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Critique d'album

Shame


Cutthroat


(05/09/2025 - Dead Oceans - Post punk - Genre : Rock)
Produit par

1- Cutthroat / 2- Cowards Around / 3- Quiet Life / 4- Nothing Better / 5- Plaster / 6- Spartak / 7- To And Fro / 8- Lampião / 9- After Party / 10- Screwdriver / 11- Packshot / 12- Axis Of Evil
Note de /5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Shame en roue libre : la cohérence du déséquilibre "
Mathieu, le 15/09/2025
( mots)

Nous avions quitté Shame il y a deux ans avec un Food for Worms au goût d’inachevé, coincé quelque part entre tentations mélodiques et urgence post-punk dans la lignée de leurs débuts. On se demandait dès lors si Charlie Steen et sa bande allaient enfin choisir leur camp ou s’égarer dans les limbes d’un entre-deux mal assumé.


Le verdict tombe aujourd’hui avec Cutthroat et le constat n’est pas si facile à tirer. Là où leur troisième galette souffrait d’un côté touche-à-tout parfois déroutant, cette quatrième livraison embrasse sans complexes la même philosophie, mais avec une énergie foutraque et déconneuse désormais pleinement assumée. Douze nouveaux titres, toujours ambivalents, mais portés par une ligne directrice claire : ne pas trop se prendre au sérieux et pousser chaque intuition artistique jusqu’au bout, quitte à brouiller encore un peu plus les contours de leur identité. “Cause I’m afraid to stay the same”, balance Steen sur le dernier refrain autotuné de l’éponyme d'ouverture, scellant d’emblée cette volonté d’évoluer et de proposer quelque chose de radicalement différent.


Dès lors, on ne cessera d’osciller entre les genres et les ambiances. Juste derrière la détonante intro, l’enchaînement du frontal "Cowards Around" et de la balade incendiaire "Quiet Life" tiennent la route et préparent le terrain aux plus grandes extravagances de ce nouveau cru. Parmi elles, impossible de ne pas citer "Lampião", qui emprunte des sonorités latino pour conter les exploits (en portugais !) d'un célèbre bandit brésilien des années 20. Et comme pour entériner cette rupture avec la cohérence, l’électro-pop étrange d’"After Party" lui emboîte le pas, mais peine malheureusement à convaincre, faute à ce refrain méga pop, paraissant bien trop lisse face à la déstructuration ambiante.


Heureusement, au milieu de toutes ces extravagances et bizarreries, Shame n’oublie pas d’être Shame. Le Shame gouailleur, moqueur, qui ne cesse de se dévoiler depuis leurs débuts (on se rappelle de l’ironie grisante de “The Lick” sur leur coup d’essai). “Nothing Better” fait écho à leurs sursauts les plus punk, tandis que “To and Fro” condense toutes leurs mimiques reconnaissables, leur sens du rebond et leur hargne immédiate. On retiendra tout particulièrement “Plaster” parmi les plus belles sorties de route, sa basse joueuse et son synthé aventureux, accompagnant à merveille un Steen se baladant avec aisance entre spoken words et chant habité.


Et puisqu’il est question de mimiques, le groupe semble ici s’être amusé à saluer de façon plus ou moins dissimulée leurs anciens comparses de la Windmill Scene, tous désormais bien installés au sommet de leurs propres trajectoires. Tandis que "Spartak" reprend astucieusement les codes des Fontaines D.C. modernes, guitare acoustique brandie fièrement, "Packshot" évoque lui les méandres tortueux de Squid et le conclusif et bruitiste "Axis of Evil" convoque l’esprit des foutraques Fat White Family. Rien que ça !


Après plusieurs écoutes et quitte à forcer un peu l'assemblage, il devient possible de recoller les morceaux et de se prendre au jeu de cette dispersion volontaire. Plutôt que de s’en tenir à une recette gagnante (Grian Chatten en a récemment récolté les fruits avec Romance), le groupe a préféré s’éloigner de l’application et du sérieux du studio pour retrouver la désinvolture et l’urgence de ses concerts. Il en résulte une nouvelle identité, certes plus brouillonne, mais autrement plus fraîche, qui détonne face à l’évolution plus ambitieuse de certains de leurs anciens camarades.


 


A écouter"Quiet Life", "Plaster", "Spartak"

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