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Critique d'album

Tangerine Dream


Electronic Meditation


(00/06/1970 - - Krautrock - Genre : Rock)
Produit par

1- Genesis / 2- Journey Through A Burning Brain / 3- Cold Smoke / 4- Ashes To Ashes / 5- Resurrection
Note de /5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Musique de laboratoire"
François, le 01/07/2025
( mots)

Comme de nombreuses œuvres pionnières, Electronic Meditation mérite l’attention de la postérité en tant qu’acte historique plutôt qu’en tant qu’album à part entière : son intérêt vient de sa gestation, de son caractère inaugural et de sa dimension exploratoire, non des qualités intrinsèques de ses compositions.


Car par bien des aspects, Electronic Meditation est le résultat d’expériences inabouties, faites de bidouillages et d’improvisations, réalisées au cœur d’un laboratoire du rock avant-gardiste allemand, et dont la commercialisation au sein du label Ohr, audacieuse mais polémique, paraît contre-intuitive. 


En effet, il est difficile de décortiquer, à la manière de l’autopsie réalisée sur la poupée en couverture, les cinq pièces de cette Bible du Krautrock. Après une genèse bruitiste aux percussions orchestrales, qui laisse se dérouler quelques divagations instrumentales, notamment à la flute ("Geburt"), l’album s’avère plus décomposé encore à partir de "Reise durch ein brennendes Gehirn", où des notes aléatoires viennent couvrir des orgues parodiques mais méditatifs, ou des arpèges psychédéliques. Dans les passages les plus imprégnés par la guitare, souvent hendrixienne, il est flagrant d’observer à quel point Tangerine Dream, dans sa première forme, reste encore marqué par les 60s et demeure assez proche de ses compatriotes tels Amon Düül II, avec lesquels il partage l’affiche lors du festival d’Essen en 1968 – soit l’acte fondateur du Krautrock. De la même manière, "Asche zu Asche" évoque davantage Can (voire même The Doors) que les voyages à venir de la musique cosmique. Peut-être est-ce "Kalter Rauch" qui s’approche le plus des futurs travaux du groupe - si l’on excepte le dernier mouvement plus rock, en partie grâce aux explorations du violoniste-violoncelliste Conrad Schnitzler, ou encore la deuxième partie d’"Auferstehung" – un final qui préfigure la suite de la carrière du combo.


Malgré ses aspects encore bancales, Electronic Meditation reste une œuvre fondatrice de la scène berlinoise alors en pleine effervescence, inspirée par le rock psychédélique, notamment par Pink Floyd, qu’elle acclimate de façon avant-gardiste sur les planches du Zodiak Free Arts Lab. Parmi les groupes pionniers de la scène beat-psychédélique allemande, The Ones d’Edgar Froese peut s’enorgueillir d’avoir accompagné l’inauguration de la statue du Christ de Salvador Dalí dans sa demeure de Portlligat en Catalogne, alors que le groupe tournait en Espagne. Cette expérience est matricielle dans la formation de Tangerine Dream en 1967, dont la composition demeure longtemps instable.


Au rock psychédélique, Electronic Meditation ajoute les innovations des musiques savantes contemporaines germaniques, en particulier celles de Stockhausen, au sein desquelles Edgar Froese et le batteur Klaus Schulze, ont fait leurs classes. Ils ont été formés à la composition auprès de Thomas Kessler, versé dans la musique contemporaine, expérimentale et improvisée, et animateur du Gruppe Neue Musik Berlin. À ces deux futurs grands noms de la musique cosmique, véritables pionniers de l’esthétique électronique, s’agglomèrent Conrad Schnitzler ainsi que deux autres musiciens non crédités, l’organiste Jimmy Jackson et le flûtiste Thomas Keyserling. Ce sont peut-être les deux éléments les plus significatifs de ce premier album : la construction d’un pont entre musique populaire et musique savante, et une formation éphémère qui rassemble une partie des plus grands protagonistes la scène berlinoise.


Éphémère car celle-ci s’est déjà séparée lors de la parution d’Electronic Meditation. Klaus Schulze forme d’abord Ash Ra Tempel avant de briller aux synthétiseurs sous son propre nom, Conrad Schnitzler fonde Kluster (pré-Cluster) puis Eruption, quant à Froese, il conservera le label Tangerine Dream, pour l’emmener vers des horizons lointains. Cosmiques.


À écouter : "Reise durch ein brennendes Gehirn", "Auferstehung"

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