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Critique d'album

Trivium


In the Court of the Dragon


(08/10/2021 - - Heavy - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- X / 2- In The Court Of The Dragon / 3- Like A Sword Over Damocles / 4- Feast Of Fire / 5- A Crisis Of Revelation / 6- The Shadow of the Abattoir / 7- No Way Back Just Through / 8- Fall Into Your Hands / 9- From Dawn to Decadence / 10- The Phalanx
Note de 3.5/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"De la cour des dragons à la cour des grands"
François, le 31/08/2025
( mots)

La chronique que vous vous apprêtez à lire est la millième rédigée par votre fidèle serviteur pour Albumrock. Elle couronne un engagement commencé à la fin de l’année 2018 à la faveur de l’ouverture d’un nouveau cycle professionnel, et qui s’est intensifié jusqu’à me conduire à devenir rédacteur en chef du webzine en 2020. Entre temps, j’aurai publié des ouvrages sur le rock progressif, participé à d’autres médias spécialisés (la revue BigBang) et initié un timide engagement académique au sein des rock studies, mais l’essentiel de mon activité de plumitif du rock (restons modeste), demeure ma participation à Albumrock auquel je dois beaucoup.


À mon arrivée, mon intérêt mélomane se portait principalement sur le rock des années 1970, avec un tropisme marqué pour le rock progressif classique, et sur le Heavy Metal traditionnel – ma première chronique, celle par laquelle j’avais postulé pour intégrer la rédaction du webzine, traitait du premier album de Saxon. Cela offrait une culture historique certaine, mais aussi des œillères handicapantes pour devenir un chroniqueur en bonne et due forme. En effet, cette mission nécessite une ouverture musicale (qui ne contredit pas une spécialisation) et, évidemment, une curiosité pour les nouveautés, que j’ai acquise à mesure que j’investissais mon rôle de découvreur.


Cette curiosité s’est aussi portée sur des genres auxquels je me croyais hermétique ; et si j’ai parfois gardé des réserves malgré mes incursions (pour l’indie-rock par exemple), je me suis plongé avec délectation dans les courants les plus musclés du Metal, parfois qualifiés d’extrêmes, en découvrant Opeth, Gojira, Kvelertak ou Tribulation. Il suffisait de s’affranchir des préjugés pour franchir la barre symbolique du chant guttural, du screaming et du blast beat. Alors, bien que moins jusqu’auboutiste que le Death ou le Black Metal, le Metalcore a fini par croiser mon chemin, notamment dans sa forme la plus élaborée telle que proposée par la formation emblématique Trivium.


C'est ainsi qu'en traitant de leur dernier album en date, cette millième chronique est comme une allégorie de mon parcours mélomane depuis mon arrivée chez Albumrock – ou comment je suis passé d’In the Court of the Crimson King à In the Court of the Dragon.


Ce dernier album fut donc ma porte d’entrée dans la musique de Trivium, puisque mon intérêt tardif pour le genre ne m’avait pas permis de la découvrir avec les désormais cultes Ascendancy (2005) ou The Crusade (2006). Une porte d’entrée que j’ouvris intrigué par la pochette magistrale, qui annonce les aspérités Power Metal de l’opus se révélant dès l’introduction instrumentale ("X"), riche de toute la solennité d’une épopée heroic-fantasy grâce à ses chœurs alambiqués et son ambiance martiale.


La force de Trivium est la dimension crossover de son interprétation du Metalcore, un genre du Metal dont on note tout de même les grandes caractéristiques dans les compositions du combo, notamment le contraste entre des couplets plus violents et des refrains plus aguicheurs, qui font la modernité du style. Néanmoins, l’agressivité de Trivium est aussi à chercher du côté du Heavy traditionnel et du Thrash Metal, tandis que son écriture s’avère parfois ampoulée, quasi progressive, au profit d’une hybridation le distinguant du reste de la scène.


Ce jeu de contraste est sublimé dès "In the Court of the Dragon", où le chant agressif et le riffing martelé donnent de l’élan aux refrains épiques et mélodiques très contemporains dans leur approche. L’écriture reste précise, la richesse des plans et du chorus véloce impressionnent immédiatement : les mêmes qualités se retrouvent sur "From Dawn to Decadence", et si le groupe peut faire montre d’une intransigeance poussée à l’extrême, c’est toujours avec beaucoup d’intelligence ("A Crisis of Revelation").


L’influence du Power Metal soulignée plus haut, s’entend sur les refrains du classique "Like a Sword Over Damocles", domine "Feast of Fire", qui lorgne parfois vers Blind Guardian, et enrichit "No Way Back Just Through", un des titres les plus faciles d’accès pour son groove thrashy moderne et imparable. En outre, l’album pousse cette dimension épique jusque dans des contrées progressives, offrant à l’auditeur des moments de grâce sur l’immense "The Shadow of the Abattoir", sur "Fall Into Your Hands", aussi radical qu’aventureux, et sur le final symphonique "The Phalanx".


Peut-être que certains d’entre vous suivent mes chroniques, et plus largement celle de la rédaction, depuis une période plus ou moins longue : si vous renouvelez votre confiance, promesse est faite que vous ne sortirez pas indifférents de la Cour du Dragon.


À écouter : "In the Court of the Dragon", "Like a Sword Over Damocles", "The Shadow of the Abattoir", "Fall Into Your Hands"

Commentaires
FrancoisAR, le 01/09/2025 à 07:57
Merci beaucoup pour ton retour @Quentin, heureux également de te compter parmi nous. Et merci encore à toi @Sébastien (on peut se tutoyer) pour ton commentaire touchant et pour tes retours constructifs, je continue de faire au mieux !
Quentin, le 31/08/2025 à 21:58
Chapeau bas François pour le travail pharaonique abattu et toute cette érudition mise en mots sur Albumrock. J'en profite pour te remercier également pour la liberté que tu laisses aux chroniqueurs, c'est certainement cette diversité et cette confiance qui font la force du site. En tout cas c'est un réel plaisir pour moi de participer à cette aventure, mon petit échappatoire personnel. Encore bravo et longue vie à Albumrock ! ps : en revanche je n'ai pas du tout l'intention d'écouter une seule note de ce groupe.
Sébastien, le 31/08/2025 à 16:40
Félicitations pour cette 1000e chronique mais également pour les 999 autres ! Quel beau travail accompli ! Je suis personnellement très friand de vos analyses sur le metal traditionnel des années 80 ainsi que sur le prog et le hard rock des années 70 mais j'espère que votre horizon musical (comme le mien) continuera encore à s'ouvrir ! Je concède avoir parfois du mal avec le chant du death metal tandis que j'apprécie l'indie rock, mais principalement celui des années 80 - début 90. Bonne continuation ! Au plaisir de lire vos chroniques.