
Turin Brakes
Spacehopper
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1- The Message / 2- Pays to Be Paranoid / 3- Spacehopper / 4- Almost / 5- Lullaby / 6- Today / 7- Horizon / 8- Old Habits / 9- Silence and Sirens / 10- Lazy Bones / 11- What's Underneath


Spacehopper est déjà le dixième album de Turin Brakes. En un peu plus de 25 ans, les Anglais ont fait preuve d’une grande constance, avec une nouvelle parution tout les deux trois ans en moyenne dans un style folk-pop dont il n’ont jamais dévié et des différences de qualité infimes d’un disque à l’autre. Chacun contient son lot de mélodies qui font mouche, véritables tubes en puissance, et cette nouvelle livraison ne fait pas exception à la règle : écoutez "The Message", "Pays to Be Paranoid" et "Horizon" par exemple. Les modes ont changé depuis le début des années 2000, époque qui leur a valu leurs plus grands hits, et il est désormais peu probable qu’ils obtiennent un succès commercial de l’ampleur de "Underdog (Save Me)" ou "Painkiller (Summer rain)". Pourtant, au moins une fois par album, Olly Knights et Gale Paridjanian arrivent à nous pondre une pépite de cet acabit, et ici c’est "Lullaby" que nous retiendrons pour un hypothétique best-of. On atteint un autre sommet avec "Silence and Sirens" et son magnifique climax instrumental final. Épique toujours, l’œuvre trouve une conclusion parfaite avec une titre de plus de 6 minutes d’inspiration floydienne ("What’s Underneath"). Mais si l’ambiance aérienne, l’évolution progressive du morceau et les chœurs féminins à la fin nous évoquent ce groupe mythique, on reste avant tout dans l’univers de Turin Brakes, en témoigne le solo de guitare final qui ne cherche à aucun moment à singer Gilmour. On n’en dira pas autant de "Today" qui s’inspire indéniablement de la glorieuse période folk neurasthénique de Beck (Sea Change et Morning Phase) à tel point qu’on en vient à penser qu’on préférerait entendre la voix vaporeuse du californien sur cette composition plutôt que le timbre nasillard d’Olly Knights. On retrouve cette ambiance en plus dépouillée et sans que l’empreinte Beck soit aussi marquée sur "Old Habbits", "Lazy Bones" (interprété en guitare voix uniquement), et "Almost" (aux couleurs presque country).
On est un peu interloqué par la chanson éponyme qui arrive à faire cohabiter un couplet ridicule et un refrain grandiose. "Spacehopper" signifie ballon sauteur, et entre ce titre et les couplets très youpi tralala, on se dit qu’il y a forcément une histoire d’enfant là-dedans, ce que nous confirmera une rapide enquête (Olly l'a composé en voyant ses enfants jouer pendant des heures sur un de ces ballons). C’est là le seul véritable faux pas, pris dans son ensemble l’album est dans la lignée d’une discographie assez irréprochable et les fans ne seront pas déçus. Ceux qui écouteraient Turin Brakes pour la première fois avec Spacehopper auraient une porte d’entrée aussi bonne que n’importe quelle autre pour découvrir leur univers folk-pop avec voix harmonisées et aux mélodies accrocheuses.
A écouter : "Lullaby" / "Silence and Sirens" / "What's Underneath"