↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Primrose Path


Ruminations


(28/03/2025 - - Metal progressif - Genre : Hard / Métal)
Produit par Autoproduction

1- Irrelevance / 2- Propensity / 3- Unrepent / 4- Harm / 5- Persona Non Grata / 6- Obstruct / 7- Shifted / 8- HEX
Note de /5
Vous aussi, notez cet album ! (0 vote)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 4.0/5 pour cet album
"Prog metal sans esbroufe, émotion sans détour"
Franck, le 17/06/2025
( mots)

À force d’arpenter certains courants musicaux, une forme de lassitude finit inévitablement par s’installer. Le mélomane se trouve alors face à un dilemme : fuir temporairement un genre qui lui est cher, histoire de changer d’air, ou bien en durcir les critères d’exigence, fort de sa maîtrise des codes et de ses subtilités. C’est ainsi qu’il m’arrive de bouder certaines sorties pourtant prometteuses sur le papier (les derniers Wheel, Kingcrow ou Turbulence), ou de me montrer plus sévère qu’à l’accoutumée dans mes jugements (à l’image de la chronique du dernier Caligula’s Horse). Car malgré les vastes possibilités qu’offre le metal progressif – entre technicité, richesse harmonique et hybridation stylistique – le genre, dans sa forme la plus classique, peut vite tourner en rond. Riffs explosifs prévisibles, breaks alambiqués, structures complexes qui peinent à masquer un certain conformisme : les tics du prog, on les connaît, et ils fatiguent à force d’être ressassés.


Comme souvent, la surprise surgit là où on ne l’attend pas. Cette fois, elle vient d’Australie. Son nom : Primrose Path, jeune formation encore confidentielle, qui débarque avec un tout premier album, deux ans après un EP passé relativement inaperçu. Sur le papier, rien de révolutionnaire : encore un groupe de metal prog, et rien, a priori, qui distingue sa proposition d’un océan de sorties similaires. Pourtant, à la différence de bien des formations précitées, Primrose Path ne sacrifie jamais la mélodie au profit de la puissance ou de la démonstration technique. Et c’est peut-être là que réside toute la différence.


Ruminations s’impose d’emblée par la qualité de sa production, la précision de son exécution et, surtout, par la performance de ses interprètes. Le groupe ne s’embarrasse pas de détours inutiles : chaque morceau vise juste, avec une efficacité qui force le respect. Si le titre d’ouverture, "Irrelevance", peut sembler un brin abrupt dans son matraquage rythmique – parfois à la limite de l’envahissant – il a au moins le mérite de poser le décor sans chercher à se restreindre. Mais c’est surtout la prestation vocale de Lindsay Rose qui capte l’attention et ne cesse de surprendre tout au long de l’album. Sa tessiture, plus étendue qu’il n’y paraît de prime abord, se déploie avec une aisance déconcertante, épousant sans effort les variations de ton et d’intensité. Elle atteint même des sommets d’expressivité sur le morceau "Persona Non Grata", moment de grâce où se mêlent justesse, émotion et puissance.


Pour le reste, rien à redire sur la qualité de la marchandise. Les Australiens enchaînent deux uppercuts d’entrée de jeu avec "Propensity" et "Unrepent". Le premier fait office de démonstration de force : un flow ravageur, des riffs carnassiers – non sans rappeler par instants le côté abrasif de Alice in Chains – et un pont totalement débridé, qui bifurque en une montée rythmique survitaminée, soutenue par des growls bien sentis, apportant un surcroît d’impact. "Unrepent", lui, joue sur un autre registre. Plus subtil dans son approche, il déploie des sections mélodiques aérées, presque lumineuses, jusqu’à un final d’une intensité saisissante, qui marque durablement l’écoute. Le groupe y montre sa capacité à jouer sur les dynamiques sans jamais perdre en cohérence ni en impact émotionnel. Parmi les moments forts, "Obstruct" mérite également d’être cité. Porté par une instrumentation élégante et une mélodie contrastée aussi efficace qu’envoûtante, le morceau est sublimé par une nouvelle prouesse vocale, cette fois dans les aigus, flirtant avec un registre presque lyrique.


En seulement huit morceaux, Primrose Path réussit l’exploit de se décliner sous différents visages, sans jamais perdre le fil. On pense à "Harm", morceau aux allures mystiques, dont les envolées éthérées évoquent par moments la formation chinoise OU, tandis que des élans djent bien dosés viennent renforcer l’aspect imprévisible et polymorphe de la composition. À l’opposé, "Shifted" va droit au but, avec ses riffs abrasifs et ses relents sombres, presque incantatoires, comme tirés d’un rituel occulte.


Avec Ruminations, Primrose Path signe un premier album maîtrisé et inspiré, qui réussit à conjuguer puissance, mélodie et sens du contraste. Sans révolutionner le genre, le groupe impose déjà une identité forte, portée par une interprétation solide et une excellente vocaliste. Une belle entrée en matière pour un groupe à suivre de très près.


 


A écouter : "Propensity", "Unrepent", "Obstruct"


 

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !