railway / 3- All in the Game / 4- Sundog / 5- Pale Blue Dot / 6- ACID / 7- Slouch / 8- Out of Sight / 9- Tiny Flies / 10- Dream Pixel / 11- Time's Wasting


Lorsqu’ils sont arrivés sur scène par un soir de Mars glorieux au Supersonic, près de la place de la Bastille, les cinq types de Moreish Idols ont tout de suite posé le cadre en plongeant la salle dans l’obscurité, pas celle de leur musique bien sûr, qu’ils ont ensuite rapidement dissipée à l’aide de lampes frontales rougeoyantes qui collaient parfaitement à l’esprit space rock de ce premier opus All In The Game .
L’aventure sonore en provenance des Cornouailles débute avec "Ambergrin", titre mélodieux et intéressant que ce soit au niveau de la technique ou de l’ambiance atmosphérique qu’il annonce. On sent que le quintet sait tirer le meilleur parti de ses instruments. Une section rythmique pointilleuse permet à une jolie guitare, accompagnée pile comme il faut par une poignée d’effets synthétiques et de pédales, de faire parfaitement résonner ses mélodies enchanteresses. S’en suit une belle transition ave "Railway", second titre et pas des moindres où l’on découvre un paysage urbain qui semble défiler rapidement à mesure que les gars expriment leur savoir-faire. La guitare lead joue un riff décalé qui rappelle ceux d’un autre groupe mis en avant par Speedy Wunderground, le label à la manœuvre, Squid. Ce sont ses accents post-punk, jazz ou dream pop, on ne sait pas trop, qui font tout le charme de la musique de Moreish Idols. Les idoles mauresques, un indice quant au caractère dépaysant de leur musique ? Moreish ne se traduit pas comme ça mais tant pis.
Le son du saxophone nous transporte dans les airs lorsqu’il honore sur certains morceaux ("Tiny Flies", "All In The Game") nos tympans de sa présence. L’instrument vient compléter un son déjà riche en textures nuageuses. Attention, on n'accusera pas les musiciens de regarder leurs chaussures mais c’est bien là la force de certains passages que de nous faire décoller les pieds du sol. Si l’on frôle du doigt les nuages, cela n’empêche pas la formation de passer par des sonorités plus « rentre dedans » lorsque les guitares électriques s’entrecroisent ou au cours de certains arrangements plus bruitistes. Il arrive aussi qu’on perçoive un écho de sample dans le lointain. Le tout servi à un tempo généralement assez entraînant, ce qui rompt peut-être avec le côté dream pop, et avec quelquefois des élans qui évoquent presque le math rock. Quel voyage !
Un morceau bien à l’image du groupe est sans doute "Slouch" qui se démarque par un petit ostinato assez minimaliste (quand on parlait de bruit) mais qui met parfaitement en lumière le reste de l’instrumentation, léchée comme diraient les critiques de films. On les imagine parfaitement là-dessus gesticuler avec leurs lampes torches collées à la figure comme d’étranges chercheurs d’or dans la mine de la musique alternative. C’est aussi dans cet état d’esprit que se termine la partie, avec un "Time’s Wasting" aux étranges sonorités débouchant sur de délicieux refrains, qui montre que les cinq celtes, eux, n’ont pas perdu leur temps.