
Diamond Head
Diamond Head
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Une fois passé le début des années 1980, les groupes de la New Wave of British Heavy Metal ont connu des destinées diverses. Très peu sont parvenus à maintenir une carrière sur le long terme sans réelle interruption, à l’instar de Saxon, Iron Maiden ou Def Leppard. Bien plus nombreuses sont ceux qui ont tout simplement disparu de la circulation pour sombrer dans l’oubli – et en ressortir du seul fait de quelques archéologues passionnés. Certaines formations ont pu se reformer tardivement pour vivre une nouvelle carrière au XXIème siècle (Satan, Cloven Hoof…). D’autres enfin, ont connu de multiples résurrections plus ou moins glorieuses, une catégorie au sein de laquelle doivent être rangés Tygers of Pan Tang, Tokyo Blade ou Diamond Head.
Après s’être séparé en 1985, ce dernier combo était d’abord revenu dans les années 1990 grâce à la mise en lumière offerte par Metallica et il avait alors sorti un nouvel album (Death and Progress, 1995). Dans les années 2000, Diamond Head peine à trouver une dynamique mais l’arrivée de Nick Tart au chant permet d’enregistrer deux albums (All Will Be Revealed – 2005, What’s In Your Head – 2007) et de fouler les planches avec plus ou moins d’intensité. Néanmoins, selon nous, c’est l’arrivée du Danois Rasmus Bom Andersen en 2014 qui allait offrir au groupe une occasion de briller derechef : en effet, une nouvelle ère s’ouvre avec la sortie du Diamond Head en 2016 – un titre dont la sobriété sonne comme un nouveau départ.
N’exagérons rien non plus, car Diamond Head reste un album somme toute assez classique, avec des titres Heavy Metal qui tirent leurs racines dans le début des années 1980. On appréciera surtout le respect accordé à l’esprit originel du combo dans la composition et dans l’interprétation, Rasmus Bom Andersen parvenant sans peine à incarner cette musique avec les qualités de son illustre prédécesseur, tout en lui donnant un surplus de puissance et de modernité.
Cette recette sans grande surprise est ensuite déclinée à partir d’une descente zeppelinienne ("Bones"), d’un riff simple mais prenant ("See You Rise"), d’une dimension parfois un peu plus épique ("Shout at the Devil", "All the Reasons You Live", l’orientalisant pour ne pas dire Kashmir-ien "Silence"), d’un mid-tempo diabolique ("Set My Soul on Fire", "Blood on My Hands") ou d’un speed pour bikers ("Wizard Sleeve"). La deuxième partie de l’album est souvent moins entreprenante, sans être moins agréable, tant elle est écrite selon les canons du début de la NWOBHM. Tout se passe comme s’il s’agissait de faire clin d’œil appuyé aux fans de la première heure ("Our Time Is Now", "Speed", le nostalgique "Diamonds").
Certes, cette première production du nouveau Diamond Head est plutôt convenue et parfois maladroite (bien que toujours bien sentie) dans sa volonté de retourner aux sources. Mais elle annonce The Coffin Train en 2019, qui sera peut-être leur meilleur album.
À écouter : "Bones", "Shout at the Devil", Silence"