
Time Rift
In Flight
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Formé en 2014 à Portland (Oregon), Time Rift s’était tout doucement fait oublier après un premier album tardivement publié en 2020 (Eternal Rock), un silence discographique au cours duquel le combo se dote d’une nouvelle chanteuse, Domino Monet, particulièrement douée pour incarner le leadership vocal d’une formation qui donne dans le revival à cheval entre le hard-rock des années 1970 et le Heavy Metal des années 1980, à la mode de leurs compatriotes de Sanhedrin ou des Galactic Superlords germaniques.
Bien des groupes s’activent au sein de cette vague régressive et nostalgique que la pochette somptueusement désuète d’In Flight vient pertinemment illustrée, si bien que le rôle du chroniqueur musical gagne en légitimité pour permettre à chacun de ne pas perdre un temps précieux grâce à un tri sélectif (ce qui est un pléonasme, si jamais vous ne l’aviez pas encore remarqué) et minutieux. Car peu de choses séparent le bon du mauvais album d’Heavy revival – l’inspiration étant comme souvent le critère principal.
De prime abord, Time Rift se limite à reproduire une recette éculée, avec fougue mais sans réaliser d’exploit, faute à un démarrage des plus convenus avec "I Am (The Spear)", dans le style très balisé par Saxon et Girlschool (chant féminin oblige), et "Follow Tomorrow", plus accrocheur mais sans fioriture. Plus loin, le combo féminin phare la nouvelle vague britannique vient à l’esprit derechef sur "Dancing with the Sun" tandis que la rencontre entre la NWOBHM et Ted Nugent n’étonne guère sur "The Hunter".
Cependant, il serait dommage de s’arrêter là, car Time Rift est capable d’offrir de beaux moments, aussi remarquables que "Coyote Queen" à la lourdeur aguicheuse digne de Lucifer, que l’épique "Thunder Calling" (très bien introduit par le mélancolique "Into the Stillness") ou que le déploiement d’énergie d’"In Flight", aussi séduisant que l’est Spiders à son meilleur niveau – c’est ici que le groupe semble enfin daigner démontrer de quoi il est capable, quoique l’ultime "Hellbound" ne manque pas de puissance.
Avis aux amoureux de Heavy traditionnel à chant féminin efficace (dans tous les sens du terme, l’album étant très court), Time Rift pourrait bien satisfaire vos envies de nouveautés offrant de la continuité dans le changement.
À écouter : "Coyote Queen", "Thunder Calling", "In Flight"