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Critique d'album

Gazpacho


Magic 8-Ball


(31/10/2025 - Kscope - Néo prog moderne - Genre : Rock)
Produit par

1- Starling / 2- We are Strangers / 3- Sky King / 4- Ceres / 5- Gingerbread Men / 6- 8-Ball / 7- Immerwahr / 8- Unrisen
Note de /5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Les Norvégiens maîtres de leur destin"
Quentin, le 15/11/2025
( mots)

De notre récente rétrospective concernant la discographie de Gazpacho, nous avions pu tirer le constat que les Norvégiens n’avaient pour le moment pas fait le moindre faux-pas. Après un Fireworker aussi réussi que déstabilisant, restait à savoir si ces derniers allaient être capables de poursuivre cette insolente réussite avec la sortie de Magic 8-Ball cinq années plus tard…


Fidèle à son goût pour les réflexions philosophiques, Gazpacho livre un album conceptuel inspiré par la notion de destin et la façon dont notre identité personnelle est remodelée par le temps, la perte et le changement, souvent à notre insu. Le concept, influencé par le paradoxe du bateau de Thésée (si chaque partie d’un navire est remplacée, est-ce toujours le même navire ?), permet au groupe d’explorer une série de huit histoires, chaque morceau suivant un personnage à un moment de rupture.


Niveau musique, si la recette est toujours un peu la même, ce gazpacho nouveau amène son lot de nouvelles saveurs avec des titres plus condensés et accessibles à l’instar d’un "We are Strangers" pop et synthétique ou de l’entrainant titre éponyme qui mise sur son approche théâtrale burlesque et décalée.


La patte néo-progressive héritée de Marillion reste néanmoins toujours centrale avec des titres qui prennent le temps de se sublimer dans les nuances et qui font monter la pression avec de beaux climats lyriques. Une fois n’est pas coutume, les Norvégiens livrent leur epic d’entrée de jeu avec un "Starling" de plus de neuf minutes qui brille par ses arrangements délicats et démontre une fois de plus toute la science des Norvégiens pour porter puis déconstruire des thèmes mélodiques captivants. Dans cette fresque introductive, le délicat thème au violon remplace les chœurs exaltés façon "Carmina Burana" du précédent opus et l’instrumentation s’étoffe dans un long cheminement favorisant l’immersion progressive de l’auditeur jusqu’à ce que les guitares grondent. Avec Gazpacho, la patience est de mise et il faudra une nouvelle fois prendre le temps de se familiariser avec la finesse des arrangements et la subtilité des variations mélodiques portées notamment par la beauté souveraine du chant de Jan-Henrik Ohme. Sans avoir l’air d’y toucher, "Starling" déploie son charme à travers des écoutes répétées et constitue indéniablement une des plus belles réussites du groupe.


Les autres titres de l’album usent des ficelles classiques du groupe pour nous envoûter. On retrouve des différences d’intensité marquées dans un mouvement perpétuel de tension et de contraste entre temps forts et faibles avec des ambiances oniriques et contemplatives qui s’embrasent sur des refrains puissants et fédérateurs comme sur l’impressionnant "Sky King". Plus loin, une succession de vagues mélodiques nous emporte et monte en crescendo sur "Gingerbread Men" dont la pulsation de basse rappelle la tension latente de "Dream of Stone"… Et entre ces deux mid-tempi, Gazpacho démontre également qu’il sait convaincre sur des temps courts avec "Ceres" en hommage à la déesse de la terre et de la fertilité avec son piano feu follet et ses chœurs en canon tourbillonnants.


Avec son empreinte mélodique marquée et addictive, "Immerwahr" est un véritable condensé de force émotionnelle et la prestation de haut vol de Jan-Henrik Ohme ne saurait cacher la multitude de petites trouvailles qui parsèment ce morceau de bravoure (break de guitare, vent de légèreté apporté par le violon et la flûte, sonorités de clavecins scintillantes) jusqu’à son dénouement épique. Enfin, "Unrisen" fait figure en conclusion de ballade céleste rêveuse et enveloppante jusqu’à ce break où guitares et claviers décollent ensemble triomphalement pour tutoyer les sommets.


Si on pourra regretter l’absence de réel renouveau stylistique et le côté un peu trop "bavard" de l’album avec un chant qui emplit chaque recoin de l’espace sonore au détriment de quelques digressions instrumentales potentiellement plus créatives et marquantes, on ne peut que saluer ce nouveau tour de force des Norvégiens. Pas de mauvais tour du destin donc avec ce douzième album pour le groupe de la soupe à la tomate qui gère sa carrière d'une main de maître et qui semble plus que jamais en pleine possession de ses moyens.

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